Quartier de Puyallup

Les « Barrens », qu’ils disent, en nous mettant tous dans le même sac. Avec Redmond, comme si on était voisins et pas à soixante kilomètres les uns des autres. Ici à Puyallup, on a l’habitude d’être considérés comme des moins que rien par les étrangers. Ils croient qu’il n’y a que des caniveaux poussiéreux, des Mafiosi et des Yakuza qui s’entre-déchirent, des nids à cafards et des bordels au coude-à-coude pour tenter de rafler quelques nuyens, des elfes et des orks qui se bagarrent pour des restes de repas et des petits trafics. Nous sommes toutes ces choses. Mais nous ne nous résumons pas seulement à ça.
Des gens vivent ici, mon pote. Il y en a toujours eu, il y en aura toujours. Cent ans en arrière il n’y avait que des terres agricoles : grands espaces, ciel bleu, collines verdoyantes. Puis il y a eu Rainier et ses réfugiés, ses cendres et ses trouducs, la Nuit de la Rage et les restes de Tír Tairngire. Après ça, on en a rajouté une couche avec quelques générations de politiciens véreux et de fa- milles mafieuses parasites qui ont saigné à blanc les lieux. Saupoudrez d’un peu de désespoir. Ajoutez une pincée de haine. Assaisonnez à votre goût.

Donc c’est sûr, c’est pas Downtown, mais les gens sont toujours juste des gens. Plus d’un demi-million d’habitants (seulement d’après les registres officiels) essaient de faire avec, de vivre leur vie, de mettre un toit au-dessus de leur tête, de se remplir le ventre, de faire des gosses.
Si les corpos voulaient bien nous donner la moitié d’une chance, juste un petit coup de pouce, elles pourraient se faire un vrai paquet de blé ici. Il y a de la place. On ne peut que s’améliorer ; les gens n’ont rien d’autre que le désir d’un avenir meilleur. Elles pourraient construire ici, plutôt que de toujours en évoquer l’idée. Elles pourraient investir, et nous pourrions travailler, acheter, vendre. Tout le monde y trouverait son compte.

Mais si vous demandez à nos voisins, ce n’est pas le rôle de Puyallup. Nope. Ils viennent ici pour échapper à la loi, pour acheter de la drogue ou des puces, pour se payer quelques gigolos ou pour casser de l’elfe. Ils viennent ici avec leurs bagnoles tunées pour faire la course, ou avec leurs camions surgonflés prêts à se faire un run de contre- bande par la Route 7. Ils viennent ici pour s’encanailler, pour s’éclater dans la rue, la vraie, quand Bellevue et Downtown sont trop sages à leur goût.

Quelqu’un a dit un jour qu’on ne paie pas une prostituée pour le sexe, on la paie pour qu’elle s’en aille après. Pour nos voisins, c’est pareil avec Puyallup. Ils viennent ici pour pouvoir repartir ensuite, avec leur petite conscience bien tranquille.

CARBONADO

Avant la Grande Danse fantôme, la zone de Carbonado se composait principalement de petites cités corporatistes, fondées par des compagnies minières tout au long de la Carbon River Valley, jusqu’au mont Rainier. Leur économie se reposait lourdement sur l’exploitation des mines de charbons et l’abattage des réserves de bois voisines. Mais une grande partie de ces deux activités a cessé après la première éruption du mont, qui a littéralement balayé les ressources forestières et poussé les compagnies minières à se retirer, par peur des instabilités géologiques. Ne demeurèrent que des villes abandonnées.
Une foule d’orks, qui fuyaient la Nuit de la rage du centre de Seattle, vint s’établir ici voilà une trentaine d’années, installant leurs foyers dans les maisons et les appartements d’entreprises, jusqu’à s’approprier les complexes miniers laissés à l’abandon. D’autres squatteurs et réfugiés suivirent, attirés par les tentatives des nouveaux habitants de relancer certaines mines, en utilisant tout l’équipement qu’ils pouvaient récupérer ou bricoler.

