[Shamarelle][BG] Anka, Gaëlle, amarths, elfes et génasis

INTRODUCTION

Il y a bien longtemps dans la Spirale, l’Arcane des Energies et des Ames eut une idée. Elle l’exposa à ses consoeurs qui lui donnèrent le nom de Ratzys. Le Ratzys devint un projet, puis un plan d’évolution spirituelle pour le Multivers. Il s’entoura de secrets qu’il fallait protéger et qui furent confiés en ce sens à Anka. Peu de temps après, l’Homme-Dieu créa en Arcadie une lignée d’elfes d’ivoire, des chevaliers destinés à défendre le vaste projet des arcanes.

LE SERMENT D’AMARTH

Puis Anka fut appelé sur Arkalym, il y fit la rencontre les dragons d’ivoire, un peuple sage et pacifiste vivant à part du monde des hommes et secrètement proche de Shamarel. Rapidement, il développa avec eux d’excellentes relations. Il les lia à ses elfes d’ivoire qu’il rapatria sur Arkalym dans le but de créer un cercle de chevaliers unis par le Serment d’Amarth. Anka était un puissant créateur et un leader respecté. Ses chevaliers étaient nombreux, l’armée qu’ils formaient était crainte et le Cercle d’Amarth représentait alors une autorité de poids, au service des Arcanes et de l’Un. La hiérarchie au sein des rangs y était simple et claire : Les chevaliers s’en remettaient à douze généraux nommés Princes d’Amarth. Chaque prince avait prêté le Serment d’Amarth auprès d’Anka Le Vassal, aussi nommé Roy d’Amarth.

Ce serment allait au-delà de la simple formalité de mise en scène. Devant Anka, capable de lire les âmes des mortels et par conséquent seul juge de la loyauté de ses chevaliers, le serment devait être prononcé à la fois par un elfe et un dragon d’ivoire. Tous deux devenaient alors Chevaliers d’Amarth : Le chevaucheur était fait prince. Anka lui offrait alors ses attributs d’ivoire, au dragon le souffle d’Amarth(1), et liait leurs âmes en les nouant de ses propres mains dans le monde spirituel. Ainsi, les princes et leurs dragons pouvaient développer de puissantes facultés comme la possibilité de communiquer en permanence par télépathie, se téléporter mutuellement l’un vers l’autre et partager leur vision à des kilomètres de distance. Mais plus que tout, ils étaient unis jusque dans le cycle de la vie et de la mort. Ainsi fallait-il vaincre le chevaucheur et sa monture en un même temps pour les envoyer dans les Fosses.

Sous le contrôle d’Anka et de ses Princes d’Amarth, le Cercle d’Amarth constituait une véritable muraille d’ivoire dressée devant tout ce qui aurait pu mettre en péril l’avenir d’Arkalym. Le bien et le mal, la loi, le chaos… Peu importait pour le cercle la bannière qui trônait sur le monde, tant qu’ils étaient assurés que chaque jour ait un lendemain. Le cercle resta donc, bien qu’omniprésent, très en retrait de la vie du plan et l’histoire ne garde officiellement aucune trace d’une éventuelle intervention de leur part. Mais qui sait ? Les historiens les plus inventifs aiment défendre l’idée que si de tels êtres étaient intervenus dans les destinées mortelles, nul n’en aurait jamais rien su.

C’est chez les elfes, à Shamarel, que le Serment d’Amarth fut prononcé et signé par treize chevaucheurs et treize dragons(2). La plupart des lignées elfiques étaient alors portée par l’euphorie du Ratzys qui liait les peuples phares de la surface en une paix durable et des commerces prospères. La suite se fit naturellement. Anka et ses chevaliers furent invités par le roi des elfes à rester à Shamarel et la cité rayonna d’ivoire. Elle était devenue le fief d’Anka Le Vassal et le siège du Cercle d’Amarth. Le temps permit aux invités de devenir des membres à part entière de la famille. La relation qu’avaient développés le roi des elfes et Anka était semblable à une profonde amitié d’enfance. Le roi d’alors était respecté de ses elfes et réputé pour sa sagesse et sa bonté, mais on dit de lui que dès lors qu’il fréquenta Le Vassal, son règne fut rehaussé d’une grande clairvoyance et d’un inégalable sens de la justice. Le duo plaisait aux elfes qui voyaient en cette association l’ouverture qu’ils attendaient vers le monde spirituel. Il est d’ailleurs noté dans l’histoire qu’en ce temps, les elfes firent un remarquable bond en avant dans ce domaine, laissant derrière eux la plupart des autres peuples d’Arkalym. Shamarel avait alors une valeur politique et diplomatique essentielle au bon équilibre d’Arkalym, un statut qu’elle n’a malheureusement plus à ce jour.

