Quartier de Renton

par **Myrak** Mar 29 Juin - 18:54

Considérée comme beaucoup comme la « Résidence de Seattle, » Renton fut autrefois un bon exemple de ban- lieue du Sixième Monde partie en vrille. Comparée aux autres districts comme Downtown, Tacoma ou même Redmond et l’Underground ork, Renton est presque oubliable. En clair, c’est l’endroit que les bons petits esclaves corpos et autres drones ouvriers considéraient comme le symbole de la « réussite. »
Renton n’est pas un endroit où l’on fait affaire ; c’est celui que les braves habitants de Seattle, les gens « comme il faut » appellent leur foyer et où ils se retirent à la fin de leur journée de travail. C’est ici que les familles vivent et s’amusent (ou s’y efforcent), dans un joli petit cocon néo-WASP préservé et débordant de bonnes valeurs familiales. En tout cas, c’est ce que dit la brochure.

Pendant des dizaines d’années, Renton a été le foyer de plusieurs agences de sécurité et de petites entreprises de haute technologie ; ces dernières ont subi le Crash 2.0 de plein fouet, tandis que les premières ont prospéré. Dans les années qui ont suivi, l’économie locale s’est effondrée et la criminalité est montée en flèche.
Pourtant depuis quatre ans, la nouvelle Matrice a contribué à revitaliser les industries de pointe de Renton et le district a petit à petit renoué avec son apparente gloire passée.
Renton dispose d’une abondance de jolies résidences et de suffisamment de boutiques et de loisirs pour satisfaire leurs habitants. Ajoutez quelques lacs, rivières et collines verdoyantes pour faire bonne mesure et vous comprendrez que ce n’est pas par hasard si autant de gens veulent s’y installer. Dommage que cette splendide façade de classe moyenne idéalisée soit minée par un racisme anti-métahumain sous-jacent et quelques dangereux groupes criminels locaux. Depuis la Nuit de la Rage, Renton est le bastion de l’Humanis, même si personne ne l’admet. Grâce à une (timide) évolution des normes sociétales et à l’augmentation du taux de natalité métahumaine (principalement chez les orks), les bigots et racistes radicaux de Renton ont été contraints d’observer, impuissants, « l’infestation métahumaine » menacer leur conception de la tranquillité domestique. Mais cela veut seulement dire qu’ils ont dû changer de stratégie.

par **Myrak** Ven 2 Juil - 14:23

AZTECA INTERNATIONAL SOUTH

North 28th Place & Burnett Avenue
Situé sur les berges mêmes du lac Washington, ce charmant restaurant s’est spécialisé en cuisine aztec-mex et en fruits de mer, le tout dans une ambiance spacieuse et plaisante. Par beau temps, il est possible de manger sur le patio, avec vue sur le lac, une vue qui exprime aussi toute sa poésie le soir pour le dîner.

DENTON’S LORE STORE

Benson Road South & Puget Drive South
Cette petite boutique de talismans se concentre principalement sur les livres imprimés, pour la plupart des volumes à la fois rares et usés et des éditions limitées de nombreux éditeurs. Elle possède aussi une belle sélection de livres sur la mythologie, l’anthropologie, l’histoire et tous les sujets approchant de près ou de loin la magie.

CENTRE D’ÉPANOUISSEMENT CRÉATIF HORIZON

1 Horizon Way
Dans l’optique de nourrir cette célèbre ambition corpo qui consiste à péter plus haut que tout le monde, Horizon a décidé d’installer sa nouvelle « Creative Focus Retreat » sur Cougar Mountain, à une hauteur dépassant celle de tous les autres complexes hôteliers, et même de tous les autres bâtiments édifiés ici. Ils y ont même construit une nouvelle route et de nouvelles passerelles d’atterrissage pour VTOL. À la base, il s’agit d’une sorte de combinaison d’hôtel de luxe et de bureaux corporatistes, où les employés méritants ou de grande valeur peuvent venir passer des « vacances de travail », en profitant des installations tout en se ressourçant de la façon qui leur convient le mieux.
Vous risquez donc d’y croiser des « Horizoneux », aussi bien engagés dans des matchs de basket ou plongés dans des jeux en RA que dans des réunions de travail tout à fait sérieuses. Après tout, parler business tout en jouant au basket, c’est bien là l’idée qu’Horizon se fait de la réunion de travail. Ainsi, en plus des traditionnelles salles de conférences, bureaux et autres laboratoires de créativité, l’endroit possède un spa, des salles de fitness, une piscine et ses propres restaurants à faire pâlir le Cougar Mountain Resort.
Mais ne vous laissez pas tromper par l’atmosphère relax et ouverte, car la sécurité de cette retraite est stricte. Tout d’abord, l’accès au site est restreint, et toute approche est surveillée de loin. Il n’existe qu’une seule route pour y accéder, à moins d’escalader la montagne jusqu’au sommet. Ensuite, des marqueurs RIFD spécifiques sont requis pour évoluer sur le site, combinés avec toute une série de mots de passe pour accéder (aussi bien physiquement que matricielle- ment) aux zones sensibles.