LOVELAND

Situé à la frontière ouest du district, à proximité de la Route 7, Loveland est l’un des quartiers des Barrens de Puyallup les plus densément peuplés, et les plus violents aussi. Il est bourré de squatteurs, de dealers, de voleurs, de gangers et de putes, la plupart d’entre eux jetant leur dévolu sur les soldats en perm de Fort Lewis, tout proche. Le Yakuza et la Mafia se battent depuis des années pour le contrôle de Loveland, souvent par l’intermédiaire des différents gangs qu’ils arment et équipent, et qu’ils chargent d’accomplir leurs courses, et de revendre leurs drogues, leurs puces et le reste de leur contrebande. Aucun des deux syndicats n’a, pour le moment, déployé les ressources nécessaires pour annihiler son adversaire, et le conflit traîne en longueur.

HELL’S KITCHEN

La coulée de lave de Mowich demeure la particularité la plus distinctive de Puyallup. Elle est formée par les rivières de lave qui s’écoulent du mont Rainier, qui emportent tout sur leur passage. Au final, la coulée finit toujours par refroidir et durcir, laissant des kilomètres carrés de roche volcanique noire. Ce phénomène a expulsé le fleuve Puyallup de son lit, inondant les terres voisines les plus basses avec une boue grisâtre et toxique. De grandes quantités d’eau se sont infiltrées dans les souterrains, où elles forment des poches entières de boue bouillonnante ou des geysers de vapeur qui explosent à la surface de la lave séchée. Le fleuve a fini par s’installer dans un nouveau lit, même s’il n’est guère stable et continue à provoquer des inondations à la fin de l’hiver et au début du printemps.
Cherchant toujours à tourner les désastres à leur avantage, surtout quand il s’agit d’en tirer un max de profit, de nombreuses corporations entrevirent l’opportunité de bâtir des centrales géothermiques sur les champs de lave. Certains projets furent même approuvés, mais le Crash de 2029 vida les caisses, emportant bien souvent les entreprises avec elles. Ces terres de lave séchées sont donc parsemées de structures inachevées et rouillées, certaines d’entre elles ayant été réquisitionnées et transformées en relais ou en refuges.
Hell’s Kitchen attire quand même quelques visiteurs : des chamans viennent traverser les déserts de lave et les dunes de cendres pour accomplir une quête de vision et communier avec les esprits de la nature, alors que des marchands de talismans y dénichent des minerais utiles et des os d’animaux ayant péri dans la plaine ou dans un fossé de boue en ébullition. Certains mineurs nains s’aventurent jusqu’ici avec des pioches et des pelles à la recherche de veines de minerais exploitables. Le reste se compose de touristes venus admirer la beauté des coulées de lave (souvent en restant à une distance très raisonnable) ou de contrebandiers qui profitent de la désolation ambiante et de la proximité de la frontière pour éviter ici les stations radars et les drones de patrouilles. 

TARISLAR

Tarislar est le mot de sperethiel pour « souvenir », dans le sens de « ne jamais oublier ». Ce quartier se situe dans le coin sud du district, et s’étend entre Silver Lake et Harts Lake. Il héberge la grande majorité des elfes de Puyallup. Ces derniers y ont fui les foules en colère et les flammes de la Nuit de la rage, la plupart jurant de ne plus jamais faire confiance aux humains. Dans les faits, les habitants de Tarislar limitent leurs contacts avec les étrangers au strict minimum. Ces derniers ne sont pas les bienvenus ici.
Les elfes n’ont jamais souhaité s’établir définitivement à Tarislar. Dans leur fuite, ils ont tracé leur chemin le plus au sud possible, prévoyant de traverser ensuite la frontière pour se réfugier dans les terres tribales et rejoindre les elfes des Sinserach. Mais la brusque sécession de Tír Tairngire de la nation salish-shidhe laissa le Conseil tribal souverain pour le moins méfiant vis-à-vis des elfes, et ces derniers se virent refuser la traversée des terres tribales pour atteindre les Sinserach ou le Tír.
Finalement, Tír Tairgnire a fini par s’ouvrir à l’immigration, mais la politique de visas de la nation elfique a toujours été pour le moins tordue, et alors que certains elfes de Tarislar se sont vu accorder le droit d’immigrer, d’autres ont été refusés sans raison apparente. De plus, Tír Tairngire a exclu beaucoup de ses citoyens au fil des ans, et nombre de ces derniers ont fini par atterrir ici, dans les Barrens. Ces exilés elfes sont généralement bien acceptés, même si certains considèrent ces elfes « déchus » de la Terre promise comme des proies faciles ou des cibles privilégiées pour passer leurs rancunes.

