Quartier de Snohomish

par **Myrak** Mar 29 Juin - 18:56

Seattle évoque pour la plupart des gens l’animation haute en couleur de l’Emerald City ; la campagne paisible de Snohomish constitue donc souvent une surprise assez déroutante. C’est une communauté à l’ancienne qui a réussi à rester soudée quand la plupart des choses ont changé à Seattle après la Grande Danse des Esprits. Avant et après cet événement, Snohomish était et reste pour la conurb la principale source d’aliments cultivés localement. Beaucoup l’ont appelée le Grenier d’Emerald City en raison de ses immenses champs de blé, mais je ne voudrais pas que ce soit la seule image qui vous vienne à l’esprit. Snohomish a des champs d’avoine, de maïs et de soja en abondance, mais également des centaines de vergers de pommiers, des cultures de baies de toutes sortes, des champs de pommes de terre capables de rivaliser avec ceux de l’Idaho d’antan et de vastes serres où poussent toutes sortes de choses, des pêches au café, hors saison et loin de leur région habituelle.
En plus de toute cette production de nourriture, on trouve également tout ce qu’on est en droit d’attendre du business agroalimentaire : sites d’étude de croissance expérimentale souterrains, bassins de pisciculture remplis de saumons et d’algues modifiés et usines de transformation de soja, qui métamorphosent ces petits haricots fadasses en plats et pâtes délicieux. Les mégacorpos ont aussi des bureaux de recherche et développement répartis sur toute la zone pour mettre au point des moyens d’obtenir de meilleures récoltes. Et par « meilleures » je veux dire « qui leur rapportent plus d’argent, » pas plus saines ou une autre dinguerie du genre.

Au-delà des fermes et du poisson, Snohomish est célèbre pour ses antiquités, et cela depuis plus d’un siècle. La différence c’est qu’il y a un siècle, les chances de trouver une antiquité avec un certain potentiel magique étaient inexistantes. Aujourd’hui ceux qui recherchent des objets rares, infusés de mana issu d’événements chargés émotionnellement ou d’une magie rituelle pré-Éveil peuvent souvent les trouver ici. Lors de la récente course aux artefacts et en tant que lieu déjà célèbre pour ses antiquités arcaniques, Snohomish est devenue une destination populaire d’échanges et de commerce. Certains résidents se sont fait un nom dans le domaine de l’identification et la classification d’artefacts, ce qui en fait un lieu de passage assez commun pour de tels objets le temps que leurs mystères soient dévoilés.

par **Myrak** Ven 2 Juil - 14:51

BERKLEY SOY CUISINES

Ninety-first Avenue SE & Alder Street
En bonne moitié du géant de la bouffe Ingersoll & Berkley, BSC concentre son activité sur la culture en terre ou hydroponique de trucs à bouffer, et principalement ceux à base de soja. Ils ont acheté de larges portions de terres à Snohomish dans les années 2040 depuis la fondation de l’entreprise, et ils y contrôlent désormais une grande majorité de l’agri-business. Une grande majorité de leurs recherches de pointe concerne les cultures génétiquement modifiées, capables de survivre dans des environnements à haute concentration de polluants, et même « nettoyer » ces derniers tout en produisant, en toute sécurité, des produits alimentaires consommables (souvent, après une grande phase de transformation).

BLACKSTONE’S MUSEUM AND ZOO OF THE PARANATURAL

118 E. Avenue B
Cette ancienne ferme fut reconvertie en zoo et en musée privés, accueillant de nombreux paranimaux, dont la plupart sont des prêts des zoos de Fort Lewis et Woodland Park, dans le métroplexe.

CIRCLE FARM

Springhetti Road
Cet endroit était, autrefois, une plantation de roses, et présente toujours une grande quantité de rosiers aux abords et aux portes de la propriété, ainsi qu’un labyrinthe de rosiers qui s’étend derrière le corps de ferme jusqu’aux différentes serres et bâtiments périphériques. Circle Farm se définit comme une coopérative agricole biologique, mais elle est en fait le siège d’un couvent de féministes néo-wicca dénommé la « Sisterhood » (« sororité »).