LA DISSOLUTION DU CERCLE D’AMARTH

Puis Anka perdit la raison sous l’effet de la malédiction des Fléaux. Rapidement, il fut abandonné par son arcane bernée, jugé et condamné par l’Un. La sentence fut mise en application par Gaëlle à contrecœur, et le nom ainsi que la vie du Vassal furent enterrés. Le fossé entre Shamarel et l’Un se creusa brusquement. Gaëlle perdit les faveurs de bien des elfes qui eurent du mal à lui pardonner son obéissance aveugle. Lentement, le panthéon suivit sa route en laissant derrière lui cet épisode du passé, une impasse sur l’histoire que Shamarel n’a toujours pas digérée.

Gaëlle, rongée par les remords, s’éloigna à son tour de l’Un. Elle tenta dès lors de regagner la confiance des elfes, une période durant laquelle elle développa la forte indépendance qui la caractérise à ce jour. Elle connaissait tout ou presque de l’existence du Cercle d’Amarth et de l’histoire de sa fondation, et sa volonté de reprendre le flambeau d’Anka grandissait chaque jour un peu plus. Sans surprise, les elfes s’y opposèrent. Le Cercle d’Amarth était l’œuvre d’Anka et les chevaliers d’ivoire semblaient déterminés à ne pas prêter serment à celle qui les avait décapité. Des années de négociations n’y changèrent rien et le cercle fut finalement dissout. Les elfes et les dragons d’ivoire furent cachés et lentement oubliés de presque tous. Le lien si particulier qui les unissait les uns aux autres fut lui aussi effacé, rendant à chacun son indépendance. Les elfes d’ivoire se cachèrent à Shamarel, les dragons d’ivoire se dispersèrent en orient, à Kandalyr et Leowenn essentiellement.

La légende veut que le roi des elfes accepta mal la mort d’Anka. On dit que sa clairvoyance lui aurait permis de comprendre avant même que cela n’arrive, la destinée que connaîtrait la mémoire de son ami. Il était hors de question à ses yeux que l’idéologie d’une si noble puissance puisse aussi facilement disparaître. Il quitta ses responsabilités royales après une longue réflexion et céda le trône à l’actuel roi de Shamarel. Ce départ fut l’occasion d’un long discours à la gloire d’Anka lors duquel il expliqua ses intentions. Des mots qui firent date dans la mémoire elfique. Sous le nom de Tyrfa, il tenta aussi longtemps que possible de faire perdurer le souvenir d’Anka dans le monde des hommes malgré l’effondrement du culte. La dissolution du Cercle d’Amarth fut la guillotine lâchée sur le cou des plus fervents adorateurs, et les prêtres oubliés lui confièrent les clefs du grand temple avant de s’y enfermer pour y trouver la mort. Tyrfa devint alors le dernier prêtre d’Anka, symbole d’une lutte contre l’amnésie orchestrée par le panthéon. Lorsqu’il fut épuisé de cette vaine lutte, il partit rejoindre ses frères spirituels, non sans avoir dispersé les divers éléments qui permettraient, peut-être un jour, de retrouver le temple perdu d’Anka(3)…

LA NAISSANCE DES GENASIS

Gaëlle n’avait cependant pas abandonnée son idée. Bien que respectueuse de la volonté des elfes, elle voyait au-delà, convaincue de la raison d’être de tels gardiens, de l’importance de leur mission et de l’utilité de leur simple présence sur Arkalym. Puisqu’il lui était impossible de refonder le Cercle d’Amarth, elle décida de créer le sien. Et tant qu’à faire, autant le faire plus à son image… Tout comme le Vassal, Dame Nature avait déjà à cette époque une puissante faculté créatrice. Elle réussit donc rapidement à engendrer sa propre race de gardiens. Non pas une lignée elfique, mais une race issue des plans intérieurs et des élémentaires. Des chevaliers en phase avec ses objectifs, qui furent nommés génasis.