KNIGHT ERRANT SEATTLE TRAINING ACADEMY

715 NE Third Street
Knight Errant Security forme et diplôme ses officiers dans cette académie, avant de les mettre en service à Seattle et partout dans le monde. Des visites guidées, comprenant un passage au stand de tir virtuel et une projection retraçant l’histoire de Knight Errant, sont proposées par le Knight Errant Public Relations Office. Les futurs cadets peuvent contacter le Knight Errant Recruitment Office pour obtenir un rendez-vous.

MAPLE VALLEY MALL

220th Place SE & Bain Road SE
Voilà vingt-cinq ans, ce centre commercial figurait parmi les projets de développement les plus ambitieux de Renton. Il comportait même son propre petit parc d’attractions et son lot de boutiques high-tech. C’est alors que l’endroit commença à éprouver quelques problèmes. Des problèmes magiques. Les gens commencèrent à voir des apparitions, qui allaient des dragons spectraux à des guerriers amérindiens fantomatiques, à ressentir des frissons inexplicables ou à remarquer des ombres improbables un peu partout. La coopérative du centre prit contact avec les autorités, qui finirent par faire mandater des experts du Conseil salish-shidhe. Il se trouve que la construction du centre a dérangé une sorte de vieux cimetière consacré, que les promoteurs ont tenté de dissimuler. Le CSS obtint du métroplexe qu’il creuse, récupérant tout ce qui était déterré pour le ramener avec eux dans les terres tribales.
Et même si les problèmes étaient résolus, les dégâts étaient faits. La réputation du centre était ruinée, l’association se retourna contre les promoteurs qui avaient disparu, et les gens cessèrent de venir. Les boutiques fermèrent ou déménagèrent, et finalement, le centre dépérit. L’histoire du « centre commercial hanté » a dissuadé les éventuels investisseurs de développer de nouveaux projets ici, même si les experts semblaient assurés qu’il n’y avait rien à craindre.
Alors que le centre ressemblait de plus en plus à une foire du crime, comme le Crime Mall à Puyallup, la direction et les propriétaires prirent un virage plutôt intéressant : louer l’endroit pour des séries régulières de raves, de fêtes et autres concerts néo-tribaux, qui devinrent notoirement connus sous le nom de Tribe. Depuis, une petite communauté de ravers néo-tribaux vit ici et prépare l’endroit tous les deux mois pour un gros festival. Tout cela a attiré beaucoup d’attention, ce qui ne ravit pas toute la communauté.

RENTON HOLE IN THE WALL

Maple Valley Road & Jones Road
Putain, c’est dur de croire que ce lieu tout à fait charmant ne figure pas en bonne place dans les guides touristiques. Le Hole in the Wall porte superbement bien son nom, car il s’agit d’un vrai trou à rats, toujours rempli des pire déchets (non recyclables, j’entends) de Renton. En fait, je soupçonne même Jeanie Trudel (la propriétaire, une chica orke bâtie comme un tractopelle) de partir ramasser les pires rejets des districts voisins pour remplir son rade nuit après nuit, il n’y a qu’à voir la mode vestimentaire des clients ! Bon, le point positif, c’est que ce type de clientèle garde les yeux et les oreilles bien ouverts, et qu’ils sont aussi très bons pour faire des petits jobs que toute autre personne normale refuserait avec dégoût, donc vous verrez même parfois des shadowrunners fréquenter les lieux. Mais la plupart du temps, ça signifie qu’ils ont, eux aussi, sombrés bien profondément.

77

77 SW Sunset Boulevard
Certains endroits bâtissent leur popularité sur leur réputation, tandis que d’autres, comme le 77, à l’enseigne si minimaliste, le font sur leur caractère exclusif. S’il est pourtant l’un des nightclubs les plus récents du métroplexe, le 77 en est devenu l’un des plus célèbres (en bien comme en mal) clubs privés, réservé exclusivement aux membres. Le « 77 » indique une adresse dans Renton qui vous entraîne dans une galerie anonyme bordée de bars et de magasins de vêtements pour hommes, jusqu’à la porte d’entrée où il vous faut présenter une carte de membre, on en acquérir une (ce qui requiert le parrainkage d’un des membres existants), pour la voir s’ouvrir à vous.
On aimerait bien vous en dire un peu plus sur la déco intérieure, mais l’on n’a jamais réussi à entrer ! D’après nos sources, les lieux arborent une déco digne des clubs pour gentlemen du début du siècle dernier, avec un beau mobilier en cuir et des boiseries polies (ou, du moins, des imitations impeccables), et l’on vous y sert les mets, liqueurs et divertissements les plus fins. Si vous connaissez un membre et pouvez vous permettre de débourser les 500 ¥ de cotisation annuelle, alors vous avez accès à l’endroit parfait pour une soirée privée ou pour divertir et impressionner vos amis ou vos associés.