ARCHIE’S

8th Avenue East & 10th Avenue East
Cette boutique de Loveland est devenue une institution à Seattle. Elle vend des babioles et des accessoires de mode depuis des décennies. Des derniers t-shirts aux gadgets tendance (à la fois réels ou en RA), en passant par du « véritable matériel d’espion », vous pouvez dénicher toutes sortes de choses chez Archie. Les prix sont raisonnables, et le personnel est amical et serviable.

BLACK JUNK YARDS

Buckley Boulevard & 234th Avenue East
Tous les commerces n’ont pas coulé quand Puyallup s’est transformé en Barrens, et certainement pas les Black Junk Yards. En fait, cet endroit s’est plutôt étendu depuis, devenant le ramassis géant de véhicules démolis ou compactés, de pièces détachées et de morceaux de métal divers qu’il est aujourd’hui. Cette casse se compose de six compacteurs géants, de grues magnétiques, de convoyeurs et de systèmes destinés à séparer les métaux ferreux de l’aluminium, du verre et du plastique. Tout ces débris y sont donc triés, compactés et expédiés aux centrales de recyclage et aux usines de tout Seattle. La casse a collecté et hébergé des tonnes de pièces diverses depuis des décennies, sans vraiment les destiner à un usage quelconque. Elle n’a donc jamais manqué de charognards prêts à payer pour récolter des morceaux de tôle réutilisables. Certains des véhicules qui aboutissent ici sont volés, mais on pose très peu de questions à ceux qui les y déposent.

DEIREADH AN TUARTHEIL

2278 East 408th Street East
Le seul véritable hôpital accessible pour les elfes de Tarislar est le Deireadh An Tuartheil (qui se traduit grossièrement par « la fin du chant du peuple » ou « de la tribu »). Les réfugiés de la Nuit de la rage se sont appropriés cet hôpital à l’abandon, pour le rouvrir et le gérer ensuite, au fil des ans, du mieux qu’ils pouvaient. L’endroit est régulièrement en manque d’effectifs et de moyens, et vit sous la menace permanente des gangs attirés par leur stock de médicaments ou par l’opportunité de se faire des colliers d’oreilles pointues. Ils rattrapent leur manque de ressources matérielles en recourant à des guérisseurs magiques, certains d’entre eux fournissant même, en outre, une surveillance des lieux assez efficace pour intimider les éventuels fauteurs de trouble.

HELL’S KITCHEN TOURS

214th Avenue East & Old Summer Buckley Highway
Basé à Auburn, Hell’s Kitchen Tours propose des tours aériens d’Hell’s Kitchen en hélicoptère ou en appareil à rotors orientables, bardés d’améliorations optiques permettant aux touristes de zoomer ou d’obtenir de meilleures vues et clichés des sites. C’est un secret de polichinelle dans les Ombres de Seattle que les pilotes de HKT peuvent effectuer des atterrissages ou des ramassages discrets sur les plaines de lave, si on les rémunère assez pour le dérangement. La compagnie s’est souvent purgée de ces pilotes qui ne respectaient pas leur plan de vol, mais la pratique perdure