On dit que les quatre éléments animent l’âme de Gaëlle depuis qu’elle sert l’Arcane de la Nature. Le feu de la colère, les larmes de la compassion, la mère nourricière et l’enfant sauvage sont en elle, et l’on dit que les génasis sont une forme d’incarnation de ces énergies. Ainsi, les génasis du feu sont généralement des êtres vindicatifs et violents tandis que ceux de l’eau sont ce qu’il y a de plus bon et de plus juste en elle. Les génasis de la terre sont bienveillants et protecteurs à l’inverse de ceux du vent, libres et indépendants… parfois égoïstes. La plupart d’entre eux ont de fortes prédispositions pour devenir guerriers ou prêtres au sein du clergé de leur créatrice. Mais certains, plus rares, à part des autres, deviennent de puissants shamans que l’on nomme les « Sources(4) ». Ceux-là ont pour vocation de succéder aux Chevaliers d’Amarth, ils se sont agenouillés et ont prêtés serment devant les quatre Grands Génies des Ames.

LES GENASIS ET LEURS SHAMANS

La culture génase est globalement jeune, mais elle repose malgré tout sur quelques principes fondamentaux qui en font un peuple à part entière. Les génasis arpentent le monde guidés par les auras des Grands Génies des Ames et aident, au hasard de leurs voyages, les cercles et les clergés gaëllistes en difficulté. Si bien que les druides apprécient généralement de savoir qu’un ou plusieurs génasis se trouvent non loin de leur cercle.

Strictement tous les génasis sont liés à un ou plusieurs shamans. Ils jouent le rôle de vecteurs directs entre Gaëlle et Arkalym, capables de ressentir, de comprendre et de redistribuer les auras des Grands Génies des Ames. Un shaman peut entrer en contact avec n’importe quel génasi situé dans le rayon d’influence de ses auras. Par conséquent, les shamans sont extrêmement respectés de leurs semblables qui leurs doivent une bonne partie de leur pouvoir. Ils sont parfois traités avec autant d’égards qu’un roi par les leurs, avec le même respect qui serait réservé aux Grands Génies des Ames eux-mêmes. Leur place dans la société génase implique la sévère contrainte du périmètre, du rayon. Il est important que les sources soient toujours dispersées(5) afin de couvrir des territoires les plus vastes possibles. Si les shamans se regroupaient, ils réduiraient alors terriblement le rayon de leur influence, laissant la plupart des génasis très affaiblis et vulnérables, dépourvus de l’influence des auras.

Si les shamans sont sans cesse attendus et surveillés par l’ensemble de leur peuple, c’est aussi parce qu’ils sont les porteurs de l’Appel. Un puissant signal spirituel dont ils seront les sources d’émissions. Cet appel ne pourra se faire entendre qu’à l’unique condition que les reliques soient réunies et que le Murgath’Maûl soit réveillé. Chaque génasi prendra alors les armes et marchera sur le sentier de la guerre avec pour unique objectif de neutraliser le porteur des reliques et de chasser le Bâtard, pour le moment toujours introuvable. Avec le temps, l’Appel est devenu un fantasme aussi redouté qu’attendu par l’ensemble des génasis.

LES GENASIS ET LES QUATRE GRANDS GENIES DES AMES

Il existe dans le monde des mortels des flux que l’on nomme les « Auras ». Ces auras sont des dérivés d’énergies, elles découlent donc directement de l’Arcane des Energies et des Ames. Lorsque Gaëlle exécuta la sentence de l’Un contre Anka, elle fut secrètement récompensée. L’Un lui confia les auras, un des vecteurs privilégiés par Anka pour agir sur Arkalym. Il lui donna ainsi la possibilité de prolonger son œuvre, sur ce plan là au moins. Entre les mains d’Anka, les auras étaient des connexions invisibles entre les âmes d’Arkalym qu’il suivait tels des fils rouges pour se guider dans le dédale du monde spirituel. Entre les mains de Gaëlle, elles devinrent des éléments présents en toute chose vivante, minérale, végétale ou animale. Une infinité de particules bien difficile à percevoir. Les shamans spiritistes génases, les druides, les elfes, certains thaumaturges puissants et potentiellement toute personne spirituellement élevée peuvent cependant y parvenir. Les auras s’entremêlent pour créer la nature et ceux qui parviennent à les capter doivent aussi les comprendre pour être en phase avec Gaëlle et son arcane. Ils éprouvent alors l’indescriptible sensation de ne faire qu’un avec leur environnement.