GREEN NYMPH

224th Street SE & 49th Avenue SE
Si les boutiques de talismans de Snohomish se remarquent par leur rareté et leur implantation plutôt éparse, la Green Nymph demeure l’une des meilleures de Seattle. Dans une atmosphère rustique qui évoque une demeure de contes de fées perdue dans les bois, le pro- priétaire et gérant des lieux, Farshorn, produit et vend toute une va- riété d’objets et de fournitures magiques. Les objets spéciaux sont faits maison et changent régulièrement sur les étals. Vous pouvez être cer- tain d’y découvrir les derniers travaux de Farshorn et d’autres artisans et fabricants locaux.

ELVEN RIVER TOURS

Federal Way
L’une des innombrables compagnies à proposer des croisières, en bateau ou en rafting, sur le fleuve Snohomish. Elven River Tours a débuté comme coopérative de Sinsearachs voilà vingt-cinq ans, avant de devenir la compagnie de croisière à succès qu’elle est aujourd’hui, forte d’une flotte nombreuse de bateaux et de rafts d’eau vive. Ils proposent toute une variété de tours fluviaux, dont leur fameuse « excursion en rivière » d’une journée, mais aussi des tours spéciaux durant la saison du saumon.

PURGATORY

204th Street SE & Tewnty-Eighty Avenue West
Le Purgatory est un club « exclusivement reservé aux adhérents », bien que l’adhésion soit accessible à la porte d’entrée contre une certaine somme d’argent. L’ambiance, tamisée et enfumée, fait que l’endroit demeure un point de chute très populaire auprès des magiciens, des marchands de talismans et de tous ce que ces derniers traînent d’aspirants et de poseurs. Le renforcement de la dis- crétion et de la sécurité de la clientèle est dû aux comportements plutôt hostiles que rencontrent régulièrement les Éveillés à Snohomish.
Toutefois, la véritable nature de l’établissement n’est depuis longtemps qu’un secret de polichinelle et il a été la cible de menaces en tous genres. Jusqu’ici, pourtant, aucune n’a été mise en exécution, ce qui laisse à penser que quiconque les a formulées devait bluffer, ayant sûrement ressenti quelques scrupules à foutre en rogne un groupe de magiciens. Ou encore que quelqu’un a pris sur lui de veiller à ce que ces menaces ne se réalisent pas.
Quoi qu’il en soit, ce bar demeure un endroit correct pour boire une pinte, rencontrer quelques magiciens locaux et se mettre sous la couverture de runes de gardes correctes et régulièrement renforcées, au cas où vous en ayez besoin.

COLISEUM

Commercial Street
Des gladiateurs à Seattle ? Non, enfin, pas vraiment. Derrière l’enseigne kitsch du Coliseum se cache en fait une arène de combat de paranimaux, plutôt rentable. Un réseau clandestin d’éleveurs et d’entraîneurs capture, élève, soigne et dresse toute une variété d’animaux paranormaux en véritables bêtes de combat. Ces élevages se cachent souvent dans des caves, des jardins ou même des fermes installés un peu partout dans le métroplexe. Dresseurs et fans assoiffés de sang se réunissent ensuite dans un entrepôt de Snohomish, situé derrière Cathcart Market. À l’intérieur se dresse un ring central, entouré d’une enceinte électrifiée et de filets en acier, et encerclé par des gradins destinés aux spectateurs. Il y a même quelques vieux projecteurs tridéo pour diffuser les différents angles et les replays en instantané. Certains combats, et surtout ceux opposants des bestioles aux pouvoirs magiques visibles, se révèlent être de vrais spectacles à voir. C’est justement ça qui attire toujours autant les foules ici, même si l’on n’est jamais à l’abri d’un incident, comme quand, par exemple, un chien de l’enfer parvient à arracher la gorge de son soigneur...

par **Myrak** Ven 2 Juil - 14:55

Une paire de drones volants s’approcha pour nettoyer le sang sur le plexiglas pendant que le rugissement du public s’éteignait. Un nouveau drone roula sur le ring couvert de sang pour le recouvrir d’une couche de sable frais. Pas de cadavre à ramasser, le vainqueur avait emporté sa proie avec lui après le match. Les fans autour vérifiaient sur leur commlink que leur compte avait bien évolué, un geste qui s’accompagnait aussi bien de sourires radieux que de murmures rageurs.
De nouveaux ORA apparurent sur les tablettes virtuelles de tout le monde. Le prochain match opposait un glouton géant, capturé et entraîné par Jacob Running-Wolf – un dresseur réputé en provenance du nord du Conseil athabaskan - à un tigre à dents de sabre, capturé dans le CCP mais dont le dresseur demeurait anonyme. Les paris plaçaient le glouton favori à sept contre un, et ce malgré l’avantage de vingt kilos supplémentaires qu’affichait le tigre.
Les fans se jetèrent immédiatement sur leur commlink pour faire leurs paris, tout en argumentant avec leur entourage à propos du vainqueur potentiel.