par **Myrak** Ven 2 Juil - 14:27

Humanis.
Ça a toujours été l’Humanis. Ils ont créé une nouvelle organisation, lui ont donné un joli nom : « Renton’s Revival ». Ils ont même installé leurs nouveaux bureaux à quelques rues du quartier général de l’Humanis. Très vite, ils ont commencé à mettre en application les programmes de « beautification » soutenus par la ville, qui n’étaient rien d’autre qu’une excuse pour harceler les commu-nautés métahumaines. Des conneries. Rien que des conneries.
Le terrorisme n’a pas mis longtemps à émerger. Tout d’abord, c’est un groupe de jeunes orks qui s’est fait tabasser. Ensuite, c’est une trolle qui s’est faite violer dans le parking d’un Nukit Burgers. Et, il y a une semaine, c’est mon frère qui n’est jamais rentré à la maison après son job de nuit à l’Auburn Center. Il a été battu à mort dans une impasse près de Main Street. Parce que c’était un ork. Tout comme le reste de ma famille. Tout comme moi.
Ses funérailles ont eu lieu hier. Beaucoup de voisins du quartier sont venus nous exprimer à quel point ils trouvaient ça tragique. Mes cousins ont fait le déplacement depuis Downtown. Il y avait même des membres de Renton’s Revival, pour présenter leurs fausses condoléances. C’est bizarre qu’ils soient tous humains, n’est-ce pas ? Mais ce n’étaient pas là les seuls loups à s’être déguisés en moutons.

Peu de monde sait que je suis Éveillé. Tout a commencé à l’âge de 13 ans. Je m’étais enfui de la maison pour retrouver une fille dans un parc pas loin, et ce qui s’est passé ensuite est pour le moins embarrassant à dire. J’ai gardé tout ça secret, ne l’ai jamais dit à ma famille, ils n’en savent rien. Il n’y a aucune raison de leur dire quoi que ce soit : je sais très bien comment les Éveillés sont traités.
Ils n’ont jamais rien su de mes courses dans les Ombres, sous le pseudo de Naught, qui me servaient à acheter des bouquins à Denton’s. Bouquins que je cachais sous mes habits d’église dans mon casier. Ils n’ont jamais su toutes ces fois où je me suis glissé hors du petit trois-pièces délabré où nous habitions, pour aller traîner, toujours avec les mêmes têtes, au Terror Pit pour écouter Huggable Shirley avant qu’elle crève en 67. Ils n’ont jamais su tout ce temps passé, depuis mon déménagement il y a six ans, à veiller sur eux, en astral ou sous couvert d’invisibilité. Et ils n’ont jamais su à quel point les Ombres ont aiguisé mes talents magiques. Je suis particulièrementdoué pour garder les gens dans l’ignorance, dans l’illusion.

Et c’est bien cette prouesse qui va me permettre d’accomplir ma revanche sur les meurtriers de mon frère. Ça a été facile de me glisser dans leurs rangs, de masquer mon aura et d’apparaître humain. Ça m’a pas demandé beaucoup de boulot de faire parler les plus vantards d’entre eux, et de découvrir ainsi, rapidement, le fin mot de l’histoire. Un groupe de trois Night Hunters lui a tendu une embuscade à la sortie du boulot. L’un d’eux lui est tombé dessus avec une électromatraque, puis ils ont tous fondu sur lui avec leurs lames, hurlant comme des banshees. Il n’avait eu aucune chance.
Eux non plus, n’en auraient aucune.

Je me suis rapproché de beaucoup d’entre eux, prétendant partager leurs convictions racistes. J’ai tout fait pour m’intégrer, qu’il s’agisse de tagger des saloperies sur la vitrine de Renton Bootery jusqu’à pourchasser des orks, des trolls ou encore des métahumains bourrés qui se perdaient en sortant du Hole in the Wall. Peut-être que ça rend aussi mauvais qu’eux. Pire, même, pour participer à leurs activités dégueulasses sans être motivé par le même racisme qui les anime. Je n’ai encore tué personne, mais ça n’arrange pas les choses. Je me sens sale, du genre de saleté qu’on ne chasse pas d’une simple douche.
Ils ont confiance en moi, maintenant. L’heure de payer approche vite. Renton’s Revival organise un barbecue devant le Maple Valley General, pour lever des fonds, et une partie des Night Hunters va vouloir que quelqu’un s’infiltre dans l’hosto pour piquer quelques caisses de seringues, pour nourrir leurs addictions. Et ce quelqu’un, ce sera moi. Et j’ai déjà mis la main sur assez de cyanure pour tuer toute la bande. Le meilleur, dans tout ça, c’est qu’ils se l’injecteront eux-mêmes. Putain, c’est presque poétique. C’est dommage, aussi, car ils ne sauront jamais pourquoi ils doivent mourir.

J’aimerais que ma vendetta ait une morale. Peut-être un truc cliché, du genre « tu récoltes ce que tu sèmes », ou encore « tu finis comme tu as commencé ». Mais il s’agit d’une revanche, pas de karma. On ne touche pas à ma famille. De plus, Renton, c’est toujours chez moi, et je ne laisserai pas ces extrémistes y faire leur loi.
Mon commlink sonne. C’est l’heure de rejoindre la bande pour installer le barbecue. J’ai tout le poison sur moi. Je devrais me sentir coupable, mais c’est pas le cas. C’est plus le cas. Seul Dieu me jugera quand je crèverai. Et il va devoir juger ces bâtards avant.

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