L'Outremer

Ce quel les gens appellent « Outremer » actuellement pourrait aussi bien parler français et se trouver de l’autre côté du globe à tel point cela semble déconnecté d’Emerald City. Ne vous méprenez pas, Outremer fait bien partie du métroplexe, mais c’est l’endroit le plus éloigné de Seattle où vous pouvez vous rendre sans la quitter. C’est à la fois un don et une malédiction pour ceux qui y travaillent, y vivent ou se contentent de visiter les îles qui constituent ce « district ».

Outremer n’est pas un lieu unique : il s’agit du nom donné aux cinq plus grandes îles du Puget Sound qui restent considérées comme faisant partie du métroplexe de Seattle. Chacune est plus facile à atteindre depuis les terres salish-shidhe, deux d’entre elles y étant même reliées par des ponts. Mais le découpage a été fait par des politiciens, pas des géographes. Du nord au sud, les îles sont Bainbridge, Vashon (oui, comme la ligne de vêtements), Fox, McNeil et Anderson. Si vous voulez passer pour un complet étranger, n’hésitez pas à ajouter « island » à la suite de chacun de ces noms quand vous les évoquez devant un habitant de Seattle de souche. Chaque île est considérée comme un district à part entière, mais tout le monde s’en moque étant donné que grâce à son écrasante domination démographique et aux lois injustes de la démocratie, c’est Bainbridge qui mène la danse. Et de toute façon, tous les résidents de ces îles préféreraient ne rien avoir à faire avec la politique du métroplexe. Même les politiciens. Cette attitude « d’outremer » est une des rares choses qui rassemble ces îles disparates.
Dans les premières années du métroplexe, suite à l’éclatement des États-Unis, l’archipel connut une importante croissance. Les réfugiés affluaient à Seattle et nombre d’entre eux furent envoyés dans les îles, assignés à leur construction au sein d’équipes de développement gouvernementales. Cette solution avait le mérite de les tenir occupés, mais ils manquaient à la fois de compétence, ce qui conduisit à un travail mal fait, et d’argent, ce qui mena à la banqueroute de l’économie locale. Le trajet vers ces îles était trop long et coûteux pour que les réfugiés puissent faire la navette, et en dépit de la mauvaise qualité des constructions, la distance attira des résidents fortunés, ce qui fit exploser le coût de la vie. Chaque île réagit un peu à sa manière, et c’est à partir de ce stade qu’elles ont chacune développé leur propre identité.

BAINBRIDGE ISLAND

Il s’agit d’une des îles les plus grandes et les plus aménagées d’Outremer. Bainbridge Island a longtemps été une banlieue communautaire du Grand Seattle. Vivant, à l’origine, de l’abattage du bois et de construction de navires, la communauté de Bainbridge finit par fonder une grande agglomération urbaine, une ville elle aussi dénommé Bainbridge Island, qui héberge toute une population de gens venus y fonder leur foyer tout en travaillant dans le centre-ville de Seattle – ce dernier ne se situant qu’à une petite demi-heure de ferry de l’île. Le ferry en provenance de Seattle débarque à Eagle Harbor, à Winslow, une ville touristique très calme.
Depuis la formation du métroplexe de Seattle, Bainbridge s’est efforcée de demeurer la même banlieue communautaire, connaissant une croissance lente, mais certaine, de sa démographie comme du prix de son parc immobilier ; la plupart des habitants locaux s’engagent pour maintenir toute la beauté et le charme de sa nature et ses paysages naturels. Les parcs et les réserves naturelles de Bainbridge Island, avec ses pistes cyclables ou de randonnées, forment sans aucun doute les principales attractions de Bainbridge Island, mais l’île propose aussi de nombreuses boutiques où vous trouverez un parfait exemple de l’artisanat local.