Lorsque Anka fut éliminé, l’Arcane des Energies et des Ames se trouva dépourvue d’influence concrète sur Arkalym. Afin de palier à ça, ne serait-ce que pour maintenir d’éventuelles menaces à l’écart, elle engendra quatre avatars, les quatre Grands Génies des Ames. Mouhamad, Bazhyl, Hakim et Jalyah sont les gardiens ronronnants de l’ensemble des âmes d’Arkalym. Ils sont aussi grands que les plus hauts sommets du Mont-Céleste et leurs expirations dispersent dans le Multivers l’infinité d’auras qui traverse les plans. Quand l’Un offrit les auras à Gaëlle, il ne le fit bien sûr pas sans le consentement de l’Arcane des Energies et des Ames. Et afin de signer l’entente qui allait suivre entre Gaëlle et deux arcanes, les génasis furent liés spirituellement aux Grands Génies des Ames. Dès lors, leur spiritualité se développa rapidement. Certains d’entre eux, les premiers à devenir shamans, apprirent à comprendre les auras. Puis les premières Sources firent leur apparition, et la structure actuelle génase se mit en place lentement, exaltée par le fantasme de l’Appel. A ce jour, les génasis sont réputés pour leur discrétion dans les politiques de l’empire, pour leur spiritualité et leur sagesse. Leurs origines élémentaires, à la manière des tieffelins, poussent cependant la plupart des gens du peuple à nourrir quelques méfiances à leur encontre, renforcées par leur attitude souvent solitaire et intrigante.

LES GENASIS ET LE PEUPLE DE LA NATURE

Le peuple génase, création de Gaëlle, est considéré par définition comme faisant partie du grand peuple de la nature, ne serait-ce que par ses origines. Mais les génasis sont des combattants issus des éléments. Ils ont un but bien précis et si dans l’attente et la crainte de ce jour ils aident comme ils le peuvent les mécanismes de la vie dans leurs bons déroulements, ils restent malgré tout perçus comme une main armée. Ainsi, il leur fut difficile de trouver une place aux côtés des elfes qui tolérait de toute façon assez mal ce peuple, vulgaire postiche des amarths.

Les génasis et les arpenteurs de Gaëlle comme les druides et les rôdeurs sont sur une longueur d’ondes commune. Les uns comme les autres sont plus ou moins liés aux auras et le respect qu’ils nourrissent à l’égard des Grands Génies des Ames tend à les rapprocher spirituellement. Il n’est donc pas rare qu’ils s’entre aident, au nom de Gaëlle par exemple ou pour des raisons parfois plus personnelles. Les plus dévoués aux génasis restent les prêtres de Gaëlle, qui connaissent parfaitement leur légende et leur raison d’être. Ils savent reconnaître la création de la Mère lorsqu’ils la voient et ont pour devoir d’aider et de protéger les shamans selon leurs possibilités. Les relations entretenues par les prêtres de Gaëlle et les shamans génases sont d’une grande importance pour la stabilité de l’ensemble de son culte comme pour la relation qui existe entre l’Arcane de la Nature et celle des Energies et des Ames.

Malgré de tels appuis, les génasis entretiennent donc une relation bien délicate avec les elfes. Le pouvoir de Shamarel soutenu par les elfes d’ivoire, bien qu’acceptant l’idée que Gaëlle souhaitait faire perdurer la cause d’Anka, se montra réticent et distant à l’égard des génasis dès leur apparition sur Arkalym. Si bien qu’avec le temps, voir un génasi à Shamarel est une chose rare qui provoque généralement de nombreux remous, phénomène exacerbé lorsque le visiteur est un shaman. Cependant, si les elfes préfèrent savoir les génasis loin de chez eux et s’ils les traitent avec un dédain plus affirmé encore que celui qu’ils réservent aux autres races, leurs réticences ne sont jamais officiellement allées à l’encontre des efforts de paix. Par conséquent, les tensions s’expriment souvent plus concrètement lors de petites rencontres isolées plutôt qu’autour de la table d’un conseil, où le politiquement correct est généralement de mise.

LES GENASIS ET LE MONDE DES HOMMES

A juste titre, les génasis sont considérés par le monde des hommes comme des créatures extérieures. Moins connus que les tieffelins, il arrive qu’ils soient confondus avec ces derniers et pâtissent donc parfois d’une mauvaise réputation injustement attribuée. Les grandes villes comme Constance n’ont que peu de contacts avec eux, ces derniers évitant généralement de s’y rendre ou de s’y montrer trop ouvertement.

Notes

(1) Envoie la cible dans les couloirs du temps (devient une statue, à l’image des Dragons de l’Un).
(2) Je continue dans la série des 12, on en fera bien un rebondissement un jour… -edit- Heu... 13, pas 12^^ MAJ du texte.
(3) Chapitre de campagne en cours (cf. Sombre Présage).
(4) Shaman spiritiste / autre ?
(5) Soit un seul pj « génasi / shaman spiritiste » à la fois (vous en pensez quoi ?)