[Chroniques] Calendula (Theyr)
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[Chroniques] Calendula (Theyr)
Sommaire
Portrait
Seattle Vice - (à venir un jour peut-être si je me résous à essayer de me souvenir de Barry le bombardier fou...)
Emergence 1.0 - Campagne de Boston
Emergence 1.1 - Campagne de Boston
Emergence 1.172.8.0 -Campagne de Boston (Solo)
Emergence 2.0 - Campagne de Boston
Emergence 2.1 - Campagne de Boston (Solo)
Emergence 3.0 - Campagne de Boston (épisode final)
Emergence 3.1 (épilogue à venir)
Dernière édition par Theyr le Sam 12 Nov - 20:16, édité 13 fois
Portrait
Nom : Tintallë Thôl-Runya
Alias : Calendula
Métatype : Nobilis (Elfe)
Âge : 29 ans
Taille : 1,90 m
Poids : 72 kg
Yeux : Oranges
Cheveux : Blonds Vénitiens
" Bien le bonjour,
Damoixe Tynn Thôl-Runya. Complaisez-vous à m'appeler Calendula, si vous le souhaitez : je sais comme ceus de votre race aiment rester simples et iels apprécient généralement de m'affubler de ce prénom si délicieusement fleuri.
Je suis honorae de faire votre connaissance. J'espère que vous et moi jouirons longuement, avec une pleine et entière satisfaction, du plaisir que nous avons partagé à rendre cette collaboration des plus fructueuse. Vous semblez des plus compétens.
- Heu.... merci.
- Le plaisir est man. Je devine à votre air quelque peu esbaudi que ces façons et ce langage ne sont guère dans vos us.
- Heu...nan.
- Nulle crainte, vous découvrirez rapidement qu'au prix d'un petit effort, nous autres Nobilis savons nous adapter. Et d'aisément me mettre au niveau de man interlocuteus afin de ne point trop dénoter. Je vous saurai grae de vous savoir désireus d'accroître le vôtre en retour, si cela vous est possible, ainsi nous aurons grand joie d'avoir oeuvré à notre élévation respective en toute courtoisie."
Alias : Calendula
Métatype : Nobilis (Elfe)
Âge : 29 ans
Taille : 1,90 m
Poids : 72 kg
Yeux : Oranges
Cheveux : Blonds Vénitiens
" Bien le bonjour,
Damoixe Tynn Thôl-Runya. Complaisez-vous à m'appeler Calendula, si vous le souhaitez : je sais comme ceus de votre race aiment rester simples et iels apprécient généralement de m'affubler de ce prénom si délicieusement fleuri.
Je suis honorae de faire votre connaissance. J'espère que vous et moi jouirons longuement, avec une pleine et entière satisfaction, du plaisir que nous avons partagé à rendre cette collaboration des plus fructueuse. Vous semblez des plus compétens.
- Heu.... merci.
- Le plaisir est man. Je devine à votre air quelque peu esbaudi que ces façons et ce langage ne sont guère dans vos us.
- Heu...nan.
- Nulle crainte, vous découvrirez rapidement qu'au prix d'un petit effort, nous autres Nobilis savons nous adapter. Et d'aisément me mettre au niveau de man interlocuteus afin de ne point trop dénoter. Je vous saurai grae de vous savoir désireus d'accroître le vôtre en retour, si cela vous est possible, ainsi nous aurons grand joie d'avoir oeuvré à notre élévation respective en toute courtoisie."
Dernière édition par Theyr le Mer 10 Aoû - 16:19, édité 9 fois
Seattle Vice
….« Mais qu’est-ce que je fais ici ? Tu peux me le dire ?! Qu’EST-CE QUE JE FOUS ICI ?! Dans quoi ils m’ont embarqué-e ?»
Debout au milieu de la pièce, Tintallë tentait de mettre de l’ordre dans ses idées… l’inspection, les alarmes, les tirs, les cris, les morts, tous s’était passé si vite...
J'y pense et puis j'oublie...
Debout au milieu de la pièce, Tintallë tentait de mettre de l’ordre dans ses idées… l’inspection, les alarmes, les tirs, les cris, les morts, tous s’était passé si vite...
J'y pense et puis j'oublie...
Dernière édition par Theyr le Lun 26 Juil - 13:45, édité 1 fois
Emergence 1.0
Bonjour Hans,
Si vous recevez cette missive c’est que probablement je ne rentre pas.
Je vais essayer de ne pas vous imposer un trop long discours, mais c'est sans illusion tant j'ai à vous dire.
Par la présente, je vais tâcher de vous brosser un tableau de ce qui se passe ici et de ce qui m'est arrivé.
Tout a débuté le 1er Juin de cette année 2076, à Seattle, par ce qui devait être une simple mission de recherche et d'exfiltration. Le courrier me portait déjà à penser qu'il s'agirait de plus, mais jamais je n'aurais imaginé me retrouver dans ce cauchemar (je crois que vous conviendrez rapidement que le terme est approprié).
Le "Johnson", n'était autre que "Barry", cet exécrable nabot "Pumillonis", tenancier du "Triangle du Diable"(The Devil's Triangle) un cabaret d'assez bonne tenue, pour autant qu'un "Go-go dancing" puisse l'être. Le contraste avec le vulgaire de son propriétaire n'en n'est que plus saisissant.
En toute sincérité je m'étais promis de ne plus jamais travailler avec cet individu. Notre dernière collaboration s'étant révélée particulièrement désagréable, pour ne pas dire plus : l'individu est imprévisible, incohérent, et toxique (en particulier pour les oreilles).
Le groupe se composait au départ, de deux coureurs des ombres : Gus, un "Ingenis" modifié plutôt souple mais pas très futé et un jeune assassin arrogant qui taisait son nom que nous nommerons donc "Smith" (J4r0d). Il y avait en plus une technomancienne probablement proche du milieu corporatiste : le Docteur Danièle Jackson qui prétend posséder une clinique dans le quartier de Poulayups et travailler avec les Black Reigns, des malfrats "Robustus" du quartier.. Je doute qu’elle m’ait tout dit, mais c’est sans importance. Ce qui compte la concernant c’est la façon dont elle a contribué à ce qui pour l'heure est un véritable fiasco.
Je suis actuellement dans la cave, dans ce qu'il convient de d'appeler ma "chambre". Le vin a cédé la place au whisky, plus en vogue par ici. Retour aux origines... On m'appelle Il est temps que j'aille voir quelle sera la prochaine étape. Gus a filé, le docteur est resté. Il ne nous a pas été permis de nous confronter. Dans les deux cas, j'aurais préféré l'inverse, mais je crois que Dame contrariété a jeté son dévolu sur moi... *glousse* J’essaierai de vous donner d’autres nouvelles, jusqu’au bout.
*l'enregistrement s'interrompt puis reprend. La voix est légèrement tendue avec une pointe d'inquiétude qu'elle tente de contenir*
Si vous recevez cette missive c’est que probablement je ne rentre pas.
Je vais essayer de ne pas vous imposer un trop long discours, mais c'est sans illusion tant j'ai à vous dire.
Par la présente, je vais tâcher de vous brosser un tableau de ce qui se passe ici et de ce qui m'est arrivé.
Tout a débuté le 1er Juin de cette année 2076, à Seattle, par ce qui devait être une simple mission de recherche et d'exfiltration. Le courrier me portait déjà à penser qu'il s'agirait de plus, mais jamais je n'aurais imaginé me retrouver dans ce cauchemar (je crois que vous conviendrez rapidement que le terme est approprié).
Le "Johnson", n'était autre que "Barry", cet exécrable nabot "Pumillonis", tenancier du "Triangle du Diable"(The Devil's Triangle) un cabaret d'assez bonne tenue, pour autant qu'un "Go-go dancing" puisse l'être. Le contraste avec le vulgaire de son propriétaire n'en n'est que plus saisissant.
En toute sincérité je m'étais promis de ne plus jamais travailler avec cet individu. Notre dernière collaboration s'étant révélée particulièrement désagréable, pour ne pas dire plus : l'individu est imprévisible, incohérent, et toxique (en particulier pour les oreilles).
Le groupe se composait au départ, de deux coureurs des ombres : Gus, un "Ingenis" modifié plutôt souple mais pas très futé et un jeune assassin arrogant qui taisait son nom que nous nommerons donc "Smith" (J4r0d). Il y avait en plus une technomancienne probablement proche du milieu corporatiste : le Docteur Danièle Jackson qui prétend posséder une clinique dans le quartier de Poulayups et travailler avec les Black Reigns, des malfrats "Robustus" du quartier.. Je doute qu’elle m’ait tout dit, mais c’est sans importance. Ce qui compte la concernant c’est la façon dont elle a contribué à ce qui pour l'heure est un véritable fiasco.
- Aiden Bach, le disparu:
- Notre mission première consistait à enquêter sur la disparition du fils d'un cadre corporatiste : Aiden Bach. Suite à une courte enquête que nous avons correctement diligentée, nous parvînmes à la conclusion que le jeune humain avait été kidnappé dans la prestigieuse académie Aurélius où il était scolarisé. Le rapt semblait le fait d'une petite équipe de professionnels et, selon toute vraisemblance, il avait été conduit à Boston.
A ce stade, le père, Adrian Bach, un important cadre de la non moins importante société Arès, a pris les choses en main, à mon grand soulagement. Nous allions enfin pouvoir discuter avec une personne civilisé, pour autant que les humains puissent se révéler parfois l'être.
Le contrat qu'il nous proposa était vraiment intéressant. L'homme, comme j'ai pu le vérifier par la suite, tenait vraiment à son fils. Du reste, j'avais d'autres raisons de poursuivre, à commencer par ce goût que vous me connaissez de la tâche accomplie, avec le souci de la qualité et de l'efficacité.
Nous nous sommes donc rendus dans la ville de ceux dont l'histoire aura conservé la mémoire comme étant les "pères fondateurs" du temps où les états-unis étaient encore unes et indivisibles. *marque une pause en buvant une lampée*
- Exfiltration de Aiden:
- Sur place, la seconde partie de la mission s’est globalement correctement déroulée : après une escale un peu pénible au "Mama's boyz", un antre de "coureurs des ombres" gisant dans les catacombes de la ville, nous avons retrouvé la piste de notre cible. Aiden Bach était détenu dans les locaux de la NeoNet, une mégacorporation de premier plan (triple A tout de même...). L'opération se devait donc d'être impeccablement menée et ne laisser aucune trace derrière nous. Je dois bien admettre qu'à ce moment, le groupe a montré son potentiel et malgré quelques difficultés inhérentes à un aussi ambitieux projet, nous l'avons correctement mené à terme. Les seules ombres au tableau furent la décision que je dus prendre d'abattre deux témoins innocents et surtout notre incartade dans les locaux d'une autre société la Mitsuama Tech. Cette dernière n'avait aucun lien avec notre mission première et c'est par erreur que nous nous y sommes rendus. Cependant, il est à noter que sur place sont apparues les premières dissensions lorsque, pensant libérer des captifs dont nous pensions que notre cible pouvait être, nous nous sommes aperçus qu'il s'agissait en fait de prisonniers. De cobayes technomanciens probablement. La décision fut prise de ne pas les libérer en raison du potentiel danger que représentent ce type d'individus. C'est alors que le Dr Jackson pris sa première désagréable initiative en les libérant à notre insu. C'est du moins ce qu'elle croyait. J'avais cependant gardé un oeil sur elle commençant à me douter qu'elle pouvait elle aussi en être compte tenu de sa véhémence lors du débat. Aussi n'étais-je pas dupe, mais je la laissais faire : compte tenu des événements récents j'avais en tête que ce groupe pourrait potentiellement plus tard nous être d'une certaine utilité et je le crois encore.
- L'incident NéoNet:
- Pour bien le comprendre, je me dois ici de digresser un instant. Car oui, je n'ai pas encore fait mention de l'événement majeur. Celui qui nous a réduit à cette pitoyable condition dans laquelle nous sommes actuellement, à savoir l'incident de la tour de NéoNet dont vous avez, j'ose le supposer, déjà entendu parler. Je vous fais donc un point rapide : nous étions à l'hôtel, juste après notre arrivée à Boston, et je dégustais paisiblement un verre d'un excellent vin de Californie, un Alegria Vineyard, Russian Valley 2022: sombre, parfumé, très puissant, avec ses parfums classiques de confit, d’épices, de fruits secs, nuancés de notes de cigare. J'appréciais donc ce véritable plaisir pour mes papilles lorsqu'il y eu une explosion au loin, au sommet de la tour NeoNet. Aussitôt alertée, j'observais alors le vol de ce qui semblait être un dragon. Je ne suis guère spécialiste -en existe-t-il ?-, cependant ni sa nature, ni sa trajectoire ne semblait très ordinaire. Point ne m'étais trompée car, poursuivi par un second dragon, il acheva sa course dans un stade immense. Je décidai alors d'entreprendre une prospection astrale de la situation et je découvrais assez rapidement que rien de tout ceci n'était ordinaire. Bien au contraire, la créature qui avait chu se révélait ne pas être exactement magique, mais comme à la frontière de deux mondes : celui des éveillés dont je suis et un autre dont je découvrirai plus tard qu'il était de nature technologique, voire numérique - un domaine dans lequel je n'ai acquis que quelques bases-.
Aussitôt après le cours affrontement, toutes sortes de forces se ruèrent sur place : éveillés et milices corporatistes, empêchant tout accès aux lieux et définissant un périmètre de sécurité autour de la zone. A peine puis-je observer que l'Entité se dispersait en une nuée d'écailles qui se déposèrent la ville et ses occupants au gré des vents mystiques telle des feuilles à l'automne. Bien que je devinais qu'il serait sage de fuir, j'avais en tête les raisons de ma venue et, en arrière-plan, le possible lien avec un assez cryptique dossier médical que j'avais lu récemment. Je n'avais plus en somme qu'à me retirer et me mettre en sécurité le plus loin possible de l'endroit. Ce que je fis : je ne pouvais plus que contempler le spectacle du fléau se répandant dans la cité, un excellent verre d'Alegria à la main, pleinement consciente du fait que désormais le temps nous était compté. *marque une nouvelle pause rafraichissement*
- Le confinement:
- * soupire *
Les prémisses de ce qui allait devenir une épidémie nous accompagnèrent durant la libération d'Aiden Bach. Le confinement débuta dans une étrange phase de chaos et de précipitation.
Malgré nos efforts, nous n’avons pas pu quitter la zone à temps et dès lors le comportement de mes acolytes devint de plus en plus erratique, voire irrationnel.
Je pris donc contact avec le père du jeune homme que nous devions exfiltrer afin de lui annoncer les deux nouvelles : la libération et le confinement. Il nous a alors demandé d’assurer sa protection autant comme un service personnel que comme une mission. Il est toujours délicat de mêler les affaires aux sentiment, cependant nous avons accepté, avec plus ou moins de réticence pour certains. Cela s’est rapidement traduit par des dissensions dans le groupe et une tension croissante, les uns comme "Jack" ne voulant que se terrer espérant une fin rapide du confinement, d’autres -comme moi- ayant bien en tête que nous n'étions qu'aux débuts d'une crise beaucoup plus importante. Aussi souhaitai-je agir et essayer de comprendre de quoi il retournait. Peut-être pensez-vous que j'aurais dû me carapater, il est vrai. Je sais comme ma sécurité vous importe et je vous en suis reconnaissante... sincèrement. Les regrets ne servent qu'à entraver notre périple en ce monde, je ne m'en encombrerai donc pas, mon cher…
- Dissensions internes:
- J'espérais encore à ce moment pouvoir collaborer avec le Dr Jackson et créer une dynamique avec elle : ses compétences médicales, ses particularités "d'éveillée" la mettaient dans une situation où elle pouvait se révéler être de la plus grande utilité. Malheureusement, elle commença à dériver, à montrer des signes inquiétants d'instabilité mentale. Ce faisant, elle laissa toute sa place à ce morveux de "Jack" qui croyait tout savoir, tout avoir compris n’a eu de cesse de nous freiner, jusqu’à prendre un certain aval sur le groupe et nous imposer ses 4 volontés : c’est-à-dire courir dans tous les sens et finir par faire n’importe quoi. Après quoi, sage décision, ce fieffé aura disparu dans les ombres qu’il n’aurait jamais dû quitter. C'est là le lot du travail avec les "coureurs" : autant ils peuvent se montrer d'une inégalable efficacité lorsqu'ils sont sur le terrain, dans leur domaine de prédilection, autant ils peuvent se montrer totalement défaillants dès qu'il s'agit de prendre un peu de hauteur, d'avoir une vision d'ensemble, des enjeux sous-jacents. Même correctement aiguillés, rien ne les intéresse moins qu'une cause, que les affaires ou la politique. C'est pourtant l'alpha et l'oméga de leur condition, de leurs si précieuses finances. Une neutralité totalement de surface qui peine à cacher un égocentrisme forcené.
*marque un temps et glousse*
Oui j'avoue que je n'ai que peu de leçon à donner sur ce dernier point. Accordez-moi au moins le crédit d'en avoir conscience, d'essayer de toujours faire au mieux et m'appliquer cette exigence que j'ai avec autrui. Et pour le reste, je crois savoir penser et agir en dépit de mon intérêt personnel parfois, bien au-delà même en ce moment, croyez-moi. Enfin...
- Quelques missions mineures:
- Nous essayâmes donc de prendre divers contact, de nous renflouer, de nous organiser. Je songeais à ces mafieux irlandais du "Trèfle perlé" (The Beaded Shamrock) au premier chef. Malgré leur statut quelque peu décadent, il leur avait tout de même été accordé un de de "Nobilis", de ce sang elfique qui nous distingue du commun et plus encore du vulgaire. Mais, jouant de la volonté des autres de trouver une "planque", le dr Jackson les convainquit de rejoindre ce groupe de technomanciens qu'elle avait libérés et avec qui elle avait secrètement gardé contact, j'imagine. bien que nous mettant à la merci des intérêts cachés du docteur, l'idée avait sa pertinence dans le sens de nos potentielles recherches sur le virus.
J'avais d'ailleurs du matériel médical et nous avions commencé à évoquer l'idée d'une collaboration.
Mais rien de tout cela n'eut lieu. Au contraire, de fil en aiguille, nous prîmes contact avec les triades pour négocier quelques contrats, des expédients destinés à assurer notre survie et qui finirent par devenir notre quotidien, notre seule action concrète. Et je vous l'évoque ici dans les meilleurs termes car en réalité la situation allait de mal en pis dans une ville en plein effondrement, à l'instar de la psyché du docteur qui commençait à manifester des troubles de plus en plus importants, s'abandonnant à des actes répugnants, de meurtre, d'obscur désirs de dissections, que sais-je encore. J'ignore si c'est là sa nature profonde ou si le contexte aura eu raison de sa santé mentale, le fait est que je ne pouvais plus compter sur elle et même m'en méfier tant ses pulsions et son désir de contrôle commençait à confiner à une perversion macabre qui pourrait se retourner contre nous si sa paranoïa la conduisait à nous ranger dans le camp de ses "obstacles". Quant à ses "amis" technomanciens, ils ne fut soudain plus question de traiter avec eux. J'ignore ce qui motivât cette décision, n'étant pas en lien avec eux. Le fait est que nous devions nous chercher un autre abri, puisque c'était là toujours et encore la priorité de ces messieurs.