Riser huma l’odeur mêlée de sang, de bière amère et de popcorn qui l’assaillit au moment où il atteint les tribunes. Dévisageant la foule, il localisa sa cible dans l’un des box de luxe aux abords de l’arène. Le nain, pompeux, portait un costume Zoé, qui paraissait sorti tout droit de la dernière collection en vogue cette semaine. Ses cheveux étaient tirés en arrière et parfaitement coiffés. Il arborait un insigne DocWagon sur le revers de sa veste, ainsi qu’une elfe à la tenue provocante à son bras. Pas sa femme.
Riser se retint de sourire. Les choses paraissaient bien engagées, mais il restait l’inquiétude que le changement n’ait pas été fait, ce qui, de toute façon, serait resté invisible. Il abaissa le bord de sa casquette et dévissa le bouchon de sa bouteille d’eau tout en prétendant observer les gradins en quête d’une place libre. Il continua son observation jusqu’à ce que les lumières se soient fanées, et qu’un lapin soit introduit dans l’arène.
Un bref moment plus tard, deux portes s’ouvrirent de part et d’autre du ring. Un tigre à dents de sabre rugissant émergea de l’une d’elles, alors qu’un glouton énorme et grognant sortait de la seconde. Les microphones, idéalement placés, captaient ces sons et en envoyaient des versions amplifiées à chacun des commlink du bâtiment, ainsi que par-delà la Matrice, à destination des spectateurs et des parieurs abonnés.

Le lapin paniqua. Il piqua un sprint jusqu’à l’autre bord du ring, et commença à longer la paroi intérieure en courant. Les deux prédateurs le poursuivaient, le tigre à pleine vitesse et le glouton quelque peu à la traîne.
Riser se dirigea vers l’aile des gradins et passa devant sa cible. Quand le glouton s’approcha du bord de l’arène, le runner déboucha sa bouteille d’eau et fit mine de la renverser, aspergeant presque entièrement le nain en costume.
Deux choses se produisirent alors instantanément. La première : le nain sursauta, se retourna vers lui et hurla « Putain de... ». La seconde : le glouton s’arrêta net, puis se détourna du lapin pour humer l’air.
Riser fit mine de porter son attention sur le nain, répondant à sa fureur par une contrition apparemment sincère: «Je suis terriblement désolé, monsieur. Mon ami m’a bousculé le bras. Combien voulez-vous pour payer votre teinturier ? »
Disant cela, il prétendit rechercher son commlink, tout en gardant sans cesse un œil derrière l’épaule du nain. Le glouton géant s’élança brusquement dans une charge en direction de la cloison qui séparait Riser, sa cible et la pouffe qui l’accompagnait, du théâtre des combats. Les hurlements du public se fondirent en un murmure. L’attention des fans s’était détournée tigre à dents de sabre qui dévorait sa proie, pour suivre attentivement le glouton, devenu fou furieux.
Dans un craquement soudain, le glouton géant traversa le plexiglas – apparemment, le changement avait bien été fait – pour atterrir directement sur le dos du nain, dans un rugissement triomphant. Ce dernier poussa un cri alors qu’il était projeté en avant sous le poids de son assaillant, mais fut rapidement réduit au silence quand ce dernier eut tôt fait de lui arracher la jugulaire.
Riser jeta la bouteille vide vers l’elfe et fonça vers la sortie la plus proche, se fondant dans une foule de dizaines et de dizaines de fans paniqués. Le glouton restait pourtant concentré sur sa proie, complètement étranger à ce qu’il se passait autour de lui.
Une fois dehors, en sécurité, Riser expédia par commlink un message, accompagné de 1 500 nuyens, à Nephrine. « Les phéromones de glouton ont parfaitement fonctionné. Merci. »

Il vérifia ensuite si son pari avait payé. Une sortie de l’arène était synonyme d’élimination directe, et une côte de sept contre un n’était pas rien. Le paiement s’afficha, et avec lui une bannière diffusant l’enregistrement du glouton attaquant le nain et l’elfe – elle n’avait pas lâché la bouteille d’eau. Il pouffa, puis s’empressa de repasser un ordre. Après tout, il devait s’assurer de ne pas être aisément identifiable.

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