PETROWSKI FARMS

22481 Country Drive East
Certaines personnes n’abandonnent jamais, quoi qu’il advienne. Depuis cinq générations, la famille Petrowski possède et gère cette ferme, constituée de centaines d’hectares de champs et de serres, et encerclée de trois enceintes renforcées de barbelés. Qu’il s’agisse d’éruptions ou de cendres volcaniques, d’incendies, d’inondations ou de foules armées et affamées, jamais les Petrowski n’ont laissé quoi ou qui que ce soit les virer de leurs terres. Ils continuent fièrement à revendre leurs productions bio au Pike Place Farmer’s Market, comme ils le font maintenant depuis plus d’un siècle.

LOVELAND BUMP & SLEEP

204th Street East & 14th Avenue East
Un ancien hôtel de classe moyenne transformé en bordel par la Mafia, et géré par des membres de la famille Gianelli. Comparé aux autres établissements du genre, celui-ci paraît plutôt bas de gamme et old school, même s’il propose plus de filles elfes que la moyenne, avis aux amateurs. À noter aussi que, si l’hôtel occupe les dix-huit niveaux du bâtiment, seuls les dix premiers semblent accessibles aux clients. 

PUYALLUP LODGE

102nd Avenue East & 104th Street East
Construit, lui aussi, lors d’une tentative de réhabilitation de Puyallup dans les années 2030, cet hôtel se transforma rapidement en véritable décharge, percée de fuites de gaz toxique, ce qui poussa finalement à la fermeture du bâtiment. Un entrepreneur prévenant décida de profiter du problème en évidant l’intérieur du bâtiment et en le bourrant de cercueils pour dormir, de l’ordre de deux par chambre, chacun d’entre eux bénéficiant de son propre système de ventilation, les fenêtres desdites chambres demeurant ouvertes pour « aérer » les pièces (pour ainsi dire). Tout cela confère au Lodge ce cachet inimitable digne d’une fin d’apocalypse, que toute personne débarquant à Puyallup s’attend à trouver. Bon, les tarifs demeurent plutôt bas, vous pouvez payer en cash ou en créditubes certifiés et personne ne pose de questions.

UNDERWORLD 93

4819 96th Avenue East
Mercurial, DarkVine, Jet Black, Shield Wall, CrimeTime, Melody Tyger... Et ce ne sont là que quelques exemples des légendes qui ont foulé la scène de l’Underworld 93, la reine séculaire des salles de concert de Seattle. Là où d’autres clubs du métroplexe sont réputés pour leur piste de danse, leur boisson ou... d’autres divertissements encore, aucun ne peut rivaliser avec l’Underworld quand il s’agit de produire des stars en live. Le club signe le gratin des charts musicales depuis des décennies, et la moindre et brève apparition sur cette scène devient souvent synonyme de premier pas vers la gloire.
Bon, certes, en apparence, le club ne séduit pas au premier regard. Il s’agit d’un ancien entrepôt en férobéton qui a su conserve tout le charme industriel de son design d’origine. Seule, l’enseigne RA projetant son nom sur la façade extérieure, ainsi que les installations sono et lumières de pointe à l’intérieur, montrent la véritable nature du club, et c’est ainsi que les proprios le veulent. Après tout, comme ils disent, on ne vient pas ici pour l’ambiance, mais pour la musique. Vous retrouverez toutes les infos sur les concerts et les spectacles programmés sur leur site dédié aux réservations, mais pressez-vous, car les tickets se vendent comme des petits pains et la salle est vite comble !

Bastian rabattit la capuche sur sa tête et activa le nanotatouage qui couvrait son corps, assombrissant ainsi sa peau d’une pâleur maladive. Entre les vidéos de SimStim et les concerts, Lord Bastian de Black Sunday commençait à se faire un nom auprès des fans. Les DJ des boîtes de nuit passaient désormais ses chansons ; avec un poil plus de notoriété, il devrait rapidement pouvoir larguer son autre job et arrêter de courir les Ombres. Et c’est exactement la raison qui l’amenait ici : il avait besoin d’un ange pour le protéger du Yakuza.