- Un dernier contrat:
- De mon côté, je commençais donc un peu à faire cavalière seule : dans un tripot des triades pour commencer, dans lequel je réussis à gagner une rondelette somme qui nous mettrait hors du besoin quelques temps. Tant que les Nuyens auraient cours ce qui finirait par laisser place au troc, comme l'indiquaient déjà nos contrats. J'essayais de trouver quelques contacts et appuis en vue d'une exfiltration, mais en vain. J'appris de source sûre que la ville entière était isolée et que quiconque tenterait de franchir le rubicond serait abattu serait abattu sans autre forme de procès.
Au final, suite à une énième corvée obtenu auprès des O'Reilley, cette fois-ci, j’ai fini par décrocher, me mettre en retrait et agir seule, histoire d’obtenir un minimum de résultat. Et j’ai pas mal progressé. Malheureusement notre protégé avait été contaminé, et de ceci je suis pleinement responsable. Comme j’aime à le répéter nos erreurs ont des conséquences qui peuvent se révéler coûteuses, voire dramatique à mesure de nos responsabilités. Ceci ne m'a pas démentie, définitivement.
- Séparations:
Au terme de ce contrat, je dus me résoudre à constater que mes comparses, non contents de me reprocher de ne pas partager MON argent, me prenaient de surcroît pour une imbécile, refusant de me donner ma part sur notre contrat et commençaient sérieusement à dérailler. Je pris donc pris mes dispositions avant que tout cela ne tourne au vinaigre :
En leur absence, j'avais un peu balayé le terrain, toujours en quête d'un lieu où nous pourrions conduire quelques expériences sur des contaminés. J'imagine déjà votre réprobation, Hans. Je prends donc les devants pour vous préciser que ce mal est si terrible qu'il transforme littéralement les victimes en des sortes de zombis dénués d'âme et avides de tuer ou contaminer les autres. Tous les autres. Dans ce contexte cette décision est tout simplement le fruit du bon sens, mais nous y reviendrons. J'avais donc pensé à l'hôpital de Nighingale. Malheureusement, il avait été investi par ces infestés, ses occupants massacrés ou pire, il était désormais un cluster particulièrement actif. Je m'étais ensuite tournée vers la section secrète de Mitsuama Tech, mais je découvris qu'elle avait été reprise par les membres de la corporation.
J'avais bien ce hangar près des quais du Rox que j'avais loué avant notre départ de Seattle, mais il était vide pour ainsi dire et ne devait servir que de point de retraite en cas d'extrême nécessité.
Les portes se refermaient et j'avais besoin de prendre du champs rapidement avant que mes acolytes ne finissent par se débarrasser de moi. Et je ne me trompais pas de beaucoup...
* marque une troisième pause. Boit et se remplit un verre*
- Contamination:
- * boit et soupire longuement*
Nous voici maintenant au moment où tout a dérapé.
Après avoir séduit Aiden, je profitais de son sommeil pour le tester et effectuer quelques prélèvements sur lui. En effet, il avait voulu contribuer à nos efforts lors du dernier contrats des triades et avait été blessé par un énorme "Ingensis" (troll) couvert d'implants et contaminé jusqu'aux yeux. Nous étions de plus en plus souvent confrontés aux infestés et je commençais à avoir une nomenclature des symptômes, des comportements, de diverses évolutions de la pathologie. Au terme de mes contrôles, je dus faire face à la réalité, j'avais échoué dans ma mission de protection. Je n'avais désormais d'autre choix que de le laisser subir les affres à venir ou de tenter d'en tirer le meilleur parti. Je pris donc sur moi de déposer notre protégé aux services d'une corporation médicale dont je pouvais espérer qu'elle le traiterait correctement. Leur agent me proposa en outre de leur fournir des informations sur le virus. Je décidais de le faire, je devais le faire. Pour eux mais aussi pour toutes les organisations qui pouvaient agir pour trouver un remède et mettre un terme à cette horreur. Qu’ils y parviennent était aussi mon seul espoir de survie. Ce faisant, je remplis ainsi ma mission, cessai de m’encombrer avec un poids qui allait vite devenir dangereux et lui donnai une maigre -très maigre, j'en suis consciente- chance de s’en sortir.
Puis je partis essayer de récupérer des moyens pour relancer mon objectif premier, confortée par l'assurance reçue que je pourrai confier nos résultats à ces corporations. Ainsi me rendé-je au "Trèfle perlé" (The Beaded Shamrock) ...
- Trahisons:
- J’ai rapidement découvert que mes anciens acolytes étaient encore plus atteints que ce que je ne l’imaginais. A peine étais-je partie qu'ils m’avaient vendue à la mafia irlandaise, me mettant une prime énorme sur la tête, qu’ils étaie totalement incapables de payer. J’eusse aimé découvrir qu’ils étaient contaminés, j'eus alors pu l'imputer aux symptômes… Ce n’était, hélàs, pas le cas. Et à ce stade, j'en vins à me dire que le docteur était une véritable folle, doublée d’une manipulatrice. Ajoutez à cela ses talents et vous imaginez le danger qu’elle représente…
Quant à Gus, je crois simplement que ce n’est qu’un brave Ingensis, avec toutes les limites que cela peut induire, lorsqu’ils n’ont reçu pour seul héritage et éducation que la cruelle réalité de ce monde. Ce dernier a su se montrer inestimable à de nombreuses reprises, mais il est si influençable, si porté sur la violence que cela affecte souvent son maigre jugement, déjà fortement altéré par la quantité d’implants qu’il porte. Fort heureusement que vous avez su me montrer que le sang ne fait pas tout et qu'il est possible de s'en extraire et de se révéler un digne représentant de sa race. Rien que pour cela, et au vu des énergumènes qu'il m'a été depuis donné de côtoyer, vous avez toute mon admiration.
- Sous la coupe des O'Reilley:
- Voici donc l’imbroglio dans lequel je me suis retrouvée. De O’Connor en O’Reilley, la mafia a mis la main sur moi et j’essaie en ce moment même de me dépêtrer avec la boue que mes acolytes ont passé leur temps à répandre sur leur passage. Ils furent comme une glu, une tâche dont j’essayais en vain de me débarrasser : plus je frottais plus elle s’étalait et se révélait encore plus collante et dégoûtante qu’au départ.
Je n’ose essayer d'imaginer quels autres méfaits dont ils se sont rendus coupables…
Comme si ce cloaque qu’est devenu Boston ne suffisait pas : ici le fléau avançait, les contaminés étaient de plus en plus nombreux. L’hôpital avait cédé, brûlé et nous étions plus que jamais livrés à nous même. J’avais essayé de convaincre les irlandais, donné le meilleur de moi-même, mais ils étaient réticents à m'accorder quoi que ce soit. J'allais devoir agir dans un périmètre et avec un soutien fort limité. Soutenus eux aussi par d’autres intérêts, ils doutaient, tergiversaient et s'occupaient avant tout de renforcer leur position dans ce champs de ruine. Ils étaient de ceux qui préfèrent régner en enfer que de se faire une petite place au paradis. Que pouvais-je en dire ? Rien, c’est là un lot bien connu des humains dont ces "Nobilis", à mon grand dam, n'étaient pas si différents. Le sang ne fait pas tout, définitivement.
A la vérité, je n'était personne à qui ils pourraient accorder tant de valeur. Tout juste une otage qu'ils espéraient revendre à vil prix. Quant à mes "acolytes", ils valaient moins encore à leurs yeux : des imbéciles heureux qui leur serviraient de chair à canon dans leurs guerres mafieuses. J’avais trop espéré les convaincre d’un peu de bon sens ses "frères de sang". Encore un espoir déçu.
Ne minimisons pas : j’avais obtenu quelques avantages et garanties. A commencer par ma vie, ou plutôt un sursis. J'étais désormais brûlée moi aussi, j’avais joué presque toutes mes cartes, pour un bien maigre résultat. Et quoi qu’il pourrait advenir, je porterais désormais le sacrifice d’Aiden Bach que son père tôt ou tard me ferait payer, à n’en pas douter.
* soupire *
- Guerre des clans:
- Ironie du sort, ils me confièrent, Gus et le "bon docteur". Entendez par là que je fus désormais tenue pour "responsable" de leurs actes, le temps qu'ils paient leur dette, car leur parole donnée qu'ils paieraient pour ma tête valait désormais pour dette aux yeux des O'Reilley. Que puis-je ajouter çà cela, Hans ?
Dès notre première mission, le docteur nous mit en danger, nous trahit encore, n'en faisant qu'à sa tête, ne prenant en compte ni les ordres, ni les avertissements, jouant de la réalité et des mots à sa façon si tordue. L'affaire était pourtant délicate puisque nous devions nous rendre à Chinatown et...hmmm... massacrer quelques leader et membres de la faction afin de lui porter un coup. Oui, je sais que vous auriez préféré mourir. Moi pas.
D'emblée le docteur Jackson pirata nos com fournis par les irlandais afin qu'ils puissent être en permanence à notre écoute. Forte de son succès, en pleine opération, elle tenta de retourner notre commando afin qu'il prenne le parti des triades. Nous refusâmes -sur l'instant je sais que nous songions même à nous en débarrasser...-. Dès lors, elle adopta une attitude que je qualifierais de"passive-agressive" pour l'avoir déjà expérimentée. Et point ne pe trompé-je puisqu'alors que nous avions fixé un plan précis, minutieusement minuté, la frustration la conduisit une fois de plus dans des débordements désormais coutumiers. Profitant qu'elle soit seule avec le jeune fille que nous lui avions confié, espérant ainsi l'épargner, elle la laissa pour aller tuer "de ses propres mains" notre principale cible, Jihan. Puis forte de s'être ainsi donné bonne conscience -oui, oui, dans son esprit le tuer de ses augustes mains était une façon de lui rendre hommage..-, elle décida que la jeune fille était définitivement troublée et incurable et donc "à sa demande", elle l'assassinat dans l'arrière boutique avant de sortir et de nous faire face, fière de son méfait et choqué de notre réaction "totalement déplacée".
Fort heureusement, je n'eus qu'une seule "incomprise" à gérer ce soir-là. Gus ayant retenu la leçon et se montrant plus qu'utile et notre alcoolique acolyte du moment, un riger "Pumillonis" (Nain) du nom de Vin Gasol aura filé juste après avoir empoché sa prime pour son honnête labeur. C'est ainsi que nous retournâmes au bar qui leur sert de base d'opération. J'avais alors la ferme volonté d'en finir avec le docteur, à tout le moins de tellement lui faire rendre gorge qu'elle n'oserait plus agir sans mon consentement clair et explicite. Une vision totalement désespérée en somme : cela lui est tout simplement impossible. De cet épisode, je ne pus que conclure qu'elle est une vraie sociopathe, incapable de sentiment, moins encore de se remettre en question. Tout ce qu'il est possible d'en tirer c'est d'agir selon ce qu'elle pense être son intérêt et d'en tirer le meilleur parti. Ou de la tuer, ce qui serait le plus rationnel dans un autre contexte puisqu'il me semble difficile, voire impossible de l'enfermer. Malheureusement, je savais que je devais la laisser vivre, ses capacités unique étaient trop précieuses dans le contexte. Au sortir d'une réunion assez délicate avec "le Don", je sortis avec la conviction qu'il ne tiendrait pas parole, qu'il n'en avait pas les moyens, que si j'avais son appui sur la forme, il ne m'aiderait en rien avec Jackson et surtout qu'il était malade. Des trois la première nouvelle était de loin la meilleure. La seconde me laissait espérer qu'au pire, il ferait tuer Jackson. J'étais néanmoins lucide sur les conditions dans lesquelles cela se déroulerait et sur le fait qu'ils n'écouteraient pas mes recommandations quant à la méthode, que donc ils mourraient et que je devrais faire face, seule au docteur, puisque mes comparses cybernétisés ne seraient probablement que des jouets entre ses mains et donc des armes qu'elle retournerait contre moi. Le pire étant que le Don puisse à son tour être contaminé. J'avais cru remarquer qu'aux tout premiers stades, les éveillés ne distinguaient pas le mal. J'ignorais si la médecine ou la technologie le pouvait compte tenu de la maigre collaboration du "bon docteur" et je devais absolument le déterminer, comme tant d'autres aspects essentiels à notre survie...
* On toque à une porte. Elle marque un temps, soupire, hésite et se reprend *
Je suis actuellement dans la cave, dans ce qu'il convient de d'appeler ma "chambre". Le vin a cédé la place au whisky, plus en vogue par ici. Retour aux origines... On m'appelle Il est temps que j'aille voir quelle sera la prochaine étape. Gus a filé, le docteur est resté. Il ne nous a pas été permis de nous confronter. Dans les deux cas, j'aurais préféré l'inverse, mais je crois que Dame contrariété a jeté son dévolu sur moi... *glousse* J’essaierai de vous donner d’autres nouvelles, jusqu’au bout.
*l'enregistrement s'interrompt puis reprend. La voix est légèrement tendue avec une pointe d'inquiétude qu'elle tente de contenir*
- Nouveau départ :
- Bonjour Hans,
Je reviens de ce que je crois être la pire situation qu'il m'ait été donnée d'affronter. Ici, rien ne va plus et le mal est bien plus profond que ce que je craignais. Au-delà du virus, il y a autre chose qui couve, qui s'apprête à ce manifester. Le tissu même de la réalité se modifie. C'est au-delà de ma compréhension, je le crains. Je ne suis désormais que le témoin impuissant de ce que je nommerais une "émergence". De quoi ? Je l'ignore encore j'essaierai de joindre à ce message un memento de tous les éléments dont je dispose, ce sera pour moi l'occasion de faire un point complet.
Je commence par le contexte : les O'Reilley ont embauché un nouveau groupe de "coureurs des ombres". De prime abord assez hétéroclite puisqu'au Docteur Jackson, je me suis vu adjoindre deux samouraïs des rues Alpha, une nobilis cybernétisée et Mina, une humaine et Amareus, une sorte d'acteur humain sur le retour un brin exubérant mais d'agréable compagnie.
Les O'Reilley n'ont rien de trouver de mieux à faire que de nous envoyer au stade. Oui, oui, ce même stade dont je vous ai parlé lorsque de l'incident de la Tour NéoNet. Pour moi c'était clairement une mission suicide, je le savais. Malheureusement je n'étais pas en position de discuter et mes comparses, pour aussi surprenant que ce soit -même pour des "coureurs"- ne semblaient pas vraiment encore mesure l'état réel de déliquescence de Boston. J'ai donc dû l'accepter et oeuvrer à la fois dans le sens de la réussite de cette mission, mais aussi afin de travailler le groupe, de prime abord bien plus concerné par ses intérêts directs que par ... hmm, le plan d'ensemble... inutile d'y revenir, il me semble vous en avoir déjà parlé.
Nous devions donc rejoindre Fenway Park, entrer dans le stade, y déposer une puce afin de récolter des données informatiques, éventuellement collecter des coupes. Ne me demandez pas pourquoi, certains aspect des us et coutumes "ordinaires" me dépassent totalement. Cela aurait une potentielle valeur marchandes pour les amateurs de sports...
Nous avons donc rapidement échangé sur nos capacités respectives et organisés les bases d'une opération qui contenait essentiellement des inconnues et peu de marqueurs clairs. Nonobstant, les "coureurs" étaient solides, efficaces. D'emblée, cela me semblait une évidence puisqu'ils avaient jusqu'à présent survécu à boston et considéré la situation comme ... acceptable ? source d'opportunités ? Peut-être suis-je quelque peu en train de projeter... * glousse *
En comparaison du reste, traverser les ruines de Boston à l'aller fut une partie de plaisir. Nous étions motorisés et n'avons rencontrés pour ainsi dire que des obstacles matériels. Cela ne fut pas toujours le cas ces derniers temps : traverser Boston à pied de nuit est une toute autre affaire, vous pouvez m'en croire.
Ainsi, nous sommes arrivés au Stade et, à ma grande surprise, tout l'appareil militaire qui avait servi à délimiter le périmètre de sécurité avait été laissé à l'abandon. Pas âme qui vive. J'ai eu beau chercher ici ou là et je n'ai rien trouvé, même bien au-delà de la zone. Ce fut là mon premier terrible constat : la vie s'effondre à Boston tout simplement. Nous sommes désormais des survivants.
L'entrée du stade avait été scellée. Après discutions nous avons décidé de la laisser ainsi, craignant que ce qui était dedans puisse en sortir. Le bon sens pour une fois l'emporta, à mon soulagement. Nous entreprîmes donc d'accéder par diverses voies plus ou moins détournées, chacun selon ses capacités. Les miennes étant, bien entendues, principalement liées à la prospection astrales des lieux. Ici encore chacun fit montre de ses capacités. Il y eut bien quelques initiatives "personnelles", mais de cela, je crois que les "coureurs" sont incapables de se prémunir, tant ils aiment briller et d'aucuns l'ont fait, je dois bien l'avouer. Trève de louanges, allons à l'essentiel, voulez-vous... si vous avez l'heur de les croiser un jour, je ne doute pas qu'ils auront grand plaisir à vous conter leurs exploits * glousse *
Sur place nous avons accompli ce qui pouvait l'être et plus encore. Il nous a cependant été impossible de récupérer les coupes car nous avons du fuir après que les occupants du stade se soient réveillés. Pour être bien claire, lors de l'incident, il y a avait un match sur place, autant d'infestés dans des conditions extrêmes qui plus est. J'en veux pour preuve ce nain, puis le directeur que nous avons retrouvé retranché avec deux athlètes dans une pièce sécurisée. Autant de personnes que nous avons éliminées en raison des symptômes qu'ils présentaient. Le plus stupéfiant étant celui du président : ce dernier était présent devant nous, alors qu'il avait été pris à bord d'un avion qui tentai de fuir la ville 3 jours auparavant, comme tous ceux qui tentent de sortir de Boston. Cet aspect précis me convainquit déjà que le fléau dépassait de loin ce que je soupçonnais, mais ce qui suivi fut un véritable cauchemar dont je ne suis pas certaine de sortir...