VASHON ISLAND

Avec ses 96 kilomètres carrés, Vashon Island demeure la plus vaste île d’Outremer, presque autant que les quatre autres réunies. Vers la fin du XXe siècle, cette île est devenue une banlieue florissante du Grand Seattle, une croissance qui s’est accélérée après la création du métroplexe de Seattle et l’afflux massif de réfugiés de la Grande Danse fantôme dans la région. Quoi qu’il en soit, à l’instar de sa voisine Bainbridge Island, le prix des terrains sur l’île reste élevé, et les prix de l’immobilier sont chers comparés à ceux pratiqués sur le continent.
Même si elle a su conserver certaines de ses fermes biologiques, la Vashon Island moderne est surtout réputée pour son importance dans les industries de la mode et de la haute technologie. La griffe Vashon Island Fashion Company, avec ses désormais célèbres styles néo-gothiques, a fait une apparition fracassante sur le devant de la scène dans les années 2040, et continue de maintenir son siège ainsi qu’une boutique sur l’île même. Pacific Research Laboratories a, pour sa part, été parmi les premiers à développer des substituts osseux, puis des techniques d’ossature renforcée peu après. Elle fut ensuite rachetée par Shiawase, devenant une fière filiale, et demeure toujours l’un des principaux employeurs sur l’île.
Vashon Island héberge aussi le « Monastery of the All-Merciful Savior » (monastère du Très miséricordieux Sauveur), l’un des derniers monastères orthodoxes russes en dehors du continent asiatique. Les moines de Vashon, comme on les désigne couramment, sont réputés pour cultiver et torréfier à la main leurs propres spécialités de café. Nous vous recommandons le Bysantium Blend, l’un des meilleurs cafés de style grec que vous pouvez trouver en Amérique du Nord !

FOX ISLAND

Durant presque toute son histoire, Fox Island a été un sujet de dispute régulier entre les Américains d’origine et les colons européens du Puget Sound. Vers le milieu du XIXe siècle, durant la guerre du Puget Sound, les Indiens Puyallup et Nisqually y furent déportés. Le chef Nisqually, Leschi, vint jusqu’à l’île avec une flotte de canoës pour négocier la fin de la guerre, et le Traité de Medecine Creek fut aussi renégocié ici. Des années plus tard, Fox Island hébergea l’un des « centres de rééducation » du gouvernement US, et accueillit donc toute une population d’Américains d’origine déportés de leurs réserves.
Peu après la signature du Traité de Denver, la propriété de Fox Island fut longuement disputée avant que le Conseil tribal souverain et le Conseil salish-shidhe n’acceptent de céder l’île au métroplexe de Seattle. Tout cela a créé beaucoup de remous parmi les citoyens des NAO qui étaient déjà installés sur l’île, et qui ont dû choisir entre le départ forcé et l’abandon de leur citoyenneté. Une fois la plupart des communautés abandonnées, un mouvement partisan s’est fait connaître pour réclamer l’indépendance de Fox Island du métroplexe, en menaçant la vie des habitants avec des actes terroristes. Si les attaques ont cessé depuis des années, les visiteurs sont encouragés à se renseigner auprès du Seattle Visitors Bureau et de Knight Errant avant de programmer une visite prolongée sur l’île.

ANDERSON ISLAND

Anderson Island accueillait, à l’origine, une industrie d’exploitation forestière, avant d’être transformée en station touristique estivale par des promoteurs visionnaires. Peu après la formation du métroplexe de Seattle, les prix du foncier ont d’abord chuté, avant de grimper en flèche quand la demande en terrains à bâtir et en immobilier s’est accrue. Une grande partie d’Enderson Island héberge toujours des propriétés et des résidences privées, qui valent désormais près de deux cents fois le prix auquel elles ont été acquises, près de soixante-dix ans plus tôt.
Heureusement pour les visiteurs, Anderson Island propose aussi de nombreuses locations saisonnières, permettant aux vacanciers d’apprécier le style de vie naturel et serein de l’île, où il est possible de s’adonner à la navigation en bateau, à la pêche, au golf, ou de goûter au charme des petits villages et de la nature sauvage qui la composent.

MCNEIL ISLAND

NcNeil Island fut baptisée ainsi en 1841, en hommage au capitaine William Henry McNeil de l’Hudson’s Bay Company. Plus tard, une expédition l’a renommée Duntze, en référence au capitaine John Duntze de la Royal Navy britannique, mais le premier nom a été restauré une année après. Le gouvernement des États-Unis y a installé une prison fédérale en 1875, avant d’acheter le reste de l’île près de soixante-deux ans plus tard, forçant les habitants à quitter l’île. L’État de Washington a récupéré la gestion du McNeil Island Corrections Center en 1981, et le métroplexe de Seattle en en a donc hérité dès sa création, suivant les termes du Traité de Denver.
Pour faire face à l’explosion démographique du métroplexe, le gouvernement de Seattle a rouvert McNeil Island au public, tout en maintenant actif le Corrections Center. Plusieurs résidences privée ont été bâties sur l’île, principalement sur la côte est et autour de Still Harbor.
McNeil présente de nombreux paysages naturels, tout en proposant aux visiteurs des opportunités de shopping dans les boutiques des petits villages côtiers. En dehors de cela, l’île n’a guère développé d’autres attractions pour les touristes.