Vu de l’extérieur, l’Underworld 93 ressemblait à un entrepôt désaffecté. En fait, ce bâtiment était même bien plus que le panneau holographique géant qui le qualifiait de meilleur club du plexe. Bastian demeura caché dans les ombres, s’appliquant pour éviter d’attirer l’attention des videurs, et attendit là. Ce n’est qu’après la fin d’une de ses chansons qu’Annette, la gérante du club, fit son apparition.
Nette était autrefois cadre chez Mega-Media, dans la division des interventions en urgence, mais un scandale interne l’avait forcée à prendre sa retraite prématurément. Il attendit qu’elle tourne le regard vers lui et lui sourit. Trois chansons plus tard, un homme en costume lui servait un verre en compagnie de la gérante. Nette avait l’habitude des rencarts improvisés. Il feignit la surprise et la suivit.

Les bureaux de Nette présentaient toutes les commodités qu’un cadre supérieur pouvait exiger. Et surtout quelqu’un possédant un associé tel qu’Annette. Elle renvoya les gardes et verrouilla la porte.
« Je suis surprise que tu te sois montré.
- On est dans la zone rouge, Nette. On a besoin d’une protection.
- Tous les complices d’Easy D. sont morts.
- Easy est mort à nos yeux. Mais on ne veut pas tomber avec lui. »
Nette éclata de rire : « Tu as vraiment une très haute opinion de toi-même, et de ma liste de contacts.
- J’espérais plutôt que tu parlerais à ton... associé. »
Nette s’arrêta de rire. « Je ne crois pas qu’il soit intéressé par un rocker jetable.
- Il affirme bien aimer ma musique. Le Yakuza l’écouterait, lui.
- Il aime bien beaucoup de musiques. Et en plus, tu passes plus de temps à esquiver les balles qu’à chanter. »
C’était là la chose qu’il jurait ne plus vouloir refaire.
« J’ai quelque chose qu’il désire.
- Je ne peux pas croire qu’il te désire ainsi », commenta Nette sarcastiquement.
« Non, j’ai un objet qu’il désire. Un jour, il m’a offert trente mille pour l’acquérir. »
Avant que Nette ne puisse rétorquer, son commlink sonna. Elle porta un doigt sur ses lèvres et tapota
sur son oreille. « Oui, Peri ? » Silence. Nette haussa un sourcil. « Certainement, Peri, ce sera fait. » Nette marcha jusqu’à son bureau et servit deux verres. « Alors ? », demanda Bastian.
Elle lui tendit l’un des verres et lui sourit. « Tu dois avoir quelque chose qu’il désire beaucoup. Il accepte de fournir une protection.
- Je vais expédier ça par coursier.
- Qu’est-ce que c’est alors ? Tu DOIS me le dire, » s’empressa Nette. « Car c’est rare de le voir se précipiter. »
Bastian ignora le verre et repassa la capuche sur sa tête. « Mon bien le plus cher. Une guitare. Une Fender Stratocaster 1965.
- Et pourquoi a-t-elle autant de valeur ?
- C’était la première guitare à avoir été brûlée lors d’un concert de Jimi Hendrix. Elle n’a pas de prix. Mais bon, je ne peux pas en profiter si je suis mort.
- Je comprends pourquoi il a accepté le marché.
- On pourrait utiliser cet ange gardien dès ce soir, beaucoup de gens nous recherchent.
- Un fixer te contactera avec les détails dès que je recevrai le colis. Ne me regarde pas avec ces yeux tristes, tu as fait le bon choix. Tout ce qui peut contribuer à sauver ta vie vaut la peine. C’est le prix à payer quand tu cours dans les Ombres. Et qui sait, peut-être que tu pourras en faire une bonne chanson ? »