*Déglutit. Boit et reprend*
Le stade était vide de toute essence, empli de zombis qui n'attendaient qu'un signal pour s'éveiller. Je ne sais ce qui le donna. Fut-ce notre présence en ces lieux ? Fut-ce un autre signe ailleurs ? Ou simplement le bruit du hasard, de la destiné. Je l'ignore. Ce que je sais c'est que dans les minutes qui ont suivi, j'ai perçu un champs intense se manifester, comme une poche qui se gonflerait ? une vague qui monterait ? Je l'ignore, c'est encore trop confus. Le tout s'est soudain étalé comme une onde de choc éthérique, d'une telle intensité que la réalité, j'entends par là matière, l'espace, le temps en ont été directement affectés. Nous avons fui par petits groupes dispersés chacun dans une direction avec pour objectif, pour les survivants, de nous retrouver chez les O'Reilley au "Trèfle perlé" (Beaded Shamrock) . Et nous l'avons fait, nous avons survécu à ce qui, de mon point de vue, s'apparente le plus à la matière même du Chaos, même si je sais -je n'ose concevoir l'idée qu'il en sot autrement !- qu'il s'agit d'un autre phénomène dont nous sommes les témoins privilégiés et dont nous devons coûte que coûte rendre compte au mieux de nos capacités, afin qu'il puisse être maîtrisé et ne cause plus de dégâts qu'il n'en a déjà occasionnés.
Paradoxalement, au bout de cela, je retrouve un peu d'espoir : celui de convaincre ce groupe d'abandonner, un temps au moins, leurs illusions de "coureurs", d'argent facile et que sais-je encore et de se consacrer à la seule chose qui ait encore du sens, ici. Je les en crois capables : quelques uns ont montré des signes de lucidité, Amareus le premier avec qui j'ai beaucoup pu échanger. Même Jackson semble avoir retrouvé un peu de raison. elle se fait plus discrète, plus coopérative. Peut-être a-t-elle compris que ce groupe ne se laisserait pas aisément manier.
Pour ce qui est de les manipuler, je gage que notre "bon docteur" aura bien plus de mal qu'avec un Gus dont je ne regrette l'absence que parce qu'elle me rappelle -ô combien- je serais soulagée cette heure vous savoir à mon côté.
Certains de nos coureurs se sont révélés avoir la tête bien solidement posée sur leurs épaules, aussi cybernétisé que soit l'ensemble. Ainsi j'ai bon espoir de leur faire saisir la gravité de la situation, ainsi que les enjeux et ce qui, pour moi, constitue en l'absence de nouveaux éléments notre seul potentielle issue : nous débarrasser des O'Reilley qui n'ont absolument les moyens de tenir la promesse qu'ils leur ont faite de leur faire quitter la ville, nous tourner vers les corporations qui cadenassent la cité, leur rendre suffisamment service pour qu'une d'entre elle au moins estime que nous valons la peine d'être sortis de ce tombeau à ciel ouvert qu'est devenu Boston.
J'espère pouvoir prochainement vous en dire plus. J'essaierai de jouer de mes contacts pour vous transmettre ce message ou bien réussirai-je à invoquer un esprit et le faire franchir les limites qui nous sont imposées. Après tout à ce jour je n'ai vu ni éveillé, ni esprit qui ait été contaminé...
Je vous laisse.
- Testament:
*un autre message est disponible. La voix est moins assurée. Elle boit avant de parler*
Sur la voie du Righ, j’entends le lugubre Chant de Boston et c’est celui d’une lente, inexorable agonie. Je me sens démunie face à l’ampleur de la tâche. Je sens que je dois agir, vite, au plus vite, si je ne veux pas que la Stridence nous emporte tous.
* cherche ses mots*
Je fais durer ces instants qui me relie à toi, mais je dois à présent vous laisser, très cher.
Le loyer est payé, peut-être trouverez-vous du liquide viré sur mon crédit-tube si mon absence devait se prolonger. Prenez le tout, sans hésiter, croyez-moi il est le fruit d’un véritable labeur.
Juste de vous demander un petit service : prévenez mes parents, le cas échéant, ils sauront guider mon âme...
... ohhh, et peut-être mes roses aussi. Cela n'en a pas l'air mais elles sont précieuses, pour moi à tout le moins.
*marque un temps*
Tu n’y es pour rien, Hans... tes bras majestueux n’auraient pas pu être un autel assez grand pour me contenir.
Prends soin de toi mon beau, et tâche de te trouver une princesse un peu plus stable la prochaine fois… allez de l’avant, ne vous retournez pas, vous méritez bien mieux que ce fardeau.
Puisse Déae prendre soin de toi.
* se met doucement à fredonner en gaëlique *
* Le message s’interrompt à la fin du chant. *
- Memento de Calendula:
Le virus s'est diffusé par les airs suite à la destruction du "dragon NéoNet" dans le stade.
La contamination s'est ensuite prolongé par contacts directs.
- Le sang semble être le vecteur principal.
- Le contact simple semble insuffisant. Vérifier les muqueuses et autres fluides ou rejets corporels (urine, matières fécales), elles pourrait conduire à une contamination par l'eau, voire marine ce qui serait catastrophique.
- Les animaux ne semblent pas atteints. Tester sur plusieurs espèces dans différents règnes.
Des Homo
- Le virus touche les ordinaires de façon indiscutable
- Des infections "Pumillonis" (nains), "Ingensis" (trolls) ont été observés.
- Je soupçonne un cas de "Nobilis". A vérifier.
- Vérifier également les "Robustus" (Orks).
Des résistances possibles
En cette heure je ne puis que formuler des hypothèses :
- Un cas d'éveillé mineur (adepte) sur lequel le virus pourrait se développer plus lentement. "Ordinaire". Serait-ce lié à sa nature à sa bonne condition physique. Le cas a été remis à un groupe médical sécurisé pour extraction.
- Aucun cas d'éveillé contaminés observé. La rareté du groupe ne permet pas d'observation.
Des symptômes
En première approche nous avons pu constater une modification de nature essentielle, avec de probables mutations "organique" dont les manifestations les plus apparentes sont :
- Un accroissement de la force et, potentiellement, de la résistance physique,
- Une gène probable de la lumière conduisant à des périodes de calme diurne et d'hyperactivité nocturne.
- Une transmission du virus par le sang
- Une agressivité extrême pouvant être déterminée par : la faim ? le besoin de se reproduire ?
Une seconde approche est nécessaire pour affiner ces observations sur le terrains, notamment sur le plan :
- Alimentaires : que mangent-ils ? Avec quelle fréquence ? quelles sont les modifications des rythme et types d'aliment ? des allergies ?
- Comportementaux : à trois reprises au moins nous avons pu observer un effet de meute. Dans les rues de China Town, à l'hôpital de Nightingale et surtout au stade (cf. infra). Est-ce le fait du hasard ? D'une forme de promiscuité ou de nécessité ? Y-a-t-il une organisation de meute avec des membres alphas ?
Des cas critiques
- Lors de la visite du stade, il nous a été donné de constater qu'un "Ordinaire" avait subi une forme de "dédoublement". il s'agit du directeur qui se trouvait à la fois dans le stade et dans un avion tentant de fuir. A ce stade, nous ne pouvons que formuler de vagues hypothèses : probablement liées à la magie mais sous quelle forme ? Rupture temporelle ? Dédoublement organique ? Dans le cadre de ce qu'il nous a été permis d'observer, je m'interroge sur cette "perte" d'essence que subissent les infectés. Si l'on considère que cette essence est remplacée (cf. supra), nous pouvons aussi considérer que, potentiellement l'essence n'est pas nécessairement perdue mais "divisée". Ici par exemple le directeur aurait été divisé en deux êtres, chacun compléter par ce matériau que nous n'avons pas réussi à ce jour à identifier.
De l'Assèchement du stade
Plus une trace d'essence dans le stade : où est-elle passée ?
De l'Onde éthérique
Est-elle en lien avec l'assèchement ? L'essence aurait été "chassée", se serait rassemblée et essaierait de reprendre sa place ?
Est-elle en lien avec ce qui tente de se manifester ? Toujours cette matière inconnue ?
Est-elle une façon dont le tissu de la réalité réagit ? (recomposition ou au contraire état chaotique)
Des technomanciens
Tout comme pour certains éveilles dit adeptes physiques, la nature même de ce type d'anomalies pourrait les préserver du virus ou bien leur fournir un potentiel adaptatif supérieur susceptible de fournir un matériau pour la recherche d'un remède voire d'un vaccin.
Cette hypothèse est confortée par la découverte de laboratoires secrets (Mitsuama et NéoNet) dans lesquels ce type d'individus étaient tenus en captivité. Une telle détention pourrait s'expliquer par la mise en sécurité face à une potentielle menace technomancienne. Cependant, elle ne tient pas en raison de la présence d'autres types d'éveillés (adeptes notamment). Sauf à penser qu'il s'agisse là d'un groupe témoin ou secondaire.
Dans tous les cas cela implique que ces sociétés effectuent des recherches sur les individus en question.
De la recherche fondamentale
De là, il n 'y a qu'un pas pour envisager que des recherches plus fondamentales avaient lieu à Boston. en particulier dans la tour NéoNet. Le fait que les deux laboratoires visités était remplies des stases contenant les différents types d'éveillés (cf. supra) tend à démontrer que plusieurs corporations effectuaient ici des recherches dans cette direction.
Si l'on peut considérer que l'incident de la Tour NéoNet fut un accident de type industriel, la rapidité de l'intervention, les moyens aussitôt mis en oeuvre afin de délimiter un périmètre indiquent que l'éventualité d'un tel accident avait été envisagé.
En second plan, la façon dont le premier rideau a rapidement été balayé et le second mis en place à l'échelle de la ville, tend à valider deux points :
- La ou les corporations impliquées ne semblaient pas avoir l'anticipé les possibles conséquences de leurs recherches. Ou bien ont-elles simplement minimiser les mesures de protection pour des raisons financières ?
- La ou les organisations impliquées ont tiré les enseignements du précédent à Chicago, puisque le second rideau a été déployé suffisamment tôt pour totalement isoler la ville. En ce sens la collaboration inter-corporation a démontré sa validité quant à ce type de procédures.
Dernière édition par Theyr le Mar 3 Aoû - 17:41, édité 1 fois
Emergence 1.1
Assise en tailleur sur le toit de l'immeuble qui faisait face au commissariat de Cambridge, Tintallë songeait à l'accélération des événements de ces derniers jours.
Calendula adressa ses prières au Righ et à l'Oracle, abandonna son corps au bras de O'Maley, une silhouette de rose ailée à la peau au reflets argentés s'éleva dans l'astral. Tintallë s'apprêtait à s'envoler en direction de Salem.
- Souvenirs de détention - O'Reily:
Durant sa détention à la planque des O'Reily, elle n'avait pu que subir, se soumettre, obéir aux ordres et accomplir les missions que le Don lui avait imposé d'accomplir. Gus et Vin Gasoil avaient saisi la première occasion pour prendre la tangente. Inutile de le leur reprocher : elle aurait probablement fait de même si elle avait pu. Fort heureusement, l'arrivée d'un nouveau "cheptel" de runner lui avait épargné de se retrouver tête à tête avec le Dr Jackson. Elle aurait pourtant bien aimé la confronté une bonne fois pour toute et vider son sac sur la sociopathe qui lui collait au corps telle une sangsue.
Avec l'arrivée de Alpha l'elfe augmentée, d'Amareus l'acteur porno sur le retour, de Black Dobl l'adepte gauchiste et de Mirna, la rigger autiste, de nouveaux équilibres s'étaient établis. Sous leurs dehors aussi hétéroclites qu'iconoclastes, ils s'étaient révélés d'une efficacité appréciable, chacun sachant globalement tenir à sa place, sans trop déborder.
Etaient-ce le contexte extrême de cette épidémie, de ce confinement et la menace toujours croissante d'être emportés dans la tourmente qui avaient contribué à ce que l'osmose se fasse aussi rapidement et sans trop de heurts ?
- Souvenirs - Mission au stade:
- Leur première mission commune avait consisté en une éprouvante virée au stade où le dragon qu'ils supposaient être Damon s'était effondré avant de disparaître dans la nature. L'endroit était un impressionnant creux Mana dans lequel plus une fore de vie de subsistait. L'angoisse qui avait saisi l'éveillé était à la mesure de la catastrophe. Plus encore en découvrant que les occupants du stade étaient tous infectés au dernier degré et étaient en "dormance" attendant quelque signal pour s'éveiller et fondre sur leur environnement. Que dire de l'effroi qui avait été sienne en découvrant que le directeur qu'ils avaient croisé confiné dans son bureau au stade avait également été abattu en vol lors de sa tentative de fuite de Boston... quelques jours auparavant ! La réalité était clairement altérée. L'onde de choc qui avait suivi le réveil de toutes cette étrange ménagerie du stade semblait le confirmer. Une fovéa peut-être. Tynn n'avait pas vraiment eu le temps de s'employer à analyser de près le phénomène : le groupe avait fui en ordre dispersé, il fallait vide rendre des compte aux mafieux qui les "employaient". bref, rien de tout ceci n'était ni fait ni à faire mais qui d'autre qu'elle dans ce groupe s'en souciait ? A ce stade les runners n'avaient toujours pas pris conscience de la réalité de la situation.
- Changement de propriétaire - Du don à Mac Carthy:
Ce n'est qu'à leur retour qu'elle avait pris le temps de les brieffer et, à sa grande surprise, leur attitude avait changé radicalement.
Cela se fit en deux étapes : tout d'abord l'élimination complète de ce qui restait du gang O'Reily par un assassin invisible - ou un groupe, allez savoir... -. c'est à cette occasion qu'elle avait pour la première fois depuis son départ de Tir na nOg, senti la présence rassurante de l'Oracle qui la guidait, parfois. Son avertissement lui avait permis de se terreret d'avertir ses acolytes du danger du massacre qui s'annonçait.
Le groupe avait filé dès le lendemain et trouvé refuge dans la planque qu'elle avait loué du côté du port. Grand bien lui avait pris, l'endroit avait à plusieurs reprises révélé son utilité.
Malheureusement, ils avaient aussitôt été récupérés par Mac Carthy, le prétendu Minute Men, un groupe dédié à la protection de Boston. Un échec patent de toute évidence. Le nabot avait été assez direct : ils était à l'origine du massacre, ils les suivaient tous à la trace depuis un moment ET ils allaient travailler pour lui sans discuter. Le pullimonis avait le sens du spectacle et ne manquait jamais une occasion de faire de l'esbouffe. A sa décharge, il leséquipa sans trop rechigner et ils avaient pu pendant quelques jours profiter d'un minimum de confort, se poser, effectuer des tests sur leurs échantillons et même...de faire la fête ! Sans hésiter, l'enquêtriceavait cédé à la tentation lorsque lors d'une exploration sur une colline, un quartier entier s'était révélé, mystérieusement préservé de l'infection ! Pourquoi ? Tynn n'avaiti même pas cherché à le savoir : l'elfe s'était offert de nouveaux vêtements, de l'hygiène et surtout du plaisir ! Une soirée -une nuit !- entièrement de débauche complète ! De quoi évacuer le stress accumulé et oublier, un moment, ce qui l'attendait...
- Souvenir de Mission - sauver les serveurs:
- Les temps qui suivirent confirmèrent ses appréhensions. Mac Carthy nous envoya du côté de Fenway Park pour récupérer des serveurs secrets de NeoNet. Mission complexe mais qui nous permis d'apprendre à agir de concert. Même le Docteur se prêta à l'exercice et commença à s'ouvrir un peu, la jouant un brin plus franc jeu. Cette escapade permit à Calendula de constater à quel point la ville était dévastée. Durant les longues périodes de trajets, elle avait erré dans l'astral, observé ce qui, pour elle, constituait le véritable tissu de la réalité. Ses périples la minaient chaque fois un peu plus. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se les infliger, comme un coup de fouet lui rappelant les raisons et objectifs de sa présence. C'est grâce à cela qu'elle tenait, qu'elle s'assombrissait également jour après jour.
- Souvenir de mission - Infiltrer des serveurs:
- Leur dernière mission pour le compte de Mac Carthy avait confirmé de nombreux soupçons, à commencer par le fait que le nain agissait avant tout comme une sorte de Johnson pour le compte de différentes triples A qui continuaient leurs sales besognes en plein coeur de la crise : agir contre la concurrence, tenter de ménager ses intérêts, de se protéger des questions qui ne manqueraient pas de leur être posées au terme de cette crise. Effacer des preuves ici, en créer de fausses là. C'est à cela qu'ils étaient employés, notamment ici au commissariat de Cambridge où ils durent introduire des données sensibles dans les ordinateurs de la Khnight Errant.
Après une planification qu'elle considérait comme celle de véritables professionnels, il réalisèrent la mission quasiment sans encontre. Un exploit dont elle ne pouvait que se féliciter -et tous les féliciter car les enjeux n'étaient ni plus ni moins que la mort de toute ou partie du groupe en cas d'échec : les Kngiht Errant n'étaient pas réputés pour faire dans la finesse et ceux-ci étaient totalement infectés... mais cela l'elfe avait évité de l'indiquer aux comparses qui l'accompagneraient au contact. Le troisième rideau lui par contre savait ce qu'il aurait eu à faire si la mission avait mal tourné.
- Pensées - Les promesses d'exfiltration:
- Pour les runners la promesse était qu'ils pourraient être exfiltrés s'ils accomplissaient la sale besogne. Les intérêts du docteur étaient ailleurs, du côté des magouilles d'EVO. Quant à ceux de l'enquêtrice, ils ne changeaient pas vraiment : elle ne croyait en aucune promesse, surtout pas celle du nain et de ses émissaires. Elle savait que le docteur jouait pour son propre compte et ne manquerait pas une occasion de la leur faire à l'envers. Au moins la Plague Inc. avait-elle été honnête quant aux limites de leurs possibilités d'actions. Récupérer du matériel infecté pour analyse en échange d'argent pour les runners. Une éventuelle extraction au terme de la crise avait été abordée au début et puis depuis plus rien... elle devait les relancer, sans grand espoir. Eux aussi devaient désormais être pris dans la nasse.
- Pensées - Un plan pour (s')en sortir:
Ce fut donc cette mission au commissariat de Cambridge qui fut le déclencheur de la "radicalisation" du groupe. La mission, les commanditaires, tout cela puait le suicide à plein nez. Cambridge était à l'épicentre de la contamination. Nul besoin d'être éveillé pour le constater. Cela fut juste pire pour la mage qui dut faire face aux charniers, sur les deux plans. Le MIT&T était une zone quasiment inaccessible pour elle, tout comme le commissariat, elle l'exposait à des risques majeurs tant le Mana y était perturbé. C'est pourtant là que tôt ou tard, ils devraient se rendre, elle le savait.
Elle se livrât à ses acolytes, la veille de l'infiltration du commissariat et, ensemble, ils firent le point sur l'intégralité de ce qu'ils savaient, de ce qu'ils avaient pu observer. Ce fut un moment de grâce pour Tynn qui, jusqu'alors, avait toujours navigué à vue, avec un minimum d'informations. Même le docteur avait fini par lâcher le morceau. Pourquoi ? Cela demeurerait probablement un mystère... L'elfe osait croire qu'elle avait enfin compris que seule elle ne pourrait démêler l'écheveau, alors qu'en obtenant sa contribution et celle des autres runners, elle pouvait encore espérer s'en sortir et atteindre les objectifs fixés par EVO.
Forts de ces informations, elle put composer un schéma d'ensemble. Et ce ne fut pas une mince affaire tant la complexité des interactions de Boston était grande.
Le dossier se constituait enfin, révélant la part que chacun avait pu prendre., esquissant les zones d'ombres encore à éclairer pour enfin saisir ce qui s'était passé ici. Tout ce travail allait en totale opposition avec les directives de Mac Carthy qui les avait expressément interdit de continuer d'enquêter. La rupture était proche, ils le sentaient, Tintallë le savait.
- O'Maley - Junction Point:
Ce fut au moment du débrief q'un nouvel acteur entra en jeu : O'Maley. Ce dernier était le contact de la première équipe. Celle qui avait été chargée de récupérer Aiden Bach-Wagner, au tout début de cette crise. Officier des Knight Errant, il les avait aidés à s'enfuir lors des premières émeutes et Tynn pensait qu'il n'avait pas survécu. Le présent lui avait donné tort puisqu'il se tenait là debout à ses côtés sur le toit de l'immeuble.
Lui et son équipe les avaient rejoint. Leurs intérêts convergeaient : il avait besoin de runners pour préparer sa vendetta contre les responsables de cette crise ; les runners, de soutien et d'informations dont il pouvait disposer. La jonction se fit rapidement, à son grand soulagement. Ce soutien inattendu avait grandement soulagé Calendula. Le reste de l'équipe semblait lui aussi accueillir positivement cette arrivée inopinée. D'autant qu'il confirmât rapidement nos soupçons quant à Mac Carthy qui n'était en rien un Minute Men, mais un membre de la garde rapproché de Celedyr, le Dragon. Sommitié parmi les siens, dirigeant de la plus grande Megacorporation planétaire, l'entité s'était manifestement servi de nous pour effectuer ses sales besognes avant de se débarrasser de nous. C'est du moins ce que O'Maley affirmait. Et cela correspondait tout à fait à la vision de Calendula.
Beaucoup moins à celle du Dr Jackson qui était de nouveau à la peine. Le stress de la mission ? L'ambiguïté de sa position vis à vis d'EVO ? Son goût prononcé pour la contradiction ? Peut-être qu'elle préférait tout simplement être contrôlé par les triples A. Cela aurait pu avoir du sens dans un autre contexte : celui où leur intérêt ne serait pas d'éliminer tous les éventuels témoins gênants. Elle exprima donc une opposition aussi ferme qu'inaudible. Personne ne l'avait écoutée, en dehors de Tynn qui savait qu'il valait mieux, en définitive l'avoir à ses côté plutôt qu'à errer dans la nature et les vendre à vil prix, ce qui signifierait probablement signer leur acte de mort aussi assurément que le sien.
Consciente de cela, l'elfe avait consacré un temps à tenter de raisonner sa meilleure ennemie et l'avait laissée à sa réflexion.
Pour les autres l'avis fut unanime lorsque la décision de nous retourner contre le nabot fut prise et de nous consacrer désormais à notre quête première : monte un dossier qui leur permettrait de faire pression sur les responsables et de les extraire. La fenêtre était étroite, très étroite, Tynn en avait bien conscience. Ils devraient jouer très serré face aux Triples A. Mais avant cella il fallait finir de remonter l'écheveau, de récolter les preuves. Cela impliquait d'aller les chercher dans les lieux les moins enviables de Boston : Salem, sa Wicca où se terrait Damon l'infecté, le MIT&T, épicentre de l'infection et enfin la Tour NeoNet où celedyr cachait ses sombres secrets, certainement l'endroit le mieux protégé de toute la ville.
- Conversation avec O'Maley - extrait:
Tintallë se tourna vers O'Maley et lui sourit :
"- Si vous avez d'autres questions, je vous invite à me les poser maintenant. Ensuite je vous confierai mon enveloppe charnelle le temps d'effectuer une reconnaissance. Sachez que vous trouverez dans mon sac, une clef contenant une copie des datas que des cadres d'Aztechnology -via Mac Carthy- nous ont demandé d'introduire dans les dossiers de votre société, ici même. Et que je porte également quelques feuilles papiers issues de leurs sous-sols. A défaut de pouvoir vous empêcher de les consulter à mon insu, j'apprécierais de les retrouver à mon retour. Et si vous pouviez vous assurer que rien de fâcheux ne m'arrive d'ici là, je vous en serais reconnaissante....
- Et bien Mademoiselle, j’ai bien des questions… Combien de fois avez vous croisé le nabot dément aux ordres de son lézard géant? Quelles étaient les forces qui l’accompagnaient? Comment l’avez vous rencontré? Sur un autre sujet, vous avez des infos sur le virus et me bordel ambiant. J’aimerais les avoir. Je peux mettre le cerveau de la Sergente sur le coup. Je préfère rester transparent avec vous, je vais consulter vos documents pendant que ferez votre sieste. Ne vous en faites pas, même si un dragon ramène ses fesses par ici, je lui montrerais ce que vaut le fleuron de la Firewatch.
- Pour ce qui concerne le pumillonis des "Chevaliers de la Rage", il est intervenu alors que nous étions en planque dans le repaire de la pègre irlandaise, les O'Reily. J'y étais détenue en raison d'un contrat mis sur mon dos -un mauvais coup du docteur que je vous présenterai plus en détail devant un verre si l'occasion se présente- et nous faisions leurs sales besogne. C'est dans ce cadre que notre chemin a croisé celui des autres runners qui étaient en contrat avec eux... jusqu'à ce qu'un "commando" intervienne et massacre l'ensemble de ce qui restait des membres du gang. Combien étaient-ils ? Difficile à dire : ils étaient soit invisibles, soit très bien équipés. Pour ce qui me concerne, je considère qu'il s'agissait d'un seul homme particulièrement dangereux.
Ce qui me conduit à le penser c'est qu'à la suite de l'élimination du gang, nous avons été convoqués dans ma planque par Mc Carthy. Nous avons vite compris qu'il savait beaucoup de choses sur nous. Bien trop. Il n'a pas manqué de nous faire comprendre afin que nous entendions bien qu'il pouvait nous frapper où et quand il le souhaitait. C'est ainsi que son "invisible" a abattu un troll infecté devant nos yeux. Gus, un des runners que vous avez rencontré à votre commissariat.
Lorsque nous sommes parvenus à un accord, il lui a fallu moins d'une journée pour équiper entièrement mon hangar : laboratoire, modules de repos et tout le matériel pour en faire une excellente base de fortune.
Un matériel que nous allons devoir abandonner si j'ai bien compris... A ce propos, le repaire des O'Reily est équipé d'une petite cyber-clinique correctement équipée. Peut-être que cela pourra vous être utile, au besoin.
Quant à nos informations, vous le relater s'avèrera très complexe. Je crois pouvoir affirmer que nous en avons récolté beaucoup. Vous trouverez dans mes notes un schéma de synthèse de nos partages et découvertes. Il est annoté par mes soins. Cela vous donnera un premier niveau de lecture. Partons sur cette base avant d'en discuter. J'apprécierais que vous répondiez à cette marque de confiance en y ajoutant le fruit de vos propres recherches. Pour le détail de nos déductions personnelles, je vous propose de patienter un peu que j'ai le sentiment de garder, moi aussi, un atout dans ma manche. Hmm...et puis, cela vous permettra de tester le niveau de confiance et de compréhension de mes acolytes en tentant de les cuisiner un peu. Je suis curieuse de savoir comme ils abordent notre collaboration et ce qu'ils ont réussit à déduire de tout ce chaos.
A présent je vous laisse, nous reprendrons à mon retour si vous le souhaitez.
Calendula adressa ses prières au Righ et à l'Oracle, abandonna son corps au bras de O'Maley, une silhouette de rose ailée à la peau au reflets argentés s'éleva dans l'astral. Tintallë s'apprêtait à s'envoler en direction de Salem.
Emergence 1.172.8.0
Un CRI ! Tel qu'il m'est impossible de le décrire autrement que comme celui d'un esprit hanté par l'épouvante, le déchirement, l'horreur face à l'insoutenable et présage de la mort imminente d'un proche. L'inéluctable. Dans les contrées en bordure du sidhe quiconque l'entend, même pour la première fois, sait. Et je ne fais pas exception, aussi loin que je sois de mon île natale, ce CRI ! me glace aussitôt, me déchire l'esprit et me tétanise d'effroi. Mes pensées s'achève , se dispersent dans les ombres de ma terreur.
C'est ainsi que je déchire le voile, franchis le seuil et me retrouve de l'autre côté. Lorsque ma conscience se rassemble et recommence à se percevoir comme une et individuée, je perçois ce toit de Boston tel qu'il est : une masse terne et grise parmi tant d'autres dans cette cité abandonnée à cette agonie qui dure depuis... une dizaine déjà, un peu plus même. Je distingue vaguement la silhouette d'O'Maley. Elle est ici presque aussi insignifiante qu'elle est impactante de l'autre côté. Qu'importe toute ma attention se tourne aussitôt vers la Dame Blanche qui me fait face. La haute silhouette - faë ou nobilis ?- est une blanche brume dense, numineuse, nimbée d'une aura lumineuse qui ne laisse place à aucun doute quant à sa nature : C'est une Lhiannan see - la Banshee ?-.
Elle ne dit rien, se contente de me tendre une main et m'ouvrir le sourire apaisant d'une mère, d'une amie, d'une confidente. D'aucuns pourraient s'en méfier. Dans ma famille nous savons à quel point les jeux de la cour de Seelie peuvent se révéler trompeurs, manipulateurs et tellement alambiqués qu'il vaudrait mieux savoir s'en tenir éloigné. Mais nous n'avons jamais su : les nôtres sont nés pour régner ou disparaître dans l'exil et l'oubli -Est-ce la voix que j'ai empruntée en m'échouant ici, si loin des mien ? Ou bien...-
Ainsi va le Righ et j'ai foi en lui. De tout ce que j'ai vu et vécu depuis mon arrivée sur ce continent, plus encore dans ce Boston dont la dévastation m'émeut, me mue bien plus profondément que je n'aurais pu l'imaginer. Face à l'horreur qui s'empare de cette ville, menace de la faire succomber dans des affres d'atrocités, je saisis cette main tendue, sans même hésiter.
Aussitôt j'entrevois par fragments d'éparses visions : celle d'une mer déchaînée, moi emportée dans une tumultueuse tempête me rapprochant inexorablement d'une grande falaise dressée telle un mur de roche sur lequel je pourrais m'échouer. Tout cela m'évoque furieusement ma vie d'avant, mon île dont je porte le souvenir empli de nostalgie. Mais je ne dois pas interpréter, au risque de fausser la vision.
Soudain je chute et plonge dans un choc lourd dans une eau froide. Je suffoque, tente de trouver de l'air pour y reprendre mon souffle. Je relève la tête et respire enfin.
A mon retour, O'Maley est en train de lire les dossiers que je lui ai remis. Je l'informe que nous allons avoir besoin d'équipement de plongée assez rapidement, ainsi que d'indication sur la façon de contourner les protocoles de sécurité. Et ensuite de prévenir notre rigger, il est certainement le plus compétent en matière d'équipements.
"Comment vais-je expliquer tout cela aux autres ?
- Ces coureurs des ombres sont si obtus parfois. Seront-ils capable de comprendre des aspects aussi subtil de l'Art ? Je ne parle même pas du docteur qui, au mieux, n'y entendra rien, au pire y verra un nouveau jeu pour semer un peu de zizanie ou de chaos."
C'est ainsi que je déchire le voile, franchis le seuil et me retrouve de l'autre côté. Lorsque ma conscience se rassemble et recommence à se percevoir comme une et individuée, je perçois ce toit de Boston tel qu'il est : une masse terne et grise parmi tant d'autres dans cette cité abandonnée à cette agonie qui dure depuis... une dizaine déjà, un peu plus même. Je distingue vaguement la silhouette d'O'Maley. Elle est ici presque aussi insignifiante qu'elle est impactante de l'autre côté. Qu'importe toute ma attention se tourne aussitôt vers la Dame Blanche qui me fait face. La haute silhouette - faë ou nobilis ?- est une blanche brume dense, numineuse, nimbée d'une aura lumineuse qui ne laisse place à aucun doute quant à sa nature : C'est une Lhiannan see - la Banshee ?-.
Elle ne dit rien, se contente de me tendre une main et m'ouvrir le sourire apaisant d'une mère, d'une amie, d'une confidente. D'aucuns pourraient s'en méfier. Dans ma famille nous savons à quel point les jeux de la cour de Seelie peuvent se révéler trompeurs, manipulateurs et tellement alambiqués qu'il vaudrait mieux savoir s'en tenir éloigné. Mais nous n'avons jamais su : les nôtres sont nés pour régner ou disparaître dans l'exil et l'oubli -Est-ce la voix que j'ai empruntée en m'échouant ici, si loin des mien ? Ou bien...-
Ainsi va le Righ et j'ai foi en lui. De tout ce que j'ai vu et vécu depuis mon arrivée sur ce continent, plus encore dans ce Boston dont la dévastation m'émeut, me mue bien plus profondément que je n'aurais pu l'imaginer. Face à l'horreur qui s'empare de cette ville, menace de la faire succomber dans des affres d'atrocités, je saisis cette main tendue, sans même hésiter.
Aussitôt j'entrevois par fragments d'éparses visions : celle d'une mer déchaînée, moi emportée dans une tumultueuse tempête me rapprochant inexorablement d'une grande falaise dressée telle un mur de roche sur lequel je pourrais m'échouer. Tout cela m'évoque furieusement ma vie d'avant, mon île dont je porte le souvenir empli de nostalgie. Mais je ne dois pas interpréter, au risque de fausser la vision.
Soudain je chute et plonge dans un choc lourd dans une eau froide. Je suffoque, tente de trouver de l'air pour y reprendre mon souffle. Je relève la tête et respire enfin.
- Aqua Arcana:
Je suis dans un couloir étroit de part et d'autre duquel se trouvent deux portes étanches. Je me redresse dans cette eau salée qui remonte jusqu'en haut des cuisses. L'ambiance ici et empreinte de technologie. Au-dessus des sas un Logo sobre représentant un double AA enchevêtré au coeur d'une vague. Un nom "Aqua Arcana", deux libellés "Secteur 70" derrière, "Secteur 71" devant moi.
C'est celui que je vais emprunter. La porte s'ouvre sans plus de difficulté que celui du léger courant qui m'entraine lorsque l'eau en franchit le seuil. Il y a donc fort à parier qu'elle provienne de l'autre côté...
C'est une vaste salle commune, un réfectoire dans lequel je constate qu'il reste des assiette qui n'ont pas été vidées. Sur ma droite un simple self tel qu'on peut en trouver dans tous ces ensembles universitaires ou corporatistes où la nourriture n'est qu'un qu'un indigeste substrat nutritif sans saveur qu'il faut chauffer et réhydrater pour pouvoir l'ingurgiter. Rien que je ne puisse consommer en l'état. Je me dirige donc vers les trois porte à l'opposé. Des WC, un secteur 72 et un secteur 73. Je me décide pour le premier.
Nulle âme qui vive où que ce soit. Je débouche sur une immense verrière donnant sur de l'eau encore. La mer, j'imagine. La profondeur, faible, encore éclairée me permet d'admirer différente variété de poissons. D'aucuns sont nimbée d'un aura qui révèle clairement leur nature d'éveillés. C'est intéressant. Tout comme ce matériel technologique réparti un peu partout autour d'un petit bassin circulaire au centre de la pièce. Profond d'un peu plus d'un pied de profondeur, il y flotte quelques boules métalliques - des sortes de bougeoir ?-, des encensoirs, autant de réactifs d'une nature assez particulière puisqu'elles semblent repousser le Mana -en cherchant un peu, je trouverai des caisses remplies de ces objets. Pas de compagnie, un simple code-barre pour les identifier- Au fond du bassin des inscriptions dans une langue qui m'est inconnue. La disposition l'est moins. Il s'agit clairement d'un lieu de rituel ce que mon exploration va confirmer plus avant lorsque je vais consulter les écrans reliés à un ordinateur. Le compte est ouvert, c'est celui d'un dénommé Kodiak qui, avant de quitter précipitamment l'endroit- était entrain de procéder à des relevés astraux : taux de Mana, intensités. tout un tas de données bien trop parcellaires pour m'indiquer ce qui s'est passé ici.
Je passe au secteur 73 qui est strictement identique au premier jusqu'au bassin rituel, à ceci près qu'il n'y a là ni écran, ni ordinateur et que les écritures sont les mêmes mais placées dans un ordre différent. La correspondance est évidente. Ce constat effectué, je me décide à tenter de localiser l'endroit. Au travers de l'eau j'aperçois un très grand pont que je reconnais. C'est celui que nous n'avions pu traverser lorsque nous avions voulu rejoindre le MIT&T. Je suis dans le lit de la Rivière Charles qui traverse Boston.
Je tente alors de prendre contact avec l'extérieur mais le réseau est interne et je ne tire que peu d'informations supplémentaire : Une partie des 75 secteurs répartis sur un unique niveau est inondée, AA est une structure spécialisée dans l'étude des méta-créature sous-marine et dans la dépollution aquatique -des gens bien, on dirait..-. Deux points d'accès : le premier celui des véhicules sous-marin où a eu lieu la brèche et un second qui semble mener vers l'extérieur.- Le MIT&T ?-.
La seule façon de le savoir est d'aller y voir. Mais avant cela de mesurer les implications de la découverte de la date du jour : J'ai remonté le temps de 12 jours et suis à présent 2 jours après l'accident... - voyageai-je vraiment dans le temps ? Est-ce une vision du passé ? Le fait est que je ne ressens ni angoisse, ni inquiétude. Fait relativement rare au demeurant : il n'y a bien que le docteur Jackson à parvenir de temps en temps à me faire sortir de mes gonds !
Retour dans le couloir par lequel j'ai effectué mon entrée. Direction le secteur 70. A peine ai-je ouvert la porte que l'eau s'engouffre et, à l'encontre du bon sens, le courant lui semble aller dans l'autre sens. Pire, il se saisit de moi et m'entraine vers l'extérieur. Cette nouvelle confrontation avec les forces océanes est d'autant plus désagréable que je suis rapidement saisie par une entité duale qui me soulève comme pour m'en sortir. A peine ai-je le temps de reprendre mon souffle qu'elle me replonge et me maintient sous l'eau, manifestement déterminée à me noyer !
C'est ainsi que je vais sombrer et de nouveau transiter...
- Des faces sans visage:
J'émerge dans une salle sobre, blanche dont l'agencement me fait aussitôt penser à une installation scientifique.
Un homme dont la silhouette, la chevelure, l'accent m'évoquent ceux d'un indien discute avec la projection virtuelle d'une femme à la voix modifiée synthétiquement. Aucun des deux n'a de visage. Ils évoquent des codes d'activations, l'avancement d'une date prévue pour une opération et un certain MR Critch qui serait au courant. Ce dernier nom ne m'est pas inconnu : il est lié à notre schéma d'ensemble, -Au MIT&T ou une opération spécifique d'une corporation ?-
Je n'ai guère le temps de m'y attarder : Une nouvelle saisie m'entraine...
- Dans les ténèbres:
L'obscurité est totale. Des bruits de combat, le souffle d'un vent puissant et un guttural grognement...
- la menace est aussi claire que ma vue est obscurcie. Je pense à Salem aux sorcières, au dragon et... ce chemin est inquiétant, mortellement inquiétant.-
Je transite à nouveau, sans aucun ménagement...
- Le musée de Stoneham:
-Que puis-je en dire ? Que dois-je en taire ?-
Point d'orgue de mes transmigrations, j'émerge face à une maison dans le plus pur style américain. Hexagonale, en bois, elle tranche un peu dans un quartier résidentiel qui ne lui ressemble guère. Pelouse, jardin et lumières allumées en ce début de soirée.
Je regarde l'allée, la boite aux lettres m'indique le 72 Pine Street, un panneau m'informe que je suis devant le musée des fondateurs de Stoneham, paisible bourgade du Nord entre Boston et Salem, devenue banlieue proche de la cité.
Je ne tergiverse pas et tente de m'inviter. J'y vais au culot face à une femme aux yeux gris assez jeune malgré ses cheveux blancs. Elle se prénomme Suette, plutôt charmante et avenante, elle cède devant mon insistance à vouloir visiter ce musée dans un contexte si particulier : de toute évidence nous sommes après l'accident....
Dans le musée, des photos anciennes, des objets qui portent encore un peu de Mana accumulé avec le temps auquel ils ont dû être exposés auprès d'une source. -laquelle ?- Je cherche et la perçois, immense, intense. Une Alquera située juste derrière la vieille demeure. Sur un mur j'aperçois un symbole dans l'astral. Toujours cette même écriture, cette langue inconnue aperçue auparavant.
Je profite d'un moment où Suette répond à l'appel d'une autre habitante pour aller voir cette arrière-cour de plus près.
Le spectacle me choque... un peu. Il y a des corps. Des cadavres, les uns calcinés, les autres tranchés en deux, littéralement. D'autres découvertes surprenantes dont une me ramène à mes précédentes visions : ces corps sont au centre d'un rituel de la même nature que ceux des bassins de AA. A ceci près que des miroirs sont disposés de façon à capter et réfracter la lumière d'une façon très particulière. Vers un trou dans le mur de la maison. Un trou qui donne sur un espace intérieur plus grand que le dehors. C'est comme une mise en abîme, comme si de ce périple en astral, je voyais une scène dans laquelle une ouverture se faisait...vers un espace dans l'astral. - comment leur expliquer cela ? Comment les convaincre de ce que nous allons devoir entreprendre ?-.
Je suis rejoins par Suette qui semble ne pas vraiment se préoccuper des morts. Elle les voit pourtant puisqu'elle les évité soigneusement en marchant. Elle est rejointe par sa comparse une certaine Pelé à la peau d'ébène et la chevelure de feu au sens propre... comme au figuré. Cela je le découvre en les observant dans l'astral. sans surprise, ni l'une ni l'autre ne sont humaines. Cette dernière est aussi agressive que Suette est paisible, presque espiègle. Esprit du Feu, esprit de l'air, voilà ce qu'elles sont. Gardiennes des lieux, elles tuent les importuns qui voudraient s'emparer des secrets du lieu. Fort heureusement pour moi, je n'ai pris aucun risque du moins pas encore...
Elles vont répondre à mes questions avec une troublante désinvolture et me reconduire à la sortie. Leur attitude va m'apparaître un peu... figée, comme si leur comportement ne pouvait pas sortir d'un cadre, de limites qui alors m'échappent encore. La menace qu'elles représentent par contre est on ne peut plus claire et nous devrons peut-être y faire face d'ici peu puisque cette vision est celle d'un proche avenir.
En sortant du musée, j'effectue mon dernier transit...
- Les quais de Boston:
... vers les quais de Boston. De nombreux inconnus vont et viennent. L'activité est intense, omniprésente. Une voix - celle de mon guide- m'indique que je vais devoir retrouver le rituel qui a cours ici et me montrer digne - digne de quoi ? Vis à vis de qui ?-.
Je la prends au mot et tente tant bien que mal de me recoiffer et me redonner une allure un tant soit peu correcte dans ces vêtements que je porte depuis... -Horreur ! La simple idée de dépasser 24h m'est insupportable !-
... trop longtemps. Le paradoxe ici étant que... selon la date du jour je suis désormais quelques jours avant l'accident.
Dans un premier temps je cherche par où commencer et décide d'aller chercher quelques ingrédients à la boutique la plus proche et là -surprise ? Pas vraiment...- je me suis trouvée contrainte par une limite invisible dans une rue - cela a répondu à mon questionnement quant au phénomène que je vivais : ce n'était pas un voyage temporel ...-. Pas moyen de la franchir. aussi, je me rends à la capitainerie où, après quelques "tractations magiques" j'ai accès au registre des locations. La suite est assez simple, trouver un hangar, loué récemment suffisamment grand pour accueillir un rituel similaire aux précédents. Ainsi en est-il et je découvre un hangar où je perçois de nouveau une puissante source magique empreinte d'un mana aux effluves bestiales. J'entre là comme dans une immense bibliothèque et je me retrouve à l'étage à assister à un rituel. 8 mages bordant un octogone. Mêmes bougeoirs, mêmes encensoirs et ces gens aux faces sans visage autour d'une statuette représentant un dragon déversant sa colossale énergie, ce mana qu'elles orientent vers.... le MIT&T. Les pièces finissent de s'assembler et la scène se fige alors que mon guide se manifeste à nouveau afin de m'éclairer sur ce que je viens de vivre, à savoir partager sa vision, une vision dans laquelle elle n'a pas pu plus que moi identifier ces personnes - d'où ces faces sans visages et ces réactions limitées de mes rencontres -, une vision limitée dans l'espace - d'où l'impossibilité d'aller dans certains lieus - , une vision limitée quant à ce qu'elle nous indique des événements.
Et pourtant, nous sommes toutes deux animées de la même conviction, du même ardent besoin de comprendre, comprendre ce qui s'est passé ici, quel lien avec l'accident de Boston, quel lien avec notre présence, notre avenir ici. Hors de question de reculer. Je dois savoir. Je DOIS comprendre ! et convaincre les autres que c'est la voie -la voix !- à suivre.
A mon retour, O'Maley est en train de lire les dossiers que je lui ai remis. Je l'informe que nous allons avoir besoin d'équipement de plongée assez rapidement, ainsi que d'indication sur la façon de contourner les protocoles de sécurité. Et ensuite de prévenir notre rigger, il est certainement le plus compétent en matière d'équipements.
"Comment vais-je expliquer tout cela aux autres ?
- Ces coureurs des ombres sont si obtus parfois. Seront-ils capable de comprendre des aspects aussi subtil de l'Art ? Je ne parle même pas du docteur qui, au mieux, n'y entendra rien, au pire y verra un nouveau jeu pour semer un peu de zizanie ou de chaos."
Dernière édition par Theyr le Mer 10 Aoû - 16:37, édité 1 fois
Emergence 2.0
Tout s'accélère, rien ne va plus. Les jeux sont-ils faits ?
Nous étions pourtant parvenu à nous fixer un cap, une ligne à suivre, des limites à ne pas franchir et j'avais même commencer à envisager une possible issue à tout ceci. L'histoire va me donner tort, une fois encore.
Suite à mes visions, j'ai effectué quelques recommandations, mises en garde à mes compagnons et, étonnamment, ils se sont rapidement rendus à mon opinion. Trop rapidement ? Peut-être oui. Je crains fort que ces coureurs des ombres ne fassent que suivre le sens du vent et ne se sentent finalement tenus de rien, changeant d'accointance comme d'autres de vêtements. Leur seul intérêt finalement est simplement guidé par le plus primitif des instincts : survivre. Il se trouve, malheureusement pour moi, qu'en ces cas-là, la raison du plus fort l'emporte, quand bien même n'apporterait-elle qu'une résolution éphémère qui ne perdurerait que jusqu'au prochain coup de vent. Heureuses les girouettes qui se pavanent toujours aussi fièrement au sommet du clocher, ignorant à quel point elles lui sont par nature liées, incapable de s'en détacher pour voler de leurs propres ailes.
Entre ma nature de nobilis et ma culture toujours plus prégnante, rien n'indique pour l'heure que je sois moi-même plus capable de m'affranchir. Est-ce cela le chemin que l'Augure m'accorde d'entrevoir ?
Quoi qu'il en soit, je commencer me défier de ma trop forte promptitude à juger. Qui sait s'il au fond du gouffre dans lequel ils ne manqueront pas de chuter, ils ne se révèleront pas être autre chose que des invertébrés dénué de tous ossatures, de toute colonne morale capable de les faire un tant soit peu se redresser et se comporter comme des êtres dignes d'être qualifiés d'humains.
Nous nous sommes donc rendus sur les différents lieux révélés par ma vision et y avons fait moultes découvertes qui nous ont permis de mieux saisir une partie de ce puzzle que nous tentons de reconstituer. La secte du dragon sur le port, les troublantes trouvailles dans cette occulte société Aqua sous le MIT&T. Et toujours la tentation de nous y rendre... cela sera bientôt chose faite. Mais avant cela, évoquons donc comment nos recherches et notre union de fortune à commencer à se gripper.
Nous étions pourtant parvenu à nous fixer un cap, une ligne à suivre, des limites à ne pas franchir et j'avais même commencer à envisager une possible issue à tout ceci. L'histoire va me donner tort, une fois encore.
Suite à mes visions, j'ai effectué quelques recommandations, mises en garde à mes compagnons et, étonnamment, ils se sont rapidement rendus à mon opinion. Trop rapidement ? Peut-être oui. Je crains fort que ces coureurs des ombres ne fassent que suivre le sens du vent et ne se sentent finalement tenus de rien, changeant d'accointance comme d'autres de vêtements. Leur seul intérêt finalement est simplement guidé par le plus primitif des instincts : survivre. Il se trouve, malheureusement pour moi, qu'en ces cas-là, la raison du plus fort l'emporte, quand bien même n'apporterait-elle qu'une résolution éphémère qui ne perdurerait que jusqu'au prochain coup de vent. Heureuses les girouettes qui se pavanent toujours aussi fièrement au sommet du clocher, ignorant à quel point elles lui sont par nature liées, incapable de s'en détacher pour voler de leurs propres ailes.
Entre ma nature de nobilis et ma culture toujours plus prégnante, rien n'indique pour l'heure que je sois moi-même plus capable de m'affranchir. Est-ce cela le chemin que l'Augure m'accorde d'entrevoir ?
Quoi qu'il en soit, je commencer me défier de ma trop forte promptitude à juger. Qui sait s'il au fond du gouffre dans lequel ils ne manqueront pas de chuter, ils ne se révèleront pas être autre chose que des invertébrés dénué de tous ossatures, de toute colonne morale capable de les faire un tant soit peu se redresser et se comporter comme des êtres dignes d'être qualifiés d'humains.
Nous nous sommes donc rendus sur les différents lieux révélés par ma vision et y avons fait moultes découvertes qui nous ont permis de mieux saisir une partie de ce puzzle que nous tentons de reconstituer. La secte du dragon sur le port, les troublantes trouvailles dans cette occulte société Aqua sous le MIT&T. Et toujours la tentation de nous y rendre... cela sera bientôt chose faite. Mais avant cela, évoquons donc comment nos recherches et notre union de fortune à commencer à se gripper.
- P.A.X.:
- Sans surprise, le premier maillon faible fut le docteur Jackson. A tout le moins dois-je cette fois-ci lui accorder qu'elle fut principalement l'objet qui permit au cheval de Troie d'entrer. Ce dernier se nomme P.A.X. acronyme d'un nom qui tentait à peine de masquer la nature d'un être qui aura connu le crash 2.0 et y aura même activement participé. Dès son irruption inopportune, la méfiance de toustes fut grande la concernant, et je peut désormais affirmer que nous avions tout à fait raison, en ce point. Se présentant comme une technomancienne à la recherche du Dr Jackson, elle n'eut pas plus de peine à la subjuguer par la simple promesse de lui octroyer des capacités et nouveaux pouvoirs qu'elle n'en avait eu de nous retrouver.
Ainsi le bon docteur nous imposa-t-il de poursuivre sa quête personnelle sous peine de nous abandonner face à nos recherches. Ultimatum et chantage (ô étonnement...) donc auquel nous ne pouvions que céder. Ainsi en fut-il fait et nous dûmes nous résoudre à nous rendre en un lieu où elle effectuèrent un obscur rituel.
Ici, exposées comme elles l'étaient la tentation me fut grande d'en finir une bonne fois pour toute avec ces aliénées que sont ces technomanciennes. Malheureusement les enjeux, et la menace de mes compagnons bien déterminés à les protéger me gardèrent d'un geste funeste. Nous savons désormais que ce fut une erreur, une de plus...
- 0+0 =...:
- Le ver était dans le fruit et le suivant fut le rigger, celui qui tait son nom mais exige qu'on en donne à ses drones. Des drones, pour certains corrompus, et qu'il semblait traiter comme ses propres enfants, à l'instar du docteur avec certains de ces programmes auxquels elle donne forme et identité.
Mon ouverture à l'idée qu'il puisse exister des entités "numériques" existant sur une sorte de plan "virtuel" est grande. Concevoir l'idée que quelque chose, d'une certaine façon, pourrait être comparé avec les autres plans, avec les esprits, tout du moins dans une certaine limite m'est familier.
Mais de là à considérer "vivants" ces drones animés par les échos fantômes d'êtres morts il y a des dizaines d'années dans des conditions aussi troubles qu'atroces, de vouloir s'en croire l' "ami" au point de nous menacer, armes aux poings, de mort si jamais nous tentions quoi que ce soit contre eux, il y a un pas. Ce petit pas est, assurément, celui qui peut séparer une personne lucide, d'un dément. De base, cet humain n'avait déjà pas l'air stable (parmi tant d'autres qui ne le sont déjà pas tellement ?).
De toute évidence, celui-ci venait de glisser sur la pente qui le conduirait bientôt, à son tour, à pactiser avec l'ennemi et à entraîner les autres dans leur trahison. Ainsi qu'il le suivirent et pointèrent sans plus de raison leurs armes sur nous (le docteur et moi-même mises dans le même panier, Ô avanie !), à sa simple demande, bientôt ils le suivraient en cédant à la corruption tentatrice qu'il mettra sous leurs yeux.
- M.I.T. quand tu nous tiens:
Ainsi donc, après avoir satisfait au bon docteur, après avoir subit les outrages et menaces de ce dément nous décidâmes, enfin !, d'agir utilement et de nous rendre au MIT&T. Sans le rigger cette fois-ci. Si l'idée de le tenir quelques temps à l'écart semblait indiquée sur le moment, ce fut en fait une grave erreur -oui encore une...-, car l'imbécile sera bien incapable de se tenir durant ce temps et ne manquera pas de mettre en place les conditions de ce désastre dont je suis la victime désormais.
Cette plongée dans ce haut lieu du savoir fut aussi dangereuse que fascinante. Dangereuse car ce qui nous y attendait était tel que nous le craignions : puissamment corrompu par le "virus" qui s'est abattu sur la ville. Et pour cause puisque ce fut dans les laboratoires des sous-sol du MIT&T qu'eurent lieu les expériences qui conduisirent au déclenchement de cette catastrophe. Un déclenchement provoqué (ô surprise..) par une certaine... PAX. tiens donc... J'ironise mais je ne puis m'empêcher d'enrager à l'idée d'avoir passé en revue depuis ces dernières semaines tour à tour l'essentiel de celles et ceux qui ont d'une façon ou d'une autre contribué à ce carnage et qui auront tenter soit de nous entraver, soit de nous utiliser pour balayer toutes la crasse qu'ils ont répandue et de la cacher sous le tapis.
Le pire étant que le sachant nous n'ayons pas été capables de définir une stratégie d'union pour y faire face et de nous y tenir. Loin de là chacune et chacun aura tour à tour tenté de tirer son épingle du jeu, de favoriser ses propres intérêts au détriment de celui des autres et au final, j'ose le dire, de celui de tous ! Car à l'arrivée le fléau court et personne ne se soucie plus vraiment de savoir comment nous pourrons le stopper et guérir tous ces gens et même cette ville puisqu'il est aussi (surtout ?!) question de cela : l'essence même de la cité est atteinte, vicié, corrompue et menace d'étendre son infection, de disparaître ou d'engendrer d'autres phénomènes tous aussi extrêmes et délétères les uns que les autres. Mais qui cela intéresse-t-il encore ? Même les miens semblent désormais plus attachés à l'idée de quitter la cité plutôt que de trouver un remède. J'avais pourtant cru que cela constituait le coeur vivant même de notre activité.... Encore une erreur d'appréciation ?
La visite au MIT&T fut toutefois couronnée d'un certain succès : nous avons pu y récolter des informations cruciales et assisté à la libération d'abominations qui, jusque là se terraient dans les profondeurs de l'université.
Mais tout ceci serait fort incomplet si je ne m'attardais pas un instant pour évoquer la beauté de l'endroit, son parc en particulier dans lequel toute une faune et une flore semble destinée à accueillir avec l'honneur dû à leur nature nombre d'élémentaire y flânant en toute liberté. Un véritable havre dans l'enfer qu'est devenu Boston. Un havre à partir duquel j'entreprendrai de nouvelles exploration de la cité, en particulier celle qui me permettra enfin d'envisager une piste concrète de sortie de la cité.
- Mac Carthy:
De retour à la surface, nous nous retrouvâmes face à ce cabotins de nabot : Mac Carthy qui, sans véritable raison, ni explication, nous apostropha avec cette vulgarité si caractéristique des pumillonis. Il nous reprocha en vrac nos recherches, notre autonomie et exigea que nous lui fournissions toutes les informations susceptibles de rejaillir sur NeoNet, la corporation pour laquelle il travaillait et qu'il semblait vouloir défendre au prix de nos vies.
D'humeur tout à fait belliqueuse, il ne se contenta pas de cela et se décida à nous attaquer et de lancer son équipe d'assaut sur nous. L'affrontement fut aussi court que violent et je dois bien admettre que les coureurs des ombres s'y sont montrés globalement à leur avantage sur l'instant. Une fois de plus face à une situation durant laquelle leur survie était remise en question, il furent capable de déployer des ressources cachées ou par trop réservées dès lors qu'il s'agissait de faire avancer nos investigations. J'exagère peut-être un peu -mais pas totalement !-. J'en veux pour preuve notre rigger, dont le retour inopinée et salvateur, nous fut d'une immense aide, n'hésita pas à sacrifier ses drones dans l'affrontement (ô surprise quelques heures après nous avoir menacés de nous abattre si l'un d'entre eux, par notre faute, n'était ne serait-ce que rayé).
Bref, le combat eu lieu et nos assaillants périrent tous. Je parvins néanmoins à maintenir en vie l'ignoble courtaud de Mc Carthy. Nulle clémence ici, mais, bien au contraire, la volonté chevillée au corps de le sortir de sa torpeur pour l'interroger et lui faire cracher, au besoin par tous les orifices, toutes les informations utiles qu'il pourrait détenir concernant la tour Neo-Net, notre prochaine cible.
Ainsi fut-il fait et nous repartîmes en direction de notre planque... C'est du moins ce que le rigger voulut nous vendre avant de nous informer qu'avant cela il souhaitait nous présenter une certaine personne...
- Niniel:
- Niniel est une nobilis, indubitablement ou une entité capable d'adopter avec excellence notre forme. Niniel est une puissante éveillée qui maîtrise les arts aussi merveilleusement qu'elle maîtrise les codes des nobilis dès lors qu'il s'agit, d'un seul regard se faire comprendre, d'un léger rictus de tenter d'asseoir sa volonté. Niniel est le bras droit de Celedyr, à la tête de NeoNet, l'un des grands responsables de tout ce fatras.
Je n'irai pas jusqu'à affirmer que Neya est une talentueuse femme d'affaires tant il lui fut simple de retourner les membres de notre "équipe" (?!) par quelques promesses dont la démesure marquait pourtant bien à quel point ils sont aux abois. Rien, absolument rien avec lequel, je pouvais rivaliser. Rien, absolument rien pour lequel je n'aurais ne serait-ce qu'une seconde pris en compte le vil prix qu'ils nous offraient pour renoncer à notre engagement et abandonner définitivement la cité.
Dans un autre contexte, j'aurais pourtant donné beaucoup pour succomber à son flamboyant regard de rubis...
- Toustes des traîtres:
- Mais pour l'heure je fus navrée, effondré de voir chacun abattre (enfin !) son jeu :
- Débutons par la pire : Alpha, déchet de nobilis, corporatiste tellement augmentée qu'il ne lui reste plus une once d'éthique ou d'humanité. Elle le prouvera en se révélant et en abattant sans aucune vergogne notre prisonnier, comme pour imposer à tous sa décision et sa volonté de se rallier à notre ennemi.
- 0, le rigger dément qui nous révèlera avoir plus ou moins détruit notre planque, où se trouvaient notre laboratoire de fortune, puis s'être rallié à la cause de NeoNet - si tant est qu'il ne travaillait pas déjà pour eux de longue date : j'avoue ne pas avoir eu l'énergie d'en savoir plus le concernant tant son insanité est patente.
- Le docteur Jackson, tout aussi démente que le précédent, il n'y a plus lieu de la présenter, si ce n'est pour indiquer qu'elle a hésité un instant avant de me trahir -pour la énième fois- et de finalement de rallier à la cause de NeoNet, après avoir contacté ses employeur (confirmant ainsi la collusion de EVO et de NeoNet dans cette affaire...) ;
- Black Dobble n'est finalement qu'elle-même, un humaine coureuse des ombres cherchant simplement à tirer le meilleur parti de la situation. Elle se rangera donc aux côtés des précédents sans fierté ni honte, accueillant le changement de sens du vent comme les précédents.
- Amareus aura été le seul à ressentir une once d'émotion au moment de sa trahison et il déploiera beaucoup d'énergie à tenter de me convaincre de les rejoindre. D'une certaine façon, je lui en suis reconnaissante, car sans cela je crois que je me serais contenté de tous les mettre dans le même panier et de simplement les haïr pour ce qu'ils sont : de vulgaires moins que rien prêt à tout sacrifier et surtout n'importe qui simplement pour pouvoir survivre un jour de plus, quelles que soient les conditions. D'aucuns jugeront sur leur honneur qu'il n'en est rien et qu'ils ont des principes, des limites, des règles. autant d'arguties uniquement destinées à masquer leur véritable nature.
Quoi qu'il en soit, après leur avoir rappelé qu'on ne traite pas avec les dragons et que nous autres, enfants de TirNanOg, y répugnons plus encore que d'autres, j'ai achevé mon verre et quitté l'assemblée en silence.
Douce ironie ? Plus tard, ils vont même me recontacter pour m'accorder "une dernière chance" de les rejoindre. Me serai-je rendu sous mon enveloppe physique à leur sordide rendez-vous que j'aurais vomi tout ce que mes tripes pouvaient contenir à cette instant tant ils me donnèrent la nausée. Je les rejetai assez sèchement, peut-être trop en vérité, peut-être insuffisamment : de toute évidence, je n'en pouvais plus de toute cette hypocrisie, pire ! de ce déni dans lequel ils semblent vivre... Et ils se prirent de m'assurer qu'ils se serviraient de NeoNet de l'elfe et du Dragon pour atteindre leurs objectifs et, par une généreuse incidence, me permettre d'atteindre les miens.
Mais où ont-ils vu qu'ils étaient compatibles ?! Par le Righ, je suis aux antipodes de leur turpitude ! Quand finiront-ils par le comprendre ?! A leur prochain renoncement ? Lorsque ordre leur sera donné de m'abattre comme les autres "vermines" qu'on a exigé qu'ils éliminent pour intégrer la corporation et sauver les si précieuses peaux ? Que feront-ils à ce moment-là face à Celedyr : le regarderont-ils en face pour lui annoncer fièrement préférer la mort plutôt que de céder à cette injonction ? Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, peut-être devrais-je me crever un oeil pour revenir et régner sur cette bande d'imbéciles !
Au moins, au terme de ce qui s'annonce, pourront-ils espérer que le dragon tienne parole et considère ces coureurs qui en savent définitivement trop comme quantité si négligeable qu'il ne valent pas la peine de les éliminer... alors qu'il aura pris soin de ravager et de laisser crever Boston plutôt que quiconque découvre de quoi ils sont responsables. Cela en dit long sur les conséquences que cela pourrait avoir pour NeoNet. Et il est évident que devant de telles conséquences, ils prendront le risque de les laisser partir et potentiellement colporter la nouvelles -et pourquoi pas les preuves !- n'importe où sur la planète.
Non ! Au mieux deviendront-ils les successeurs de Mac Carthy : les laquais qu'ils se sont toujours refusés à être. Alpha et le docteur ne sont pas dupes de ce marché au moins et j'imagine qu'ils savent pertinemment qu'ils viennent de signer un pacte avec un diable qui ne les laissera jamais en paix.
- L'agonie des infectés:
J'avoue ne rien ressentir pour l'âme de tels damnés. Dernier clou sur le cercueil de mes désillusions, je me découvre ressentir bien plus d'empathie et de tristesse pour Aïdan Bach qui, comme tous les infectés a soudain été pris dans une vague de morts inexpliquées.
Selon les derniers échanges que j'ai eu avec le docteur qui demeure, malgré tout -et cela en fait beaucoup !- ma seule source fiable d'informations concernant l'évolution du "virus". Selon elle, donc cela pourrait être en lien avec les "manipulations" qu'elle et PAX auraient effectué ensemble -ô surprise !-. Cette PAX serait en quête du réveil de Deus, l'entité qu'elle considère plus ou moins comme son dieu, que les corporations considèrent de leurs côtés comme une autre "vermine" à exterminer, un vulgaire reliquat d'un passé révolu qui traine sur leur chemin et entrave -temporairement- leur avancée. Rien que mes anciens compagnons ne puissent régler, au pire ne auront-ils été que les unités sacrifiables d'un quelconque service de NeoNet...
Je l'ai conjuré de rapidement trouvé un moyen de stopper l'action de ces nanites, de les extraire des corps des victimes. Vain espoir d'endiguer le fléau et de sauver ne serait-ce que quelques uns ? Crainte de ne devoir me confronter à la mort d'Aïdan comme ultime démonstration de mon échec à accomplir cette mission devenue quête ?
- Perspective singulière:
- De mon côté, je crois que je vais simplement ravaler ma morgue qui ne pouvait qu'être totalement contre-productive et redéployer simplement mon énergie avec le peu de moyens qu'il me reste pour continuer de tenter de poursuivre ma vision.
Mère si vous m'aviez dit avant de quitter notre belle île natale que mon initiation se révélerait être autant un chemin de croix qu'un sacerdoce, j'aurais eu grand peine à vous croire,
Père est-ce ainsi que vous aviez envisagé de me confronter aux affres de la cour Seelie. Si tel est le cas, je dois bien avouer que vous avez eu le nez fin car si force m'est de constater que la plupart des sapiens ou autres pumillonis n'ont, comme il le disent d'autrui, "absolument aucune race" et sont capables des pires retournements et trahisons.
Si je finis par en sortir (j'en doute chaque jour un peu plus), il est certain que j'aurai fait un grand pas pour survivre à la Haute Assemblée régnant sur TirNanOg.
Plus que jamais mes meilleures pensées vont vers toi, mon ami de Seattle : le souvenir ta rude simplicité adoucit encore la cruelle complexité de mon présent.
Emergence 2.1
- Désunions et mésalliances:
- La trahison est donc ici la norme. La défiance également. Nous allons droit la catastrophe. Comme si le contexte n'y suffisait pas... Qu'importe, j'ai pris ma décision : je ne mangerai pas de ce pain-là. Quoi qu'il m'en coûte...
Un verre à la main j'observe O'Maley. Pour la première fois depuis notre rencontre je l'ai vu en difficulté. Sans surprise, il m'est apparu de Chrome et de Sang, éreinté par les combats, mais toujours aussi droit. J'aurais dû m'en douter : son appel à l'aide ne présageait rien de bon. J'ai espéré un instant qu'il aurait du soutien ou un plan de repli à me proposer. Mais non, rien.
Toute notre petite entreprise repose sur mes épaules désormais, ou plus exactement sur ma capacité à "voir", à échafauder des plans, à trouver des solutions, saisir des opportunités et parvenir à lever les obstacles,un à un,à mesure qu'ils se présentent puisque, dans le cauchemar de Boston, plus j'avance, plus ils se dressent devant moi, maintenant toujours à distance l'objectif de mes pas. Ainsi soit-il : Lutter, exiger de tout un chacun le meilleur de soi, à commencer par moi. C'est bien de cette étoffe dont mes origines, mon éducation m'ont drapée. Être Nobilis, porter du sang de Faë n'est pas qu'un don lié à son auguste naissance.C'est également, peut-être même avant tout un devoir à accomplir. Nul n'y est tenu par droit de naissance, Alpha -pour ne citer que ce reliquat cybernétisé- me l'a prouvé. A sa façon Niniel lui est infiniment supérieure : au moins n'a-t-elle cédé la dignité de son ascendance que face à la puissance du Dragon. Légion sont ceux qui l'auront troquée pour bien moins que cela.
L'heure n'est définitivement plus au atermoiements, chacune de mes décisions va nous conduire à la mort ou prolonger notre survie encore quelques temps. Je n'ai donc pas hésité et j'ai de nouveau pris la situation en main. C'était clairement l'attente d'O Maley, tout comme ce sera bientôt celle de nos nouveaux compagnons, dès lors qu'ils prendront conscience de ma détermination. C'est du moins ainsi que je me vois, à l'opposé du regard tout d'abord surpris, presque stupéfait et désormais inquiet qu'ils me portent. Est-ce la folie ou un implacable esprit qui m'anime ? Si je connais la réponse, eux oscillent encore. Au vu de ce "bibelot" que je viens de déposer sur le sol et qui orne maintenant notre planque, je ne peux que les comprendre. Ils ignorent comment je me le suis procuré, n'ont même pas osé me le demander. Tant mieux : compte tenu de ce que j'ai dû entreprendre, je n'aurais fait que les conforter dans leur jugement.
Loin des méthodes frontales, brutales, des coureurs des ombres, mes fins ont été atteintes par le Lumineux Sentier du Righ : celui de l'esprit. Celui-là même qui m'a apporté la Force de volonté afin de faire face à la menace d'êtres bien plus puissants que je le suis ; de ne pas céder à la facilité et de leur accorder tout le respect dû à leur rang. Mieux encore de les aider à retrouver une dignité dont ils avaient clairement -et probablement honteusement !-été privé afin de les réduire à l'état de vils serviteurs dédiés à une tâche bien ingrate eu égard à leur nature.
Je n'ai pu que constater avec amertume que la marque du Dragon était ici encore omniprésente. Eût-elle décidé de me montrer comment les Dragons pouvaient aisément révéler le pire de leur nature, que l'Augure n'aurait pas eu besoin de le faire autrement. Je ne peux désormais qu'en attendre le pire et ne découvrir d'eux que le meilleur, tant l'image qu'ils m'ont donnée d'eux est encore plus affligeante que l'adage qui nous enjoint à ne jamais nous y fier et toujours nous en tenir éloignés. Malgré tous mes efforts pour m'en tenir à cette règle, je crains fort d'avoir attiré l'attention d'au moins l'un d'entre eux, voire ses foudres...
Fi ! S'Il possède encore ne serait-ce qu'une once de dignité, Il serait bien avisé de regarder dans le miroir que je lui tends afin de contempler la tourbe et la boue dans laquelle Il patauge désormais. Oui, toi, ô Celedyr, dont pourtant il se murmurait que d'entre eux Il était peut-être l'un des rares à qui l'ont pu un tant soit peu s'y fier... Rien dans cet enfer qu'Il a participé à créer ne l'indique. Loin s'en faut. Et si un jour Il doit rendre compte de ses actes devant une véritable justice, il y a fort à parier qu'une part au moins de Son âme souillée Lui sera retranchée et qu'il Lui faudra courber l'échine bien bas avant de pouvoir laver cette immonde tâche qu'Il tente par tous les moyens de camoufler. J'en suis témoin, tout comme mes compagnons d'infortune qu'Il aura à leur tour dévoyés à si peu de frais.
Et dire qu'ils espèrent ainsi échapper à la curée... comment peut-on encore être si naïf après tout ce qu'il s'est passé ?
- Plans et vision:
- Qu'importe, je n'en ai également fait qu'à ma tête et j'ai obtenu pour partie ce que je voulais : l'instrument de mon ultime vision. Je puis affirmer que cela ne fut pas qu'un moment de plaisir, même s'il ne fut pas dépourvu de quelques satisfactions que j'aurais aimé avoir le temps d'apprécier à leur plus juste valeur : bien qu'un peu mesquine et totalement suicidaire, couper l'herbe sous le pied de mes anciens compagnons menés par le bout du nez par la -sublime !- Voix d'un vil Dragon en est une.
Aussi sombre soit-elle, une incursion dans les plans est toujours un moment dont il convient d'apprécier la valeur sacrée d'autant plus lorsqu'elle est porteuse du privilège de rendre la liberté à de magnifiques esprits. Décrire tout cela fera l'objet d'un autre récit, si toutefois l'occasion m'en est donnée, car il ne fait plus aucun doute désormais que le temps m'est compté : j'ai vu ce que j'aurais souhaité ne pas voir advenir et -une fois de plus-, je ne puis me résoudre à en accepter l'issue. Grâce soit rendue à l'Auguste Augure qui me guide car elle m'a permis de comprendre et de prouver qu'il était possible d'orienter le cours du temps, en partie à tout le moins.
Dès lors, il ne tient plus qu'à moi d'entraver la progression du mal qui se répand à un niveau si subtile que ni le docteur, ni moi n'avons pu en deviner l'évolution avant cette révélation.
L'a-t-elle perçue également de son côté ? Dois-je le lui révéler ? Quel usage en ferait-elle maintenant qu'elle a entièrement lié sa cause à l'ennemi ? N'a-t-elle pas elle-même déjà cédé à la corruption portée par ce "virus". Plus que quiconque elle y est sensible : de par sa nature propre et sa moralité plus que douteuse qui ne peut que la conduire à commettre le pire et toujours se fourvoyer dans ses choix.
Cette ultime vision m'a permis d'entrevoir de l'avenir de Boston. Le sachant, je sais que je ne renoncerai pas, que j'irai jusqu'au bout pour empêcher le pire d'advenir, quoi qu'il m'en coûte.
Un verre à la main, j'observe O Maley. Il tourne son regard vers moi et comme au premier jour, en un échange silencieux, nous nous reconnaissons dans cette implacable volonté : chacun à sa façon, lui et moi irons jusqu'au bout de notre destinée, sans l'ombre d'une hésitation. Je voudrais pourtant qu'il prenne ma place et tire sa révérence. Il pourrait tant accomplir hors de ces murs. Mais comment l'en convaincre ? Le moment venu, il fera de même et voudra me forcer à partir. Sans même en avoir eu la vision, je le devine : Il voudra que je quitte Boston et que je le laisse se sacrifier à sa cause toute aussi perdue que la mienne.
Alors je lève le bras et porte un toast silencieux à notre infortune, puisqu'à présent je sais que je ne m'échapperai pas, que ma voie est tracée dans le sillon de ces lignes Dragon qui, à l'instar de la cité, se vident peu à peu de leur sève, conduisant Boston à la décrépitude, alors que son Essence est inexorablement aspirée par la Bête immonde, de l'Abomination qui continue de s'en repaître afin de pouvoir renaître.
Emergence 3.0
Un cycle s'achève. Je contemple la carcasse encore fumante du yatch d'Angélique Rouge s'enfonçant dans la baie de Boston. Mon ultime refuge, ma toute dernière planque que je viens de couler sans l'ombre d'une hésitation ou d'un remord. Une fois de plus le "bon docteur" a sévit et, plutôt que de me laisser en paix, elle et sa clique ont décidé de fouiller, de creuser, en quête d'une cible qui était déjà partie.
- Matriochkas:
- Que dire d'eux : ils ont mordu si fort à l'hameçon que je n'ai eu qu'à laisser dérouler la ligne et la raffermir tranquillement sans même forcer mon talent.
0, Alpha, Amareus, Black Dobble et le Dr Jackson sont venus aux entrepôts sur les docks. Ils ont tergiversé, hésité, suivi mes recommandations quu n'avaient d'autre destination que de gagner du temps, de donner et glaner les quelques informations dont j'avais besoin pour achever de dresser le tableau de la situation. Le Docteur a gardé le peu qu'il aurait pu me donner. Je la comprends puisque cela aurait, une fois de plus, dévoilé l'étendue de sa duplicité. à quel point elle avait pactisé avec PAX dans sa folle quête de réactiver l'IA Deus. Je ne suis pas dupe de ses silences qui m'en dirent bien plus par ce qu'elle voulait taire que si elle avait tenté, une fois encore, de me balader. Pour le reste peut-être ignorait-elle vraiment ce qu'il était advenu de Deus, de Cerberus et des e-ghosts des infectés. J'en doute mais bon...
Ainsi qu'ils ont pris un temps fou à récupérer le crâne du dragon que je leur avais gentiment mis à disposition, ils se perdirent encore plus dans le jeu de piste que je leur avais organisé. Tout d'abord au musée, puis au laboratoire où nous avions en vain tenté de sauver Aiden.
Ainsi il leur fallut des heures pour finalement se décider à remplir leur objectif et traquer O'Maley. Je lui avais depuis longtemps fait mes adieux et, comme à mes autres compagnons, transmis tous les dossiers qui pourraient compromettre les instigateurs de cette catastrophe et apporter quelques éléments afin de lancer des recherches permettant de soigner une partie des victimes.
J'ai eu également le loisir de semer quelques graines d'une saine discorde au terme de laquelle j'aurais pu souhaiter voir au moins l'un d'entre eux avoir un sursaut de conscience et renoncer à se livrer pieds et poings liés à NeoNet. Il n'en fut rien. Aussi les abandonnè-je aussi rapidement que possible avant que les véritables traitres - 0, Alpha et Amareus- trahissants les autres traîtres ne reviennent avec probablement de toutes autres intentions qu'avant leur passage chez Niniel, leur nouvelle maîtresse.
J'ai eu beau les prévenir, ils n'ont rien écouté. Enfin si, j'exagère largement : s'ils ne l'avaient pas fait, il eut été bien moins aisé d'exfiltrer nos groupes et l'ensemble des données que nous avons si laborieusement récolté durant ces 3 semaines qui m'ont semblé durer 3 ans. A dire vrai j'ignore si le submersible est passé. J'ose le croire, je VEUX le croire et m'accrocher à cet infime espoir que tout ce que nous accomplîmes, perdîmes, sacrifiâmes ici, ne fut pas inutile. Qu'importe, leur sort m'indiffère désormais : tous ces coureurs des ombres m'ont trahie à plus d'un endroit, m'ont bafouée et ont ruiné tous mes espoirs de trouver un moyen de mettre un terme, une explication définitive à ce qui se passe ici - et ailleurs !-. Quel que soit le sort qui leur est réservé, il ne sera que la juste rétribution de leurs actes, pour peu qu'il leur soit défavorable. Je n'ai aucun raison d'imaginer qu'ils seront récompensés pour leur échec. Eurent-ils réussi que j'aurais tout autant douté que NeoNet les laisse s'en sortir indemnes : on ne pactise pas avec les dragons, on sert leurs intérêts. Celui de Celedyr est clairement que rien ne filtre, ni ne sorte d'ici qui puisse lui nuire dans cette crise. A mes yeux leur sort -comme le mien !- est de longue date scellé.
- D'ombres et de Flammes:
Le bruit de fond s'estompe doucement, une brise se lève et je me sens soudain le coeur empli d'une vibrante tension, de celles qui m'animent, me transportent lorsque je commence à pressentir la voie à suivre, l'épais voile de mystère à soulever afin de l'éclaircir de la lumière de la vérité. L'oracle est là quelque part et mon attention se porte au nord là où les flammes n'en finissent plus de rougir cet horizon noircit par l'ombre et la flamme. Celles que dessinent la silhouette gigantesque que je devine comme entre les deux plans, celle du Dragon. Je sais qu'il s'agit d'Eilohann, aucun doute sur ce point. Ce qui me taraude est ce que ce corps contient d'âme -ou d'âmes !- encore en conflit ou d'ores et déjà le possédant : Cerberus, Deus ? Qui sais-je encore... justement, je me dois de le découvrir et de découvrir comment stopper ce fléau qui l'habite, qui s'est déversé dans la cité et l'a ruinée. Pour combien d'années ? L'essence même de la vie ici est dévoyée, par endroit tarie. Il va falloir tout réenchanter, tout reconstruire. Mais quand ? Quand les mega-corporations auront fini de jouer, qu'elles auront achevé de masquer les traces de leur méfaits. NéoNet, EVO, AzTech en tête...
Que puis-je faire ? Plus rien. Mes derniers compagnons m'ont coupé la voie vers les bases de données de NéoNet et il me faudra beaucoup de temps maintenant pour espérer de nouveau avoir une occasion. J'essaierai encore et encore, tant que je vis, tant que la traque qu'a lancé Niniel, la voix du dragon Celedyr, ne s'est pas soldée par mon trépas. A ma façon moi aussi, suis-je devenue une coureuse des ombres...
- L'Oracle:
- D'un certain côté la destruction de cette planque à bord du yatch est un bienfait : elle m'oblige à ne pas prendre ce temps que j'espérais pour me reposer, me ressourcer. Je dois de nouveau agir, vite, efficacement, me trouver un nouveau gîte, une nouvelle destination. Un pourquoi, un comment, ici et maintenant. Plus de compagnie par contre, j'ai suffisamment donné. La trahison est la monnaie courante dans les échanges avec les "coureurs des ombres". Ils n'ont nulle éthique, nulle parole et leur nature servile et versatile leur fait faire trop bon commerce avec les dragons.
Tout est dit les concernant. Je vais donc m'effacer, disparaître et cultiver cet art jusqu'à pouvoir en toutes circonstances mourir et renaître sous une autre identité. J'expire une dernière fois, chasse cet air vicié de mes poumons. Calendula est morte ce soir. Je prends une profondeur inspiration dans le souffle pur et vivifiant que m'accorde l'Oracle et m'occulte des regards et transmigrer vers cette nouvelle vie que le Righ m'a accordé.
Dernière édition par Theyr le Lun 14 Nov - 22:05, édité 3 fois
Mon nom est... (à venir)
- ... Rosalbin Galah:
- Juin 2076
J'ai saisi mon paquetage de survie, une petite collection d'objets indispensables collectés à bord du yatch et, chaussée de chaussures plus adaptées à la marche, j'ai pris le chemin de Salem. La rue fut longue, âpre même. J'ai dû alterner des périodes sous cape d'invisibilité et d'autres où, afin de ne pas laisser un sillage astral de mon passage, je devais progresser, me cacher avec prudence. Au terme de la première journée, j'ai effectué une halte au musée, afin de voir si Suette était là. Etait-ce elle que j'avais aperçu ? Etait-ce Niniel, masquée ou une autre éveillée ? Et le cas échéant, devrais-je tenter de communiquer ? (Si c'est Suette, un échange ici est possible).
L'endroit était bien trop exposé aussi ai-je repris ma route et me suis-je trouvé une cache de fortune, une petite maison rapidement vidée de ses occupants dans des circonstances que j'ai préféré ignorer. Le peu de commodités encore fonctionnelles m'a permis de me couper les cheveux et de les teindre en mauve -les goûts et les couleurs.. J'ai fait avec ce que j'avais sous la main et le résultat est... disons que je m'y ferai-.
J'ai invoqué une compagnie, comme je le ferai quotidiennement désormais. Je l'ai prénommé Sulfëa, ce qui signifie "Esprit de l'Air" en Spéretiel. Rien de bien original juste ce qu'il faut pour l'identifier. J'ai bien conscience que je n'aurais jamais la certitude que c'est la même qui revient au quotidien, mais cela m'aide de tisser cette relation avec cet être venu des plans qui accepte de m'aider, de rester là à m'observer pendant que je dors, que je voyage dans l'astral et de venir me prévenir si je suis en danger.
J'ai mis 3 jours à effectuer le trajet jusque Salem. Le second fut le pire : Les camions, les hélicoptères ont commencé à circuler, surveiller et intervenir avec une violence implacable, éliminant tout ceux qui se trouvaient sur leur chemin : la grande purge que j'avais tant anticipé venait de débuter. Je l'ai échappé belle, j'en ai bien conscience et encore, leur objectif premier n'était pas la ville des Wiccanes (trop dangereuse ? trop exposée ?) aussi ma progression aura peu à peu éloigné le bourreaux de Boston.
Au dernier soir, j'ai pensé à O'Maley, à cet échec possible, cette réussite que je souhaitais ardemment avérée. Mon trouble s'est installé lorsque j'ai pris conscience qu'il aurait tout aussi bien pu faire partie de l'assaut sur Boston, comme il le fut à Chicago, et de me retrouver nez à nez avec lui. Comment aurait-il agit alors ? Dans le rêve qui a suivi mon inconscient a probablement achevé de répondre à cette question puisque d'un songe érotique dans lequel je batifolais légèrement avec un O'Maley dénué de toute extension artificielle, il a fini par me traquer sous la forme d'une monstruosité mécanique infectée et aux ordres d'un persécuteur invisible dont je percevais la présence partout autour de moi et qui le ramenait sans cesse à moi dès que je trouvais un coin pour me cacher.
A mon réveil, mon trouble était encore intense et il m'a fallu un long moment pour suffisamment apaiser mes tensions et pouvoir reprendre la route.
En bordure de Salem, il y avait une vieille demeure très baroque. De celles que l'on ne souhaite pas visiter la nuit tant elles semblent charger du poids d'un lourd passé, empli de défunts, de funestes destinées. L'état de la toiture, les boiseries à la peinture écaillée et défraichie, le vieux panneau "A vendre". Tout indiquait que je ne trouverais pas ici âme qui vive. Ce fut le cas et je m'y installais pour la nuit. Sous le regard de Sulfëa, je me pris à arpenter les rues de la ville en proie aux flammes et au déchainement du Dragon. Mon plan était plutôt léger, j'avais eu le temps d'y penser mais je manquais de tellement d'informations concernant les fameuses "sorcières" de Salem. J'envisageais de rester à l'affût d'une occasion pour entrer en contact avec elles et de me présenter sous une fausse identité, celle de Rosalbin Galah, un nom ô combien évocateur pour qui sait voir par-delà le voile. Pour le reste, je devrais composer à mesure de mes découvertes.
- ... Dr Danièle Jackson:
- Juin 2076
"Bonjour mon Bon docteur, je me demande si vous vous en êtes sortie avec mes analyses. N'hésitez pas à donner de vos nouvelles". J'ai rapidement suggéré à un quidam lors d'une de mes virées qu'il envoie ce message sur le réseau. J'ai attendu un moment qu'il reçoive une réponse et je lui ai fait l'effacer : le docteur ne répond pas.
- ... Eleanore Van der Drecht:
- Juin 2076
L'occasion m'est apparue sous les décombres d'une maison, dans une cave. Une sapiens, une éveillée, dans un état de faiblesse inquiétant. J'ai filé directement là-bas, j'y ai invoqué un Buggane à qui j'ai rapidement exposé la situation. Il a fallu deux bonnes heures à l'esprit de la Terre pour parvenir à libérer la femme. Le temps de la mettre à l'abri, de lui prodiguer les premiers soins et quelques voisins s'étaient joints à mes efforts. L'une d'entre elles a aussitôt identifié ma nature et est intervenue avec une grande méfiance et a pris le relais dès qu'elle a pu, m'écartant sans grand ménagement. J'ai laissé filer et me suis contenté d'observer la pancarte étendue sur le sol :" Les petits pots d'Eléanore, herbes et réactifs", en bas en petits caractères "Eléonore Van der Drecht". Le tout était orné d'une élégante illustration représentant un oeil au coeur du cycle lunaire qui ne laissait planer aucun douter sur son appartenance à un coven.
Ni Eléonore, ni ses soeurs ne sont des femmes faciles à amadouer. J'y suis revenue à de nombreuses reprises des jours durant pour "prendre des nouvelles". Mais l'angle n'était pas le meilleur d'autant que -je ne l'apprendrai que plus tard- le groupe m'a rapidement localisée comme étant la "squatteuse" d'une demeure ayant appartenu à la famille d'une sommité locale avec qui elles avaient de longue date entretenu des relations houleuses avant qu'elle ne finisse par "disparaître" et que sa famille quitte Salem pour ne plus jamais y revenir.
Le récit était à l'image des coven et des ses éveillées, empli de mystères, de parts occultes, de tensions et de conflits plus ou moins larvés qui avaient façonné ces groupuscules fermés et protectionnistes qui ne laissaient entrer -ni sortir ?- personne sans l'avoir très largement éprouvée.
La meilleure façon de mentir est encore de dire la vérité. Ce fut la clef d'accès à ce milieu. Je finis par m'ouvrir auprès d'Eléonore quant à mes relations houleuses avec les corporations de Boston, sur le parcours initiatique et la quête qui m'avaient conduite ici afin d'en apprendre plus sur Eilohann le dragon qui avait fait tant de mal à Salem et qui s'était finalement apaisé et avait totalement disparu. J'ai eu l'heur de tomber sur la bonne faction dans le conflit encore balbutiant qui opposait les deux factions majeures de Salem : celle qui s'affichait ouvertement comme alliée de Damon, le Dragon "branché" qui chaperonne la tendance draconique des covens et les autres soeurs plus traditionalistes et bien que le considérant avec respect, se trouvaient bien moins absorbées par le charme certain de leur "pseudo-déité".
Finalement, tout ce parcours qui aurait pu provoquer ma mort dans un autre contexte, joua ici clairement en ma faveur et m'ouvrit les porte du covens de Séléné (la lune !) et m'assura leur discrète protection. C'est ainsi que je pus profiter d'une relative période de sérénité loin du tumulte et des horreurs de Boston..
- ... 0, Alpha, Amareus, Black Dobble:
- Juillet 2076
"Bonjour mon Bon docteur, je me demande si vous vous en êtes sortie avec mes analyses. N'hésitez pas à donner de vos nouvelles". J'ai rapidement suggéré à un quidam lors d'une de mes virées qu'il envoie ce message sur le réseau. J'ai attendu un moment qu'il reçoive une réponse et je lui ai fait l'effacer : inutile de continuer, morte ou vivante le docteur ne répondra pas.
Je repense à tous les coureurs des ombres qui auront croisé ma route et auront fini par me tourner le dos, se jouer de moi dans l'espoir de quelques faveur, d'un très hypothétique ticket de sortie de Boston. Combien parmi eux ont-il survécu ? Y ont-ils vraiment gagné à ce petit jeu ? J'avoue ne pas vraiment y avoir repensé depuis. J'ai coupé court lors de notre dernière rencontre en formulant le souhait de ne plus jamais avoir à faire à eux. Hormis, par nécessité, à mon "bon docteur". Qu'à cela ne tienne, je vais devoir m'en passer.
- ... Niniel:
- Août 2076
La Purge semble terminée. J'ai effectué mes premières sorties hors de Salem. De longues errances astrales dans lesquelles j'éprouve toujours plus de plaisir de me perdre en petites sorties localisées pour aller chercher quelques réactifs et les rapporter, j'ai fini par me proposer pour tenter de tisser des liens en ville afin de trouver quelques approvisionnements en biens utiles voire indispensables. boston se recompose, ses gangs se reconstituent et reprennent place sur des territoires essentiellement vides, totalement dévastés qui leur laisse toute la place nécessaire pour se sentir à nouveau maîtres de la cité, sans entrer dans des conflits territoriaux qui n'auraient -pour l'heure- aucun sens.
Je me place, en tant qu'intermédiaire pour des transactions très difficiles, en tant qu'enquêtrice pour des personnes à la recherche de proches disparus. Même si iels n'ont que peu d'espoirs ou d'illusion quant à l'issue de mes recherches. Et iels ont bien raison car je revient le plus souvent bredouille et je ne retrouve jamais qui que ce soit de vivant. Tout au plus, grâce à de nouveaux talents que je m'efforce de développer (psychométrie), ai-je retrouvé quelques corps entassés dans les immenses charniers qui pourrissent encore à ciel ouvert. Les autres -car Les corporations ont commencé à faire le ménage- ont été enterrés et je ne me sens pas l'âme d'aller les déterrer pour tenter de les identifier. Tout au plus me contentai-je de confirmer la piste, d'indiquer la place. Libre ensuite à eux de jouer aux profanateurs de sépultures. Celle-ci ne bénéficient d'aucune attention particulière autre, peut-être, que celle de quelques odieux pillards à qui je ne peux que souhaiter le pire.
De ces nouveaux contacts, j'espère pouvoir à terme obtenir la possibilité de faire parvenir -ou recevoir !- des messages de l'extérieur. C'est un commerce encore très incertain, balbutiant qui tient plus de l'arnaque que du réseau organisé. Je vais patienter
Hier, j'ai appris que Niniel me recherche encore. rien de formel de prime abord, juste le regard inquisiteur d'un membre des triades lorsqu'il m'a transmis unune liste de nom de personnes recherchées par NeoNet et pour lesquelles des primes sont proposées. J'ai pris la liste, en indiquant à mon interlocuteur que ce n'était pas vraiment mon domaine mais que je garderai l'oeil ouvert. J'ai ressenti un profond en l'écoutant, -ma paranoïa ?- aussi l'ai-je "questionné- plus avant. sa réponse a été éloquente puisqu'il me soupçonne effectivement d'être une certaine Kalendula. J'en ai pris bonne note et j'ai quitté les lieux avant qu'il ne reprenne possession de son esprit. Je n'y retournerai pas : inutile de jouer avec le feu, d'autant qu'un jour l'un d'entre eux pourrait se souvenir d'une Nobilis ayant participé à une vendetta sur une des triades au début du confinement.
- ... Calidwen:
- Janvier 2077
Les mois passent et ne se ressemblent pas. S'il y a bien un point sur lequel je ne change pas, c'est bien ma volonté de ne pas me laisser aller, de toujours avancer. Les soeurs du coven sont un appui essentiel pour moi puisqu'elles me donnent un accès de plus en plus important à une partie de leurs connaissances. C'est un échange bien entendu et j'en paie le prix en me soumettant à des demandes, des attentes de plus en plus difficiles à satisfaire. Je m'y efforce néanmoins.
Mes échanges avec elles, en particulier avec Eléonore sont riches, intense et très enrichissants. Notre culture est fort différente, les sujets d'opposition nombreux. Nous avons cependant trouver en nous une forme de tolérance qui nous a conduit à nous respecter, à nous respecter même.
C'est dans ce cadre que j'ai eu à prendre contact avec des réseaux de passeurs. Ce fut un long chemin semé d'embûches, de truands plus ou moins mal embouchés et de quelques coureurs des ombres avec lesquels j'ai eu le plus grand mal à m'entendre.
Et puis j'ai fini par trouver le bon, un rigger de la pire espèce, un profiteur de guerre de première qui m'a été recommandé par un groupe de contrebandiers trafiquant du matériel de soins, des médicament, ce genre de denrées. Le deal s'est révélé fort simple : j'avais l'organisation à l'extérieur, la Plague Inc., ils avait les clients et le passeurs. MoonFly possédait une petite collection de drones et un véhicule aérien ultra furtif, un planeur blackwing. C'est ainsi que nous avons pu échanger très occasionnellement. Cela a duré jusque l'été 2078 et la destruction du planeur, l'élimination de MoonFly et la confiscation de son attirail par une groupe de recherche de NeoNet. J'ai à nouveau senti l'ombre de niniel planer au-dessus de moi...
Lors du premier retour j'ai bondit de joie : les nouvelles étaient bonnes, excellentes même ! Le trajet du submersible s'était bien passé même s'il avait été plus long et éprouvant que prévu. Près de 2 mois avant que le fleuron de l'arméé française ne les dépose à Westport avant de repartir. O'Maley et son équipe les avaient suivis. Malgré leur proposition, Ils n'avaient pas souhaité rejoindre la Plague Inc. Cela ne fut pas une grande surprise ; qu'il ait vendu son armure pour "s'offrir du temps pour lui" le fut plus. J'étais à la fois au comble du ravissement qu'il ait fini par entendre mes conseils et, paradoxalement, je fulminais de découvrir qu'il n'avait pas essayer de revenir... et puis de quel "bon temps" parlait-il ?! Je l'assénais mentalement de quelques vilaines insultes que m'avait enseigné Hans avant de me reprendre devant le visage surpris de mon passeur qui les encaissât se sentant directement visées par elle. Je grinçais des dents devant ce manque de maîtrise et m'esquivait rapidement. sur le chemin du retour, je finis par tenter de rationaliser : la notion de plaisir de O'Maley n'était certainement pas la même que celle de Calidwen et devait être une façon bien à lui d'indiquer qu'il troquait son armure contre des infos, de l'équipement qui lui permettraient d'envisager une nouvelle opération. C'est ainsi que je conclus provisoirement ce dossier avant de m'en retourner livrer de précieuses marchandises à mes commanditaires.
Par la suite les messages se sont succédé m'apportant quelques nouvelles de l'extérieur :- Début 2077:
- Au début de l'année 2077, c'était la course aux infos sur les "défractés". Partout, tout le monde les testait et leur ouvrait leur cerveau pour comprendre. Lorsque je compris que la Plague ne faisait pas exception, je fus envahi d'un sentiment d'horreur à l'idée qu'ils aient pu trépaner Aether. Lorsque je l'avais libéré, j'avais vaguement conscience des risques pourtant et je l'avais bien mis en garde quant aux limites de ma bienveillance. Pourtant un vif sentiment d'échec, de culpabilité même m'envahit, une émotion que je n'aurais certainement pas ressentie avant mon arrivée ici. Aiden / Aether, j'avais échoué sur toute la ligne les concernant. C'est à ce moment, je crois, que je pris pour la première fois conscience que le changement qui s'opérait en moi depuis mon arrivée sur le continent américain était lentement en train de m'éloigner de la trajectoire que j'avais toujours suivie sans me questionner au sein de la Plague.
Ce n'était désormais plus le cas et, à l'instar de mère ayant coupé avec ce milieu pour rejoindre la Muse Noire de l'île de Man, je commençais à percevoir en quoi leur vision étriquée du monde, leurs avides ambitions - à commencer par celle de père- finiraient par se trouver en opposition avec le Righ tel que l'Oracle me le révélait. comble de mes désillusions, de kidnapping en enlèvements, tous les moyens étaient bons pour capturer celles et ceux qui étaient soupçonnés d'être infectés. Objectif : les "étudier". Et mes ordres étaient de ne pas procéder autrement et d'user de tous les moyens pour en apprendre plus.
- Eté 2077:
- Au cours de l'été 2077, j'appris que Aether s'était échappé de sa captivité à cause de protocoles de sécurité défaillants. En définitive, il se révélait ne pas être qu'un simple informaticien comme il me l'avait dit. Je m'en réjouit méchamment, refusant de songer aux fâcheuses conséquences que cela aurait pour les membres de la sécurité et pour la Plague, elle-même. D'ailleurs, ne considérant pas être en mesure d'apporter des soins magiques pour les infectés, les ressources étaient désormais réaffectées sur des projets plus lucratifs. Cela signifiait beaucoup pour moi puisque je n'étais plus désormais en demeure de commettre le pire pour satisfaire mes supérieurs hiérarchiques.
- Août 2077:
- Le dernier message que je reçus fut en Août 2078. Toute la corporation était sur le pied de guerre. Une anomalie s'était ouverte au parc de Yellowstone, laissant béant et libre d'accès un portail menant directement au plan des Fées. La Cour Seelie et les dirigeants de Tir Na Nog craignaient une grande ingérence corporatiste AAA dans leurs affaires, ce portail ne se trouvant pas sous leur juridiction. Aztechnology aurait déjà pris pied dans le plan des fées. Les recherches de Plague Inc. sur le SFC étaient purement abandonnées à ce stade. Je pris la nouvelle comme un violent coup à l'estomac dont l'impact me laissera longtemps sans voix, incapable d'y réfléchir sereinement. Cela dépassait, et de loin, les pires nouvelles que j'avais imaginées.
Bien qu'extérieure à cela, Eléonore et tout le coven s'en trouvèrent elles aussi profondément affectées : bien que d'une autre nature, l'idée que les plans auxquelles elles avaient accès puissent être souillés, infestés par des corporations telles que Aztechnologie, faisaient hurler leurs âmes profondément empathiques. Cela fut et cela demeure l'un de nos principaux sujets de préoccupation.
J'avoue que je ne sais plus vers où me tourner : la guérison de Boston était MA grande priorité jusqu'alors. Maintenant je m'y sens comme en prison, mise en incapacité d'agir pour ces êtres qui me sont si chers. Je repense à Pelé, à Suette, au Puck, à Liannean See, notre Faë bien-aimée et j'ai peur, atrocement peur.
- ... Hans:
- " Mon cher Hans, j'ai tellement de choses à vous narrer et si peu de lignes pour ce faire que cela devra attendre. J'ai bien conscience que rien ne vous y oblige et que mon absence prolongée, sans vous donner la moindre nouvelle est la pire des attentes qui soit. aussi ne serai-je pas outré si vous avez renoncé. J'espère cependant de tout coeur que vous que vous serez là lorsqu'enfin je pourrai sortir de Boston. Bien à vous, Tynn."
- ... Légion:
- J'ai arpenté la région, tenté de suivre les lignes Mana et dragon des mois durant, essayé de recomposer le fils de plus en plus ténus du mouvement des nanites, du mana conformément à ma vision, récolté autant de témoignages possibles à Salem.
Au terme de ces recherches et études, j'ai fini par fixer l'identité d'Eilohann. Jusque preuve du contraire j'ai validé le cas Légion/Cerberus. Tout semble indiquer qu'Eilohann était en proie à une grande démence lorsqu'il a saccagé Salem. Je demeure surpris que son "frère" Celedyr ne soit pas intervenu, non plus que Damon. Mais en vérité je l'ignore, cela aura tout aussi bien pu se passer dans les ombres. Quoi qu'il en soit je pense que les nanites et les e-ghosts qu'elles transportaient on fini par rejoindre le corps du dragon et qu'elle s'y sont affrontée. Cerberus étant toujours de la partie, je n'ai aucune raison de penser qu'il ait été vaincu. D'autant moins que s'il était resté "Légion" il agirait encore de façon totalement chaotique (sous réserve que ses frères ne se soient discrètement occupés de lui).
L'option Deus devient improbable -mais pas impossible-. Mes soupçons concernant Angélique Rouge demeurent... bien qu'en dernière hypothèse je puisse aussi considérer que Deus a tout simplement rejoint sa place. après tout rien n'indique que l'Entité souhaite se manifester sous une forme corporelle qui, de son point de vue, peut apparaître comme limitée, voire limitante.
- ... Angélique Rouge:
- J'ai essayé d'obtenir des nouvelles de Mr Rose et Madame Rouge auprès de Calidwen. Malheureusement, ils n'avaient eu aucun retours depuis qu'ils l'avaient laissé avec ses hommes à Westport. Il avait essayé d'enquêter, mais en vain : Angélique rouge n'était jamais réapparut. Les militaires n'avaient laissé aucune trace de leur existence.
Rien sur quoi je puisse agir à partir de Boston. L'essentiel était que les informations étaient sorties de Boston et que mes précieux dossiers avaient été partagés et diffusés et qu'un frémissement avait eu lieu dans la population et était probablement déjà remonté jusqu'au sommet de la cccour corporatiste qui allait devoir statuer ou trouver un moyen d'étouffer l'affaire. D'autant plus difficile maintenant que les Monades s'étaient exprimé, que les rumeurs ne cessaient de circuler alors que Boston était toujours totalement verrouillée.
- ... Aether:
- Bonjour Aerther, j'ai appris que vous étiez sorti des griffes du corbeau. Votre amie, toujours captive de Boston, vous souhaite de rencontrer dans cette nouvelle vie le meilleur."
Début 2077, j'avais envoyé ce message par mon canal habituel, lui demandant d'user d'un ordinateur et de le diffuser simplement sur le réseau associé à une boite mail, sans en espérer plus au vu des circonstances.
Et pourtant une réponse a fini par me parvenir. J'en ignorais l'origine et ne puis attester de sa validité. Pour autant je me le suis tenu pour dit. Aether m'a rendu la politesse. Il a ajouté qu'il est désormais le porte-parole des monades et qu'il vient de proposer une porte de sortie de la crise à la cour corporatiste : « Laissez-nous partir et la pandémie de SFC s’arrêtera. En échange de la construction d’un convoi spatial et d’une amnistie pour nos crimes, les monades s’engagent à quitter la planète et à ne plus infecter d’autres métahumains. Nous nous contenterons de réutiliser les corps déjà sous notre contrôle pour construire notre propre civilisation dans les confins de l’espace."
Une fois de plus des sentiments contradictoires concernant Aether/Aïden me traversèren. Je ne pouvais que me réjouir que à l'idée que cette crise puisse enfin trouver une issue, une satisfaction d'y avoir pris ma part en choisissant de l'aider à quitter Boston, pondérés par quelques réminiscencess de ma fugace relation avec Aiden et du poids de l'échec que ces souvenirs portaient.
- ... O'Maley:
- Décembre 2078
Un sous-officier de la Knight Errant m'est tombé dessus sans que je m'y attende. Comment a-t-il fait pour me retrouver ?! Mon premier mouvement a été de me préparer au pire. Alors que je m'attendais à ce qu'il exige que je me rende ou qu'il m'abatte sans sommation, il m'a simplement salué : "Madmae Rosablin Galah ?". J'ai lentement opiné et il m'a tendu un tube. Je l'ai pris, toujours méfiante. Il m'a simplement adressé un salut et il est parti.
Lorsque j'ai activé le message tridéo, mon coeur s'est mis à battre rapidement découvrant qu'il s'agissait d'un message d'O'Maley !. Lui, la Sergente et Mustafah étaient désormais aux UCAS où ils avaient rejoint les forces de la Colonel Anne Ravenheart, leur ancienne supérieure quand ils servait à Firewatch. Ils étaient désormais tous dissidents d'Ares et son équipe enquêtait actuellement sur "un truc louche" autour de détroit. Puis il passa à la partie vraiment intéressante : il exprima comme il avait le cœur lourd d'avoir "abandonné" sa ville mais, qu'à bien y réfléchir, il ne regrettait pas. Il me fournit un commcode pour le contacter quand je sortirais de l'enfer -et seulement à ce moment puisqu'il était actuellement en planque-, pour que nous allions boire un verre quand je me déciderais à sortir de là.
Ma réaction fut aussi contrastée que possible. tour à tour je me réjouis d'avoir de ses nouvelles, puis j'enrageais qu'il estime que c'était pour moi une partie de plaisir que de rester ici, avant de comprendre -avec stupeur !- qu'il tentait d'ironiser, d'être léger. Soudain, il me vint que ce message était faux. Ce n'était pas le O'Maley que j'avais connu ou bien il avait été ensorcelé par une Faë ! Enfin, je me rendis à l'évidente paranoïa de ce raisonnement : Qui aurait pu m'envoyer un tel message ? Dans quel but ? Cela ne tenait pas debout. Ma raison même chancela quelque peu lorsque je saisis mon manque de lucidité. Je décidai soudain de tout enterrer et de voir à mon retour "[i]si un jour je me décidais...."[i], si je donnerais suite à sa proposition !
J'eus beau m'y employer avec ardeur, l'ultime balise était posée : toutes mes pensées se tournaient désormais vers l'extérieur.
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- ...Tintallaë O'Thiel-Runyan:
- Janvier 2079
Le comlink sonne. Apparaît le visage bourru d'O'Maley. Il prend un air amusé en m'observant et me salue en tentant de prononcer maladroitement mon nom :
" Bonjour Tinta...llë Thôl-Ru..nya . Nouvelle coiffure ?
- De toute évidence Caporal O'Maley..."
J'encaisse ses rudiments de Spéréthiel sans sourciller ses L à peine doublés, sur son rude R rugueux, sur ses Y aussi mouillés qu'un cactus en plein désert. Il reprend :
- Je suis à l'aéroport de Seattle. Où dois-je envoyer le taxi ?
Je lui donne mon adresse et il raccroche. A son arrivée, il m'affiche un sourire que je ne lui connaissais pas. Je lui propose de déposer ses affaire dans mon salon et l'invite à me suivre dans un bar proche. Un pub. J'apprécie l'endroit même si le vin que l'on y sert n'est vraiment formidable. Qu'importe : c'est un O'Maley changé qui va passer deux longues heures à prendre de mes nouvelles, m'en donner en retour sur le monde, son évolution ces trois dernières années. Je découvre avec une certaine stupeur l'ampleur de ce que j'ai manqué. Aussi prolixe que je l'ai connu taiseux, il se montre tour à tour attentionné et même.. enjoleur ?! Mais que lui est-il donc arrivé ?
Au bout de quelques verres je finis par stopper l'analyse et peu à peu lever mes barrières et participer à ce moment qu'il souhaite de toute évidence être agréable, voire festif. Je me prête au jeu et lui propose de rentrer "boire un dernier verre" avant qu eje ne sois plus capable de marcher. Il accepte ma proposition sans hésiter et nous finissons assis sur un canapé à évoquer quelques mémorables moments de ces quelques journées passées ensembles à Boston.
Puis vient le moment où je peux voir dans son regard qu'il est prêt à passer à l'action. Je lui souris, le laisse m'embrasser, lui en donne suffisamment pour qu'il sente que je ne compte pas en rester là. Puis je décide de l'entraîner sur le toit. Après une courte effraction, nous nous asseyons sur le parapet. 20 étages plus bas, j'observe les lueurs des véhicule en cette soirée légèrement embrumée.
" Vous vous souvenez de ce saut que vous m'avez fait faire sur les toits des immeubles ?
- Hmm, hmm...
- Vous ne sauriez pas le refaire, sans votre armure, n'est-ce pas ?
- Ce serait périlleux en effet.
- Dommage. J'avais très envie de m'envoyer en l'air ce soir."
Nous sourions tout à fait conscients de l'invitation à peine tacite. Je me lève sur la pointe des pieds, j'écarte les bras.. et je plonge astralement droit vers le sol ! Lorsque je réintègre mon corps, il a saisi mon enveloppe charnelle et entrainée avec lui à quelques pas de là . Je ris alors qu'il m'observe allongée sur le sol :
" Besoin de sensations fortes ? "
J'opine vivement. Il s'assied à califourchon au-dessus de moi, me saisit le visage fermement et m'embrasse avidement. Je lui saisis la tignasse et tente de le repousser, un sourire mutin aux lèvres :
" Il va falloir faire mieux que cela, beaucoup mieux que cela pour obtenir vos galons.. caporal.."
Les pensées que je lui distille lui disant cela sons sans équivoque. Il me retourne sans ménagement, me saisit les mains, m'immobilise de ses bras et jambes. Alors seulement, je commence à gémir....
***
A notre dernier réveil ensemble, 3 jours après, je suis rompue, repue également. En bon soldat O'Maley s'affaire déjà et a préparé un petit encas. Je le rejoins, m'installe à son côté et grignote souriante alors qu'il me parle de Seattle, des changements auxquels je dois me préparer :
"En gros, l'an dernier il y a eu une élection pour le gouverneur de Seattle, suite à la démission pour scandale du précédent. Du genre le massacre de métahumains non humains... entre autre. Une femme du nom de Corinne Potter -soutenue par Ares et Horizon- est arrivée en tête mais sans avance suffisante pour être élue, un second tour aura lieu en 2080. La politique locale y sera bien plus importante pour le péquin moyen qu'une ville confinée à l'autre bout des UCAS au bout de 3 ans..."
Je l'écoute vaguement. J'enregistre distraitement les informations, puis je pars me doucher longuement. A mon retour il est paré pour le départ :
" Je vous accompagne jusque l'aéroport ?
- Faisons ça oui."
Lorsque nous nous séparons, il m'invite à lui donner des nouvelles de temps en temps et à ne pas hésiter à le contacter en cas de .. besoin. Je lui accorde un dernier sourire et lui rend la politesse. Il me saisit m'embrasse une dernière fois. Puis nous nous séparons, sans nous retourner.
- ... ou Tynn pour les intimes:
- Février 2079
Après avoir achevé de mettre en ordre quelques dossiers en prévision de la réouverture de mon agence d'investigation, j'avais effectué le tour du quartier, toute une longue après-midi passée à tenter de dénicher un peintre, un artiste graphiste qui pourrait prendre une commande. Rien de numérique : plus jamais çà !
C'était une idée qui m'est venue à mon réveil ce matin. J'en avais trouvé un qui pourrait faire l'affaire. Il était assis auprès d'un magasin et effectuait quelques prouesses, des croquis réalisés à main levée devant une sorte de peinture au sol qui faisait émerger des diablotins numériques d'un trou dans le sol. Une illusion d'optique tout à fait plaisante et convaincante. Je lui ai laissé quelques crédits et je lui ai évoqué mon projet, il a eu l'air intéressé. J'espère qu'il sera à la hauteur : il s'agit de reprendre la peinture régulièrement réinterprêtée, figurant un certain "Saint-Georges et le Dragon", dans une version toute personnelle, mettant en scène quelques protagonistes de mon séjour à Boston. Pour le dragon, il serait cuivré, je serais bien entendu la "princesse" quant au chevalier...
Dès que j'ai ouvert la porte, j'ai senti sa présence. J'ai ôté mes chaussures, les ai soigneusement rangées sur leur support et j'ai glissé jusque dans la pièce de vie. Il était là, assis sur le grand canapé sur lequel son immense silhouette blafarde avait imprimé une profonde marque là où il avait pris l'habitude de s'asseoir.
"Salut Princesse.
- Bonjour Hans."
Je me suis assise sur mes pieds, juste à côté de lui, la gorge nouée.
" Tu as fait bon voyage ?"
Après un léger déni, j'ai posé la tête contre son puissant torse tatoué, j'y ai déposé un léger baisé alors que mes premiers sanglots étranglait ma réponse :
" Non. Pas vraiment..."
Je me suis blotti contre lui et j'ai longuement pleuré, le regard rivé sur la statue du corbeau aux trois paires d'ailes, l'esprit protecteur de la Maison Thol-Runya. Puis je me suis recroquevillée et me suis endormie au creux de sa hanche, le bras enroulé autour de sa cuisse. Il m'a délicatement recouvert de son imposante main et n'a plus bougé. J'ai fermé les yeux et me suis endormie. Tout était de nouveau à sa place dans mon petit foyer.
Dernière édition par Theyr le Lun 14 Nov - 21:55, édité 29 fois
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